Le Panthéon de Rome, prouesse architecturale
Incontournable lors d’une visite de la Ville éternelle, le Panthéon est l’un des monuments romains les mieux conservés au monde.
Il n’est pas aussi emblématique que le Colisée ou la basilique Saint-Pierre. Pourtant, le Panthéon, dont l’entrée est gratuite, mérite tout autant sa place dans les visites incontournables de l’antique «capitale du monde» (selon l’expression «Roma caput mundi»). Pour sa conservation d’une part, mais aussi pour son incroyable coupole, la plus grande de toute l’Antiquité. Portrait de ce chef-d’œuvre architectural qui a traversé près de deux millénaires sans subir les ravages du temps et dont France 5 révèle les coulisses jeudi à 21h55 dans le documentaire «Les Secrets du Panthéon de Rome».
Situé dans le cœur historique de Rome, sur la Piazza della Rotonda, le Panthéon première version date de l’an 27 avant notre ère. Fait de pierres, de briques et de mortier, il doit sa construction à Agrippa, général et homme politique romain sous Auguste. C’est grâce à ce bras droit que le premier empereur romain pourra dire qu’il a transformé «une ville faite de briques en une ville faite de marbre». Situé non loin du Champ de Mars, ce temple est dédié à l’ensemble des dieux, et à Mars et Vénus en particulier. D’où son nom de «Panthéon» (en grec, «pan» signifie «tous» et «theos» «dieux»).
Proie des flammes
En l’an 80, soit seize ans après le grand incendie de Rome, l’Urbs est à nouveau la proie des flammes. Au même titre que d’autres grands bâtiments, le Panthéon est détruit. Restauré par Domitien, il est à nouveau incendié sous Trajan, en l’an 110.
Sa renaissance intervient sous l’empereur Hadrien qui entreprend de le reconstruire entre 118 et 125 et rend hommage à son premier constructeur en apposant sur le fronton une inscription latine signifiant : «Marcus Agrippa, fils de Lucius, consul pour la troisième fois, le fit bâtir». Probablement construit par l’architecte grec Apollodore de Damas, le bâtiment est une première dans le monde romain : il est constitué d’une «cella» circulaire (appelée la «Rotonde»), adossée à une entrée («pronaos») rectangulaire composée de seize colonnes de marbre et de granite d’Égypte.
Magnifique coupole
Mais c’est surtout grâce à sa somptueuse coupole, symbolisant la voûte céleste, que l’édifice obtient le statut de chef-d’œuvre. Avec ses 43 mètres de diamètre intérieur, cette prouesse technique, faite de béton non armé, est longtemps restée la plus grande coupole du monde. Encore étudiée aujourd’hui pour sa résistance, elle est surmontée d’un «oculus», une ouverture sur le ciel laissant entrer la lumière et la pluie. Pour la petite histoire, une légende raconte que ce trou a été formé par le diable lors de sa fuite du temple.
Au IVe siècle, le culte des divinités païennes étant interdit à Rome, les empereurs chrétiens ferment le Panthéon. D’abord laissé à l’abandon, il est transformé, en l’an 609, en église Sainte Marie aux Martyrs par le pape Boniface IV qui l’a reçu en don de l’empereur Phocas. Cette nouvelle vocation permet à l’édifice d’être magnifiquement conservé, même s’il est dépouillé de ses bronzes, notamment par Urbain VIII qui les utilise au XVIIe siècle pour le baldaquin de la coupole Saint-Pierre.
Près de deux millénaires après sa construction, le monument témoignant du génie des bâtisseurs romains n’est plus dédié aux dieux, mais aux hommes : il abrite notamment les dépouilles du peintre Raphaël et du premier roi d’Italie, Victor-Emmanuel II.
Cet article est paru dans le Télépro du 6/1/2022
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