«Le Monde secret des chats» (Arte) : chats alors !

Selon les races, les personnalités divergent. Le persan et le maine coon seraient les chats les plus affectueux, l’abyssin et le bengal les plus indépendants, et le siamois le plus communicatif. © Arte/Jennifer Gunia
Aurélie Bronckaers
Aurélie Bronckaers Journaliste

Indépendants, lunatiques, parfois farouches, les matous sont des animaux aux émotions multiples. Si vous pensez tout savoir d’eux, détrompez-vous et admirez-les dans ce documentaire d’Arte diffusé samedi à 22h20.

Team chien ou chat ? Les Belges ont fait leur choix. Selon la DH, les félins sont les grands favoris. Près d’un Belge sur trois possèderait un ou plusieurs chats. Contre un foyer sur cinq pour les chiens. Comment expliquer cette tendance ? Les premiers auraient un caractère similaire à l’être humain ! D’où cette relation particulière entre l’Homme et le chat. Samedi, Arte propose le documentaire «Le Monde secret des chats», qui réalise un tour d’horizon des dernières recherches sur leur psychologie complexe.

Jaloux ?

Comme les êtres humains, les chats possèdent une panoplie d’émotions primaires (joie, peur, surprise…). «De nouvelles méthodes scientifiques nous donnent progressivement accès aux émotions des animaux», affirme Dennis Turner, spécialiste des chats. «Elles vont plus loin que le simple ressenti de la douleur. Nous avons des preuves que les chats ressentent de l’amour, qu’ils peuvent éprouver de la joie ou de la jalousie.» Certes, tous ne sont pas possessifs. Certains s’en ficheront et d’autres essayeront d’attirer l’attention de leur maître par des miaulements ou un geste affectif, comme un coup de tête. Est-ce là réellement un sentiment de jalousie ? Ou défendent-ils leur territoire ? La communauté scientifique est encore divisée.

Sauvage ?

Animal solitaire et indépendant, le chat est fondamentalement sauvage. Chasseur hors pair, il manifeste couramment son affection en rapportant un «cadeau» à son maître, comme une souris ou un oiseau. John Bradshaw, expert en comportement du chat de l’université de Bristol et auteur de «La Vie secrète des chats», explique : «Ce sont des animaux sociables jusqu’à un certain point. La domestication du chat est incomplète, pour ce qui est de son besoin de continuer à chasser et pour ce qui est de sa capacité à se socialiser.»

Stressé ?

Contrairement aux chiens, il est difficile de connaître les réels besoins des matous. Selon un rapport du quotidien The Telegraph, les propriétaires de petits félins auraient des attentes élevées envers leurs compagnons, une tendance qui leur procure un sentiment de stress. «Les gens pensent que les chats sont comme des chiens, mais en moins exigeants. Mais ils ont leur propre façon de faire. Les gens sont déçus par leur chat et pensent qu’il ne les apprécie pas. Ils aiment généralement leurs propriétaires, mais ils ont surtout leur propre vie», affirme l’expert John Bradshaw. De plus, les chats domestiqués sont de nature stressée. Toute dérogation à leur routine entraîne un pic d’angoisse. Les causes peuvent être multiples comme la cohabitation avec d’autres individus, le transport en voiture, un changement alimentaire ou de territoire.

Empathique ?

Les chats sont plus intelligents qu’on le pense. Les chercheuses Moriah Galvan et Jennifer Vonk soulignent leur capacité à décrypter nos expressions faciales. Ils savent quand nous sommes tristes ou heureux. N’y voyons pourtant là aucune empathie. L’étude nommée «L’Autre meilleur ami de l’Homme : les chats domestiques et leurs réactions aux expressions d’émotions humaines» démontre en effet que les chats sont plus enclins aux câlins lorsque la personne en face est souriante, et plus fuyants quand elle est morose, mais elle met en garde contre cette interprétation anthropomorphique.

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 01/04/2021

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