Le matriarcat dans le monde animal
Ce samedi à 22h40 avec le documentaire «Quand les femelles ont le pouvoir», Arte s’intéresse aux différentes espèces du monde animal qui fonctionnent sur le modèle matriarcal, histoire de démystifier l’image du fameux mâle dominant.
Dans le monde animal, comme dans le nôtre, la tendance est souvent à la domination masculine. Pourtant, certaines espèces n’ont cure de cette suprématie virile et voient la gestion de leur clan conjuguée au féminin. Tour d’horizon des matriarches de la faune.
Où sont les hommes ?
L’organisation matriarcale des éléphants est l’une des plus connues et étudiées du monde animal. Chez les pachydermes, le troupeau, qui peut être composé jusqu’à quarante individus selon les espèces, est donc totalement chapeauté par une matriarche dont la valeur grandit avec le temps. «Une femelle vétéran, qui a survécu à la sécheresse et au braconnage pendant des décennies, est la mieux placée pour diriger. Ces matriarches savent où trouver de l’eau en période de sécheresse», détaille le site My Animals. «Elles savent aussi comment se comporter en présence d’êtres humains et sont plus en mesure de détecter les prédateurs.» Outre la cheffe, le reste du clan est composé des filles de cette dernière et d’éléphanteaux mâles, qui devront cependant quitter le groupe vers l’âge de 10 ans pour trouver une autre horde de jeunes, le temps de former une courte alliance avant de se reproduire, pour retourner, ensuite, à une vie solitaire. Résultat, les sages femelles pachydermes gèrent leur clan, sans devoir composer avec des homologues mâles de leur âge puisqu’ils sont tout simplement absents du troupeau.
Liberté, égalité, sororité
Si les tribus de grands singes sont généralement dirigées par un mâle, nos plus proches parents, les bonobos, ont opté pour la solution inverse. Plus qu’un matriarcat aux mains d’une seule cheffe, les femelles bonobos font preuve d’une véritable solidarité féminine et décident en groupe de l’organisation sociale. Si elles peuvent, individuellement, employer le sexe pour calmer les ardeurs d’un mâle un peu trop ambitieux, elles n’hésitent pas à faire bloc face à une agressivité masculine trop prégnante. «Elles ne sont pas individuellement plus fortes physiquement que les mâles, elles sont plus petites, mais elles profitent d’une sororité qui les aident à être plus fortes», explique-t-on sur le site de France Inter. «Chez les bonobos, ce sont véritablement les femelles qui sont maîtresses de la communauté et qui imposent leurs stratégies de domination sur les mâles. Le primatologue, Frans de Waal, va même jusqu’à parler d’un système ‘’féministe’’ à l’échelle des singes.»
Oui c’est oui, non c’est non
Dans le monde des hyènes, la domination est d’abord une évidence physique car, contrairement à beaucoup d’espèces, les femelles sont plus grandes et plus fortes que les hommes. Mais leur place privilégiée dans la hiérarchie ne tient pas qu’à cette disposition morphologique. Elles sont aussi dotées d’un meilleur esprit de médiation et ont naturellement la charge de régler les conflits qui peuvent subvenir au sein de leur groupe. Les femelles prennent aussi de nombreuses décisions, allant du choix du lieu de vie au positionnement stratégique lors d’un affrontement avec un autre clan. Si les mâles sont responsables de la chasse, ils ont l’obligation de laisser les femelles manger avant eux. Plus fort encore, chez les hyènes, il ne peut y avoir de rapport sexuel sans le consentement de la femelle.
SOS violence conjugale
Si le matriarcat opéré par les femelles du monde animal peut sembler empreint de conciliation et de sagesse, chez les lémuriens, c’est une autre histoire. Cet ordre particulier de primates, subdivisé lui-même en une douzaine d’espèces, compte dans ses rangs des femelles pour le moins hargneuses. En cause, un niveau de testostérone bien plus élevé que chez les autres primates femelles. Ces dernières sont tout à fait capables de prendre une position de médiatrices en cas de conflit, mais elles n’hésiteront jamais à en venir aux mains si l’affrontement dégénère, remportant généralement la bagarre face aux mâles. «Les femelles sont assez agressives avec les mâles», affirme le site My Animals. «Elles peuvent leur enlever leur nourriture, les mordre ou les gifler fréquemment lorsque leur comportement n’est pas à leur goût.»
Matriarcat aquatique
Il n’y a pas que sur terre que certaines femelles règnent en maîtresses. Dans les profondeurs des océans, les orques font aussi figure de matriarches. Véritable pilier familial, à la manière des éléphantes, les femelles orques continuent d’occuper un rôle central au sein de leur famille lorsqu’elles vieillissent, on parle alors d’organisation matrilinéaire. «Les femelles vivent plus longtemps que les mâles et sont responsables de leurs enfants mais aussi de leurs petits-enfants», explique Le Soir. «Mamie orque est très bonne chasseuse et son sens de la chasse s’aiguise au fur et à mesure de sa vie. Elle est donc un véritable atout pour les générations suivantes qui la suivent et ‘l’écoutent’.»
Cet article est paru dans le Télépro du 18/1/2024
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