Nature : le génie des animaux architectes

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Édifier des maisons n’est pas un savoir-faire strictement humain !

Tisser des herbes, creuser ou façonner la terre, dompter les rivières, ériger de véritables mégapoles : les architectures patiemment élaborées par certains animaux répondent à des besoins vitaux identiques aux nôtres. Aucune forme, aucune technique n’échappe au génie des animaux architectes. Dès samedi à 10h30 sur Arte, la série documentaire « Constructions animales » nous fait découvrir en trois épisodes des habitats surprenants de la faune. Nids, termitières, barrages ou toiles : les bébêtes bâtisseuses sont aussi compétentes que les ouvriers du bâtiment !

Le rat des moissons

Le plus petit mammifère architecte d’Europe (Micromys minutus) ne creuse pas de galeries, mais construit un nid en forme de sphère en entrelaçant les feuilles et les tiges. Les feuilles lacérées restent attachées à leur tige et les boules sont suspendues dans les hautes herbes. De fines lanières de feuilles sont disposées à l’intérieur, en trois couches différentes, les plus délicates dans la cavité centrale prête à accueillir la portée. Il n’y a pas d’entrée particulière : le rat des moissons traverse la paroi en plusieurs endroits, l’élasticité de l’ouvrage permettant au trou de se refermer.

Le blaireau d’Europe

En véritable ingénieur, le blaireau européen creuse des terriers profonds et complexes, ainsi que des tunnels, conçus pour maintenir une température stable et empêcher l’entrée de prédateurs. L’air circule le long des galeries. Les terriers peuvent atteindre jusqu’à 3 m de profondeur, avec plusieurs entrées, couloirs et chambres reliés entre eux. Des issues de sortie permettent la fuite.

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Le fournier roux

Le nid de cet oiseau (Furnarius rufus) a la forme d’un four d’argile, construit avec de la boue combinée à des fibres végétales, des crins, du fumier et des petits cailloux. À l’intérieur, une cloison sépare l’entrée de la chambre d’incubation, recouverte de plumes et de paille. Une fois terminé, le poids moyen du nid est de 5 kilos !

Le castor

Classé « espèce-ingénieur », le castor est le seul mammifère (avec l’humain) qui aménage son habitat au point de modifier significativement son environnement. Il est connu pour les barrages et les huttes qu’il construit sur les cours d’eau, qui lui permettent de se protéger des prédateurs et d’accéder à sa nourriture subaquatique. Espèce nuisible ou ingénieur au comportement vertueux ? Le castor recrée et entretient des zones humides, favorables au développement de la biodiversité.

La termite boussole ou magnétique

Le nom de cette espèce présente dans le nord de l’Australie provient de la forme de sa termitière, construite selon un axe nord-sud. Les colonies d’Amitermes meridionalis utilisent le géomagnétisme pour construire leurs termitières constituées de vastes monticules, aplatis sur les côtés, orientés à l’est et à l’ouest, et rétrécis au sommet pour former une crête. Cette orientation permet d’exposer la plus grande partie de la termitière au soleil levant et au couchant, tandis que le nid offre moins de surface au soleil à la mi-journée, évitant sa surchauffe. Ces termitières peuvent atteindre 4 m de hauteur, 2,5 m de largeur et 1 m d’épaisseur !

Les fourmis rousses

Les fourmis élaborent des terriers souterrains complexes pour abriter leur colonie. Certaines fourmilières peuvent se séparer en chambres dédiées à la nurserie, bordées de couloirs pour le stockage de la nourriture et de tunnels afin de faciliter les déplacements. Le terrier des fourmis rousses des bois (Formica rufa) est d’une taille impressionnante, fruit d’un long travail !

Les araignées

Les araignées de type orbitèle construisent des toiles circulaires sophistiquées, solides et très flexibles, en produisant de la soie collante. D’autres araignées fabriquent des toiles triangulaires, en entonnoir, en hamac (visibles sur les buissons quand elles sont couvertes de rosée), en réseau, cardées… toujours destinées à capturer leurs proies. Le tissage d’une toile prend moins d’une heure.

Le républicain social

Semblable à un manteau de fourrure déposé sur les épaules d’un arbre, le nid du républicain social, oiseau du sud de l’Afrique (Philetairus socius), est énorme et très complexe. Cet édifice massif s’envisage comme une véritable colonie, où des centaines de volatiles vivent ensemble selon un système coopératif. Pour les édifier, ils tissent des brins d’herbe en entrelaçant leurs tiges pour former une charpente solide. Puis ils créent des chambres individuelles pour accueillir les couples reproducteurs et leurs oisillons…

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