Le courage des jeunes résistants de la Seconde Guerre mondiale
Durant la Seconde Guerre mondiale, de très jeunes gens ont risqué leur vie dans la Résistance.
Ils s’appelaient Michel, François, Jean, Henri, Paul, Bertrand… Ils étaient étudiants mais, à l’insu de leurs parents, ils étaient aussi résistants. Un matin de juin 1944, trahis par un des leurs, ces 41 jeunes gens ont été abattus comme des chiens dans les forêts de Sologne. «Les lycéens, le traître et les nazis», c’est la tragique histoire évoquée ce samedi à 21 heures dans «Retour aux sources», sur La Trois. Le documentaire a été réalisé sur base des lettres d’adieu laissées par les étudiants, du témoignage d’un miraculé et de la confession du traître.
Jeu dangereux
Novembre 1940. La France s’apprête à passer son premier 11 Novembre sous l’occupation allemande. Une rumeur circule dans les écoles parisiennes… Et si on allait chanter «La Marseillaise» sur la tombe du Soldat inconnu ? Des centaines de lycéens convergent à l’Arc de Triomphe, rapidement dispersés par la Wehrmacht. Mais les plus déterminés décident de ne pas en rester là. Ils se revoient et fondent une organisation clandestine : le corps franc Liberté. Ils ont 14 ou 15 ans, ils se réunissent secrètement dans les caves ou greniers de leur lycée, et la Résistance ne tarde pas à leur confier de petites missions. Transporter des documents, lancer des tracts, distribuer des journaux… Le jeu est dangereux et ils le savent. En 1942, cinq élèves du lycée Buffon ont été condamnés à mort.
Ressentiment
Les membres du corps franc Liberté sont issus des plus grands lycées parisiens, là où sont scolarisés les fils de familles privilégiées. Mais certains élèves font exception à la règle. C’est le cas d’André Parent, récemment arrivé de Dunkerque. Issu d’un milieu moins aisé, il n’a pas toujours les moyens d’accompagner ses camarades au bistrot ou au cinéma. Et cela fait naître chez lui un certain ressentiment. Début mars 1944, Parent se rend à la Gestapo pour négocier les informations dont il dispose. Il explique notamment le plan du réseau en cas de débarquement allié : les lycéens doivent rejoindre une ferme en Sologne, où la RAF leur parachutera des armes… Dès le 6 juin, les jeunes résistants prennent effectivement la route. Mais le 10 à l’aube, la Gestapo investit la ferme où ils sont réunis. Les lycéens sont emmenés par petits groupes sur un chemin forestier où ils seront fusillés.
Photo de classe
Parmi les victimes, deux frères : Serge et Claude Soreph. En septembre 1944, la mère Soreph apprend qu’un de leurs camarades a survécu et est rentré à Paris. Il s’appelle André Parent. Elle l’invite à prendre le thé pour qu’il lui parle de ses fils. Mais les propos du jeune homme lui semblent très étranges… Elle retrouve alors une photo de classe sur laquelle on voit André, descend en Sologne, rencontre des témoins : oui, c’est bien ce garçon qui était avec la Gestapo ! C’est ainsi qu’André Parent sera arrêté, condamné et exécuté.
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 12/3/2020
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