Le corps, ce petit cachottier !
Ce jeudi à 19h50 sur RTL-TVI, dans «Tout s’explique», Maria Del Rio décrypte quelques énigmes du corps humain, comme la pousse des ongles et des cheveux, différente selon les saisons, la stature, qui varie matin et soir, ou la vie secrète du nez et des oreilles…
Les pieds et les jambes les plus bavards !
L’expression non verbale est une qualité cachée du corps. Et traduit nos ressentis, «à l’insu de notre plein gré». C’est en étant debout que l’on fournit le plus d’infos. Car en position assise, souvent à table, celle-ci cache pieds et jambes, membres les plus bavards ! Quand une personne est mal à l’aise, elle tente de se calmer en frottant ses mains sur ses jambes, en touchant son cou ou en tripotant ses cheveux.
Visage et mains sont, eux, plus cachottiers : ils sont ceux qu’on réussit le plus à contrôler. Mieux vaut se fier aux pieds, partie dépendante d’une zone davantage instinctive du cerveau. Voilà pourquoi si un visiteur nous ennuie, on a tendance à pointer nos petons vers l’extérieur, là où l’on aimerait envoyer valser l’importun !
On ne voit bien qu’avec… les oreilles !
«Le cerveau est une machine à tâches flexibles plutôt qu’une machine sensorielle», assure le professeur Amadi, de l’université hébraïque de Jérusalem où a été mis au point un «dispositif de substitution sensorielle», le EyeMusic SSD. Même si les oreilles font le travail de détection des signaux extérieurs, quand vous entendez quelque chose, ce sont les zones visuelles du cerveau qui s’allument, lors d’une IRM. Le logiciel SSD traduit les images en sons afin d’améliorer l’autonomie des malvoyants. Il produit des sons en fonction de ce que sa caméra capte. Les aveugles qui ont acquis cette reconnaissance des sons peuvent donc voir avec leurs oreilles. Ainsi, les sons de graves à aigus leur indiquent la hauteur d’un objet, la durée du son les informe sur sa largeur et différents instruments de musique donnent une idée de sa couleur.
La joie, du dedans au dehors…
La joie suscite des réactions dans différentes parties du corps. Elle touche notamment le système circulatoire, avec des conséquences sur le cœur qui bat plus vite, la lymphe, le sang et les vaisseaux sanguins avec un effet parfois gênant : le rougissement ! Elle a aussi un impact sur le système nerveux : accélération de la respiration, dilatation des pupilles, estomac où flottent des papillons. Mais est-ce que ce sont les émotions qui surviennent en premier ? Ou leurs manifestations corporelles ? Selon les spécialistes, difficile à dire car physiologie et sentiments sont inextricablement liés. Et utilisent la même partie du cerveau. Au moins notre corps conserve-t-il un peu de mystère !
Encore les jambes !
Avoir les jambes en coton ou les «jambes coupées» n’est pas qu’une expression. Une personne apeurée ou sous pression subit une montée d’adrénaline qui dirige le sang en priorité vers les parties importantes, le cerveau et le cœur, ne laissant guère de force aux gambettes. En amour ou dans tout domaine passionnel, peut réellement survenir le «cœur brisé». La poitrine est un lieu de douleur émotionnelle intense et une infinie tristesse peut entraîner un risque accru de malaise cardiovasculaire, de mal coronarien, voire de crise cardiaque.
Écouter son corps
Puisque le corps est un sacré petit bavard, autant apprendre à entendre ses doléances ! Elles sont nombreuses : fatigue, tension, douleur, pression, lourdeur… Mais contrairement aux animaux plus proches de leur instinct, il nous faut (ré)acquérir cette faculté de détecter ses signaux. Par exemple ceux de la tête ou de l’estomac avant ou après un repas. À chaque étape, se sent-on mieux, vraiment mieux, ou a-t-on des sensations désagréables citées plus haut ? Pour le savoir, il est nécessaire d’être aux aguets une heure après être sorti de table, puis encore après deux ou trois heures. Pareille attention permet de se reconnecter à son corps et à soi-même.
Cet article est paru dans le Télépro du 5/1/2023
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