L’ascenseur : embarquez à bord du moyen de transport le plus utilisé au monde !

Du haut des «Cent dragons», une vue digne du film «Avatar» © Isopix/Fang Dongxu/AP

Ce jeudi à 19h50 sur RTL-TVI, Maria Del Rio nous emmène au 7e ciel… ou presque. Choisissez l’étage et c’est parti, à bord de cette invention qui, depuis plus de 150 ans, nous emporte toujours plus haut.

Premiers «lifts»

«La sécurité totale, Messieurs !». L’homme qui prononce fièrement cette phrase s’appelle Elisha Graves Otis. Nous sommes à la Crystal Palace Exposition de New York en 1854 et il a fait une étonnante démonstration de sa dernière invention. Un peu plus tôt, sur son «monte-charge parachute», M. Otis s’est fait hissé à plusieurs mètres de hauteur avant de demander à ses assistants de couper les cordes retenant la plate-forme. Le silence est total. Un frisson d’effroi parcourt la foule. Et, là, miracle. Sous les yeux incrédules d’un public médusé, le plateau reste immobile. Tel un magicien ayant réussi son tour, il salue l’assistance qui l’acclame : le premier ascenseur est né ! Enfin, le premier… si on ne compte pas les treuils utilisés 2.000 ans plus tôt par les Égyptiens pour construire les pyramides et si on oublie le treuil avec cordes et poulies imaginé par Archimède en 236 av. J.-C. ou la «chaise volante» qui permettait au roi Louis XV, dès 1743, de gagner ses appartements du troisième étage de Versailles sans trop se fatiguer… Comme le rappelle sur son site la société portant toujours son nom, l’originalité du monte-charge parachute d’Otis, c’est précisément ce «parachute» : «un système de frein de sécurité révolutionnaire empêchant sa chute en cas de rupture du câble». Les Américains ne s’y trompent pas. Le 23 mars 1857, il n’est plus question de démonstration : un marchand de porcelaine et de verrerie françaises inaugure un ascenseur pour son magasin de cinq étages installé à New York. Neuf ans plus tard, le Saint James, toujours à New York, est le premier hôtel à s’équiper. L’homme a trouvé le moyen d’aller chatouiller les cieux sans s’essouffler dans des escaliers. La voie pour la construction des gratte-ciel est ouverte selon l’adage «the sky is the limite» !

Toujours plus haut

Il s’appelle le Bailong, ce qui signifie «Cent dragons». Installé dans le parc forestier de Zhangjiajie (centre de la Chine), il figure tout en haut de la liste du Guinness des records à la rubrique : l’ascenseur extérieur le plus élevé au monde. De la terre ferme, le spectacle est impressionnant. Trois ascenseurs aux cabines panoramiques entièrement vitrées grimpent le long d’un piton rocheux. Pour 16€ l’aller/retour, ils vous emmènent 326 m plus haut en 88 secondes ! Arrivé à destination, le décor est à couper le souffle : une vue imprenable sur la région classée patrimoine mondial de l’Unesco. Pensez aux paysages de la planète Pandora du film «Avatar» : vous y êtes ! Il reste à redescendre… dès qu’une place se libère : selon «The China Guide», 14.000 touristes empruntaient quotidiennement ces élévateurs avant la pandémie.

Burj Khalifa (Dubaï)

Avec la Burj Khalifa, le ciel est presque à portée de main. Bâtie à Dubaï, aux Émirats arabes unis, celle qui est toujours considérée comme la plus haute tour du monde culmine à 828 m d’altitude. Elle abrite le plus haut ascenseur de service au monde. Comme l’indique le groupe de construction et d’ingénierie Besix : «Il transporte des charges jusqu’à 504 m de hauteur». Cette première place pourrait être détrônée par les ascenseurs de la tour de Djeddah, en Arabie Saoudite, gratte-ciel triangulaire de 1.000 m de hauteur, en construction depuis 2013. Il sera équipé de 59 ascenseurs de la marque finlandaise Kone. Vu la hauteur de l’édifice, le constructeur utilise des câbles en carbone, non plus en acier, pour supporter des nacelles pouvant se déplacer à la vitesse de 3 m/seconde !

Toujours plus vite

À couper le souffle : l’ascenseur le plus rapide du monde met 53 secondes pour monter ou descendre les 128 étages de la Tour Shanghai en Chine. Soit 20 m/seconde, ou 73 km/h ! Son «petit» frère du building du Centre financier CTF de Canton (Chine) lui aurait même brûlé la politesse : selon Les Échos, il aurait été «flashé» à 75,6 km/h lors de tests. Qu’ils se rassurent, dans les conditions actuelles, un troisième larron ne devrait pas les battre de sitôt : notre constitution physique résisterait très difficilement à des vitesses plus importantes !

Ascenseur 5.0

Les ascenseurs de demain ? Ils existent déjà. La société ThyssenKrupp a baptisé les siens «Multi». Leurs caractéristiques ? Comme dans la chanson : «En haut, en bas. À gauche, à droite !», ils nous transporteront tant à la verticale qu’à l’horizontale. Pour cela, oubliés les câbles : bienvenue à l’électromagnétisme grâce à des aimants placés au dos de l’ascenseur et sur la gaine. Pour les spécialistes du secteur et de celui de la construction, l’ascenseur devient un nouveau moyen de transport. Selon la Fédération française des ascenseurs, ceux-ci parcourent chaque jour un million de km, 25 fois le tour de la Terre !

Maléfique 13e étage

12A, 12 B, M (treizième lettre de l’alphabet)… : mais où est donc le bouton du 13e étage ? Jusqu’au milieu du siècle dernier, il était banni de bon nombre d’ascenseurs (et d’immeubles) aux États Unis. Selon la société Otis, à New York, moins de 5 % des buildings auraient eu un 13e étage. La faute à la phobie du chiffre 13 porte-malheur (un Américain sur deux y serait sensible) mais aussi aux calculs architecturaux estimant qu’au-delà de 38 m de hauteur (13 étages), un immeuble plonge la rue qui le longe dans l’obscurité, faisant ainsi chuter la fréquentation et les prix dans le quartier. Selon le média en ligne French Morning, la superstition a eu tendance à disparaître et l’étage 13 à réapparaître après la Seconde Guerre mondiale.

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 18/02/2021

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