L’arthrose n’est pas irréversible !

Contrairement aux idées reçues, elle n’est pas réservée aux seniors. Elle n’est pas, non plus, incurable. Voici les traitements médicamenteux ou non qui permettent de la soigner.

L’arthrose ? Nous sommes tous concernés, les animaux y compris ! C’est une maladie vieille comme le monde, l’homme de Néanderthal en était atteint ! Ce mardi à 21h10 sur France 2, «Les Pouvoirs extraordinaires du corps humain» est consacré à l’arthrose.

Maladie des articulations

Pour comprendre l’arthrose, il est nécessaire de concevoir ce qu’est une articulation. Elle réunit deux extrémités osseuses, autrement dit c’est l’endroit où deux os se rejoignent. L’articulation est constituée de deux surfaces articulaires qui sont recouvertes d’une couche de tissu blanc et lisse, le cartilage.

Ces deux surfaces sont enveloppées dans une gaine, à la fois souple et solide, la capsule articulaire. À l’intérieur de cette capsule, se trouve une membrane très fine qu’on appelle membrane synoviale. Elle renferme un liquide visqueux, le liquide synovial, qui nourrit et lubrifie le cartilage de l’articulation et permet à l’articulation de bouger facilement.

À l’extérieur de la capsule articulaire se trouvent les ligaments qui assurent les emboîtements des articulations. Le tout est solidement maintenu par les tendons et les muscles qui stabilisent l’ensemble articulaire. En résumé, une articulation permet de réaliser des mouvements, de bouger et de se déplacer.

Développement de l’arthrose

Avec le temps, la qualité du cartilage s’altère progressivement. Les articulations perdent en souplesse, on ressent des raideurs au niveau de la nuque, des genoux, des mains, des hanches, des chevilles…

Parfois, les déformations sont visibles au niveau de l’articulation car les extrémités des os s’élargissent. L’arthrose évolue par étapes. D’abord, la couche de cartilage devient moins épaisse et moins souple. Puis, le cartilage disparaît à certains endroits de l’articulation et les os sont directement sollicités. Pour s’adapter à cette situation, les os durcissent et se sclérosent. Au stade final, l’articulation se déforme et devient raide.

L’arthrose peut toucher tout le monde. Mais, au-delà de la cinquantaine, les femmes sont beaucoup plus souvent concernées. Le risque de développer de l’arthrose est aggravé par l’âge, bien sûr, mais aussi par le surpoids, les traumatismes à répétition liées à la pratique de certains sports et une prédisposition héréditaire.

Que peut-on faire ?

Si on est en surcharge pondérale, il faut absolument perdre du poids. Il faut surtout bouger ! Quand les articulations sont raides et douloureuses, on a envie de «se reposer». Faux ! Le manque d’exercice aggrave les plaintes. Marchez régulièrement, nagez, faites de l’aquagym. Un kiné peut éventuellement vous conseiller comment bouger de manière adaptée et gérer votre «cas».

Pour soulager la douleur, on peut prendre du paracétamol (entre un et trois grammes par jour), de l’aspirine, un anti-inflammatoire non-stéroïdien ou, en cas de douleur très intense, un opioïde, comme la codéine ou le tramadol.

Pour «lubrifier» momentanément les articulations des genoux et des hanches, on peut essayer les injections d’acide hyaluronique. Le traitement est coûteux (entre 100 et 150 euros l’injection, non remboursée) et son efficacité varie de quelques semaines à quelques mois.

On s’excuse de le répéter, mais nous sommes tous différents et ne réagissons pas de la même manière aux médicaments. Ce rappel concerne aussi les compléments alimentaires, tels la glucosamine, la chondroïtine, les extraits de curcuma ou encore les nombreux remèdes homéopathiques ou phytothérapiques.

Ces traitements à (très) long terme peuvent soulager un peu, chez certaines personnes, la douleur, mais il ne faut pas en attendre la récupération du cartilage abîmé. Leur efficacité reste encore, à l’heure actuelle, l’objet de controverse. À vous de voir…

Cet article est paru dans le Télépro du 14/10/2021