L’andropause, vieillir au masculin
Dans le documentaire «Andropause : la grande débandade» (ce lundi à 20h35 sur La Trois), volontairement décalé mais sincère, le réalisateur Rémy Burkel met en scène sa propre andropause pour en comprendre les mécanismes.
Si nous sommes tous plus ou moins familiers avec le phénomène de ménopause chez la femme, le pendant masculin de cette étape de la vie est moins connu. Pourtant, entre prise de poids, libido en berne et perte d’énergie, les effets de l’andropause sont la réalité de beaucoup d’hommes.
Deux pauses, deux situations
L’andropause, ou la baisse de testostérone, et ses conséquences ont longtemps été ignorées voire carrément qualifiées de mythe. Néanmoins, on estime qu’un homme sur cinq, entre 50 et 60 ans, est touché par l’andropause, tandis que la moitié d’entre eux le seraient au-delà de 70 ans. Pour tenter de mettre en lumière ce trouble masculin, force est de constater qu’il est souvent comparé à la ménopause. Pourtant, ces deux événements n’ont pas tant de points communs, si ce n’est une apparition liée au vieillissement. Deux grandes distinctions sont à noter. La ménopause touche ou touchera 100 % des femmes, tandis que l’inverse n’est pas vrai pour les hommes et l’andropause.
Pas d’avant et d’après
Ensuite, si la ménopause rime avec infertilité pour la femme, il n’en n’est rien pour l’homme puisque ce dernier n’arrête jamais sa production d’hormones sexuelles. «L’andropause ne marque donc pas un avant et un après comme chez la femme», souligne le quotidien Ouest France. «C’est un glissement progressif, un déficit androgénique lié à l’âge, les androgènes étant les hormones sexuelles masculines dont on connaît surtout la testostérone.»
C’est grave docteur ?
Si tous les hommes voient, un jour ou l’autre, leur taux de testostérone diminuer, tous ne développent donc pas les symptômes associés à l’andropause. Différents facteurs peuvent expliquer cette disparité physiologique. Outre une prédisposition génétique, une mauvaise hygiène de vie peut accélérer le processus de diminution hormonale chez l’homme : tabagisme, surpoids, consommation excessive d’alcool, sédentarité… Qu’il s’agisse de facteurs naturels ou extérieurs, lorsque la chute de testostérone est trop importante, l’andropause pointe alors le bout de son nez.
Conséquences
«L’embonpoint est l’une des conséquences visibles de l’andropause. Car la testostérone, parmi ses nombreux avantages, favorise l’accumulation de masse maigre au détriment de la masse grasse», indique le magazine L’Illustré. «Au niveau osseux, un déficit en testostérone représente un facteur de risque d’ostéoporose masculine. Un lien entre la baisse de testostérone et l’apparition de troubles cognitifs est également soupçonné. Enfin, fatigue, irritabilité, baisse de l’énergie et de la libido… les symptômes psychiques du syndrome de déficience en testostérone sont nombreux, parfois lourds, et peuvent être confondus avec ceux de la dépression.»
Pas de fatalité
Pour évaluer le taux de testostérone, une simple prise de sang suffit. Mais pour parler d’andropause, il faut que cette baisse soit associée à un ou plusieurs symptômes invalidants. «Parmi la population des hommes de 60 ans, entre 20 et 40 % environ ont un taux de testostérone inférieur à la norme, mais vivront tout à fait bien avec cela», explique Laurent Vaucher, médecin urologue, dans L’Illustré. Côté traitement, un simple rééquilibrage du mode de vie est parfois suffisant. Si ce n’est pas le cas, un complément de testostérone en patch ou par injections peut être prescrit.
La «débandade» ?
On associe souvent l’andropause à des troubles de la fonction érectile, il semblerait que cette idée soit aujourd’hui fortement remise en question, comme le précise l’urologue Laurent Vaucher. «Seule une absence quasi totale de testostérone peut provoquer un trouble érectile. D’autres facteurs sont donc souvent en jeu dans ce problème.»
Cet article est paru dans le Télépro du 7/3/2024
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