Land art, au cœur de la nature
Et si l’art n’avait besoin que de la nature proche pour s’exprimer ? Et s’il pouvait, en plus, soigner ! C’est l’ambition du land art, une pratique artistique venue des États-Unis. Ce vendredi à 21h20, La Trois propose le documentaire «Empreintes vues du ciel».
Initié par des artistes américains à la fin des années 1960, le land art n’a qu’un mot d’ordre : sortir des musées. Le meilleur endroit pour exposer l’art ? La nature. Elle n’est que source d’inspiration, matière et œuvre d’art à part entière. Désormais, de simples cailloux, feuilles, fleurs ou brindilles sont les fondements même d’un chef-d’œuvre. L’objectif de la démarche ? S’affranchir des codes et des contraintes techniques pour laisser libre cours à l’expression artistique pure. Seule l’imagination suffit à satisfaire cette pratique artistique qui fait de la nature un culte. Mais il y a un revers : les œuvres sont par définition éphémères. Le land artiste doit donc faire preuve d’humilité et accepter de voir sa création disparaître… Vendredi soir, La Trois met en lumière cet art aussi naturel que fugitif.
Spirale infernale
À l’origine du mouvement artistique : l’Américain Robert Smithson. En 1970, sur les abords du Grand Lac Salé de l’Utah, le sculpteur crée une grande jetée en forme de spirale : la Spiral Jetty. Il lui faudra remuer plus de 6.500 tonnes de terres et de roches pour constituer cette immense digue s’enroulant sur plus de 457 m de longueur dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Une allégorie de la Création et de la vie. Au départ, l’œuvre était vouée à disparaître. Mais, après avoir été submergée durant une trentaine d’années, elle vit aujourd’hui au rythme de l’eau : surgissant en périodes arides pour disparaître avec la résurgence des flots…
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Pierres antistress
Armé de passion et de beaucoup de patience, Jon Foreman embellit les plages du Pembrokeshire, au pays de Galles, de ses créations géométriques à base de pierres colorées. Le but de sa démarche ? «Se déconnecter du stress de la vie courante», comme il l’explique sur la plateforme d’art Bored Panda. Sans support, il se laisse guider, durant des heures, par son imagination pour placer des pierres dans le sable. Des mandalas impressionnants pouvant atteindre 50 m de diamètre et que la mer, le vent ou… les touristes se chargeront de faire disparaître.
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Poteaux feu !
Autre emblème du courant, Walter De Maria avait l’art de s’attirer les foudres. Il achève en 1977 son œuvre la plus connue, «The Lightning Field», au Nouveau-Mexique. Dans un rectangle de 1 mille (1,609 km) de longueur sur 1 km de largeur, la structure comptabilise 400 poteaux de plus de 5 m de hauteur en acier inoxydable. L’objectif ? Capter la foudre et la dompter grâce au dispositif. Rare sont les chanceux à avoir pu observer l’orage dans l’air…
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Au bois dormant…
Les jardins perdus de Heligan, dans les Cornouailles, abritent d’étranges chefs-d’œuvre semblant tout droit sortis d’un conte de fées. Ainsi, le «Giant’s Head» (tête de géant) ou la «Mud Maid» (femme de boue) sont des sculptures organiques se muant au fil des saisons : touffues et verdoyantes l’été, dégarnies l’hiver. Réalisées dans les années 1990 par les frère et sœur Pete et Sue Hill à partir d’une structure en bois et des filets brise-vent, ces créations fantastiques ont ensuite été recouvertes de terre. La nature a fait le reste.
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Forêt sauvage
Spencer Byles voyage à travers les forêts pour trouver l’inspiration. Son credo ? Se laisser guider par son instinct et l’œuvre prendra forme dans son environnement. Aucun plan ni matériaux ne sont requis, mis à part de la corde ou de la vigne poussant sur les arbres alentour. Il peut ainsi passer un an dans les bois si le processus créatif l’exige… Le Britannique ne nomme jamais ses réalisations, c’est au spectateur de les décrypter. Une fois achevées, celles-ci se dégraderont lentement dans la nature, à laquelle elles appartiennent.
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Thér(ART)pie
Le land art aurait aussi des vertus thérapeutiques. Pratiqué en groupe, il réduirait l’anxiété en plus de stimuler créativité et esprit d’équipe. Alain Dikann, artiste plasticien et art thérapeute français, accompagne des ados et détenus en difficulté, présentant pour certains des troubles psychologiques. Sa méthode ? La land art-thérapie, des ateliers qu’il anime pour ses patients en situation de mal-être.
À lire : Alain Dikann, «La Land art-thérapie, c’est parti !», 128 p., 6,90 € (Jouvence)
Cet article est paru dans le Télépro du 30/6/2022
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