Laits végétaux : nouvel «or blanc»
Leur popularité explose. Si tous ont des atouts nutritifs, peuvent-ils totalement remplacer le lait animal ? Ce mercredi à 19h50 sur RTL-TVI, «Coûte que coûte» s’intéresse aux laits végétaux.
Les laits d’amande, de soja, noix de cajou ou de coco occupent désormais autant de place que les laits traditionnels en magasins. Selon la publication «Smart Protein» (une étude de l’UE pour une future génération de produits rentables, durables et nutritifs), la consommation d’aliments végétaux a fait un bon de 49 % entre 2019 et 2021.
En Belgique, la vente de toutes les catégories végétales (viande, lait, yaourt) est en hausse, dont celle des desserts lactés : 497 % ! Derrière nous, viennent les Pays-Bas (croissance de 400 % des fromages végétaux) et le Royaume-Uni (laits végétaux + 107 %, fromages + 165 %). Aubaines pour l’industrie, ces produits ont des avantages. Et des inconvénients…
Raisons éthiques
Le lait d’origine animale est consommé depuis près de 10.000 ans et contient des nutriments essentiels : protéines, calcium, potassium, phosphore, vitamines B2, B12, D. Avant les modes bio ou véganes, les laits végétaux n’étaient plébiscités que par des personnes diabétiques, allergiques ou intolérantes au lactose.
Davantage de consommateurs s’y sont intéressés, notamment pour des raisons éthiques (origine, production, transport) ou sanitaires (hormones, pesticides). Ces alternatives sont préparées en trempant la légumineuse ou tout autre ingrédient principal, puis en filtrant le liquide. Le lait d’amande, premier à être commercialisé, reste le plus populaire, ne contient que 37 kcal par tasse, renferme 96 % de graisses saturées en moins qu’un laitage animal, mais seulement 1 g. de protéines (contre 8 g. pour le lait entier).
Certains fabricants y ajoutent donc du calcium et du sucre pour prolonger la conservation et améliorer la saveur. Le lait d’avoine a 0,5 g. de graisses saturées par tasse, moins de calories que le lait entier (120 contre 146), mais 7 g. de sucres ajoutés et juste 3 g. de protéines. Le lait de soja, lui, est le substitut le plus courant. Source de potassium et d’isoflavones (anticancer), il est le seul comparable au lait de vache lorsqu’il est enrichi en calcium, vitamines A et D. Mais il n’a pas autant d’acides aminés qu’un lait animal, véhicule huit allergènes et sa culture pâtit de pesticides quand son label est non bio…
Un futur sans produits laitiers ?
Quant au lait de coco, sa graisse augmente le «mauvais» cholestérol. Et le lait de riz a des glucides à digestion rapide pouvant vite se transformer en glucose, accroissant ainsi l’insuline. Les seuls tolérés par de nombreux médecins sont le lait de pois (cassés jaunes), dit «lait de protéines végétales» (aussi complètes que celles du lait de vache), et le lait de chanvre, rare graine protéinée contenant tous les acides aminés essentiels, riche en oméga-3 et en graisses polyinsaturées pouvant réduire le cholestérol global.
Malgré les variations qualitatives et les additifs, les fabricants voient leurs ventes s’envoler grâce à un message persuasif : le lait végétal est plus écologique et plus sain. Robbie Lockie, fondateur de la Journée mondiale du lait végétal (le 22 août) affiche sur son site : «Le futur est sans produits laitiers !».
Pour les spécialistes, remplacer le lait de vache signifie que le consommateur devra trouver d’autres sources de protéines, vitamines et minéraux, car celles ajoutées aux laits végétaux ne sont pas aussi bien assimilées par le corps. Il est important de lire avec attention toutes les étiquettes et s’auto-éduquer consciencieusement.
Cet article est paru dans le Télépro du 1/9/2022
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