«La Vie sauvage des monuments» : cette faune qui investit les vestiges

Le pont du Gard est le refuge, entre autres, du castor et du grand-duc © Photos : France 5/France.tv studio - Isopix
Giuseppa Cosentino Journaliste

Certains monuments classés sont aussi gardiens d’une biodiversité insoupçonnée… Images à l’appui dans ce documentaire de France 5 prévu dimanche à 20h50.

Ils ont élu domicile dans des lieux chargés d’histoire. Eux ? Ce sont des animaux, parfois insolites, qui profitent des joies du patrimoine humain. Dimanche soir, un doc de France 5 dévoile cette étonnante cohabitation entre vestiges et nature sauvage.

Pont du Gard – Grand-duc en aqueduc

Photo : France 5/France.tv studio

Célèbre pour son aqueduc aux dimensions exceptionnelles, le site du pont du Gard, proche de Nîmes, s’illustre aussi par la richesse de son environnement naturel. Au cœur de cet univers minéral, l’austérité de la pierre rivalise avec la douceur de l’eau et la végétation luxuriante. Chênes verts, arbres de Judée ou oliviers assurent la survie de tout un petit monde : les rapaces. Des oiseaux menacés, tels que les aigles de Bonelli, les vautours percnoptères et les hiboux grands-ducs, y ont trouvé refuge et partagent le vestige antique avec des familles de castors.

Forteresse de Salses – Repère de chauves-souris

Dans les Pyrénées-Orientales, près de Perpignan et des plages méditerranéennes, se dresse l’imposante forteresse de Salses. Édifiée au XVe siècle par les rois catholiques espagnols Ferdinand II d’Aragon et Isabelle de Castille, cet ouvrage militaire cache en ses murs épais d’heureux chiroptères : pas moins d’une douzaine d’espèces de chauves-souris virevoltent dans le dédale de galeries, salles, escaliers et coursives qui leur offre une multitude de conditions thermiques. Leur présence a permis l’intégration de la forteresse au réseau Natura 2000 visant la préservation des sites d’importance européenne, notamment pour leurs espèces. Afin d’entretenir la végétation, le site pratique l’éco-pâturage. 450 moutons broutent l’herbe tendre aux abords du château tout en apportant les ressources nécessaires aux insectes se nourrissant de leurs excréments. Bébêtes coprophages qui finiront, à leur tour… dans l’estomac des chauves-souris !

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Cathédrale de Strasbourg – Refuge des pèlerins

 

Photo : France 5/France.tv studio

Au cœur de la cité alsacienne, des faucons pèlerins occupent la flèche de la cathédrale. Un nid artificiel y a été installé en janvier dans un double objectif : favoriser la préservation de l’espèce (elle a frôlé l’extinction dans les années 1970) tout en régulant la population de pigeons, dont les faucons sont friands. Ils partagent le toit de l’édifice religieux avec d’autres oiseaux déjà présents : martinets noirs, faucons crécerelles, éperviers et chouettes. Classée au rang de monument historique, Notre-Dame de Strasbourg abrite aussi des locataires spéciaux : des abeilles y ont installé leurs nids sauvages dans les trous de boulins.

Temples d’Angkor – Mise à sac des macaques

Photo : Isopix

Perdu au beau milieu de la forêt sauvage cambodgienne, le site archéologique d’Angkor témoigne d’une civilisation oubliée. Celle de l’empire khmer, qui rayonna dans toute l’Asie du Sud-Est entre le IXe et le XVe siècle. Dans cette ancienne cité médiévale, à moitié ensevelie par la jungle, règne une atmosphère digne d’un décor d’«Indiana Jones»… que souligne la présence de macaques ayant envahi ces lieux classés à l’Unesco. Fléaux pour les habitants, ces primates se déplacent en groupes dans tout le complexe, cherchant nourriture à chaparder. Au grand dam des touristes, les pensant inoffensifs…

Taj Mahal – Le mausolée vire au vert

 

Photo : Isopix

Voilà une cohabitation qui ne réussit pas au célèbre mausolée indien. Si la pollution de l’air a longtemps affecté le monument d’Agra, il doit faire face à une nouvelle menace pesant sur la blancheur de son marbre : des nuées d’insectes y déversent leurs fientes verdâtres à la tombée de la nuit. De quoi faire pâlir (ou verdir) de rage, les millions de touristes venus admirer le symbole de l’amour édifié par l’empereur moghol Shah Jahan en mémoire de son épouse tant aimée.

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 01/04/2021

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