La véritable histoire du Père Noël et des traditions du réveillon
À l’approche du 25 décembre, alors que Maria Del Rio nous raconte la véritable histoire du Père Noël ce jeudi à 19h50 dans «Tout s’explique», zoom sur les traditions du réveillon.
Mon beau sapin
Avec la bûche, la dinde et les cadeaux, le sapin fait partie intégrante des traditions de Noël. Il trouve son origine dans la culture… païenne ! L’utilisation de sapin ou d’épicéa pour décorer les maisons existait déjà chez les Celtes et les Romains, célébrant le Soleil ou Saturne à la fin du mois de décembre.
Au Moyen Âge, l’Église, qui combat les cultes païens rendus aux arbres, encourage plutôt le recours aux crèches pour célébrer Noël. Mais au milieu du XVI e siècle, en pleine Réforme, les protestants refusent de représenter les personnages de la Nativité et optent pour la tradition païenne du sapin de Noël décoré de pommes (symboles du paradis) et de confiseries, auquel ils ajoutent une étoile au sommet (symbole de l’étoile de Bethléem). La première mention écrite de cet usage remonte à 1521 en Alsace, dans la ville de Sélestat.
Petit à petit, le sapin de Noël se répand dans les régions protestantes. En 1738, Marie Leszczynska, l’épouse polonaise du roi Louis XV, fait installer un sapin de Noël à Versailles. La coutume se propage ensuite à toute l’Europe. Quant aux boules de Noël, elles sont nées en Allemagne, lors d’une année où les pommes venaient à manquer. Un verrier a eu l’idée de réaliser des boules de verre soufflé pour les remplacer.
Un choix stratégique
Chaque année, la naissance de Jésus est célébrée à Noël. Pourtant, les historiens sont formels : le 25 décembre ne correspond pas à la date anniversaire du Messie. Ils connaissent peu de choses sur le début de sa vie et encore moins sa date de naissance. Mais une chose est sûre, Jésus n’est pas né au cœur de l’hiver.
Célébrer la Nativité le 25 décembre relève plutôt d’un choix stratégique, posé plusieurs siècles après la naissance du Christ. Au IVe siècle, l’empereur romain Constantin a pour objectif de rétablir la paix religieuse dans l’Empire. «Constantin est surtout un grand politique qui a pour ambition de réconcilier païens et chrétiens en superposant les piétés des uns et des autres», écrit Catherine Salles dans «La Première messe de minuit» (Historia). «À cette époque, la fête païenne de Sol Invictus (Soleil Invaincu) continue à être l’objet d’une grande ferveur dans le monde romain à travers sa célébration fixée au 25 décembre. En 336, Constantin fixe à cette date la célébration de la Nativité. Il ne s’agit pas pour lui de remplacer la fête du Soleil par celle du Christ, mais de faire coïncider leurs cérémonies.»
Pour patienter…
La couronne de l’Avent, composée de quatre bougies, trouve son origine en 1839 en Allemagne. Elle est imaginée par Johann Hinrich Wichern, un pasteur de Hambourg, lassé d’entendre les enfants dont il s’occupe lui demander quand Noël arrive. Ainsi, sur une roue de charrette, il fixe quatre grosses bougies blanches (symbolisant les quatre dimanches précédant la fête) et des petites bougies rouges pour les autres jours de la semaine.
Le calendrier vient lui aussi d’Allemagne : au départ, les enfants recevaient chaque jour une image religieuse. Au début du XXe siècle, Gerhard Lang, un éditeur allemand, est le premier à commercialiser un calendrier de l’Avent. Quant aux friandises, elles sont apparues à partir des années 1950.
Étranges coutumes
À travers le monde, chaque pays a ses propres traditions de Noël, parfois étonnantes. Le soir du réveillon, les Portugais, tout comme certains habitants d’Europe de l’Est, vont se coucher en laissant la vaisselle et les restes sur la table, au cas où les défunts de la famille auraient une petite faim.
En Ukraine, il est de coutume de décorer le sapin de Noël de toiles d’araignée, censées porter chance.
Aux États-Unis, c’est un cornichon («Christmas Pickle») qui y est caché au milieu des décorations. Le matin de Noël, celui qui le découvre reçoit un cadeau supplémentaire.
En Norvège, il ne faut pas oublier de cacher les balais pour empêcher les mauvais esprits, de retour sur Terre cette nuit-là, de les utiliser pour s’envoler vers les cieux.
En Tchéquie, les femmes célibataires ouvrent leur porte d’entrée et, dos à la rue, lancent une de leurs chaussures par-dessus l’épaule. Celles dont la chaussure retombe avec la pointe vers la maison trouveront l’amour dans l’année.
Enfin, au Japon, où seule une minorité d’habitants est chrétienne, la tradition est d’aller manger du poulet frit chez KFC à Noël. Une pratique née en 1974 lorsque la chaîne de fast-food américaine organisa une importante campagne publicitaire.
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 10/12/2020
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