La tomate à toutes les sauces !
Cette semaine, dans « Tout s’explique » (jeudi sur RTL tvi à 19.50), Loïc Van Impe s’intéresse aux tomates, à leur juteux succès – depuis des siècles – et à leurs 10.000 variétés !
Trouvaille aphrodisiaque
Avant d’être dégustées en Europe, les tomates poussaient à l’état sauvage dans l’ouest de l’Amérique du Sud. Les peuples autochtones l’appelaient « tomatl » (un mot aztèque). Au début du XVIe siècle, les voyageurs espagnols ramènent des graines dans leur pays. Les plants sont aussi cultivés en Italie où le fruit est incorporé aux plats locaux, notamment aux pâtes. La tomate reçoit alors plusieurs surnoms : « pomme d’or » pour la richesse de sa saveur, « pêche de loup » ou « pomme d’amour » en France où les gourmets pensent qu’elle a des vertus aphrodisiaques !
Mythe et poison
Les premiers Européens à manger des tomates crurent d’abord que ce fruit était dangereux et empoisonné. Il s’avéra que le péril venait de la vaisselle en étain (utilisée par les plus nantis) qui contenait une forte teneur en plomb. Au contact de l’acidité élevée des tomates, le métal, très toxique, se mélangeait aux aliments et empoisonnait les convives. Ces fruits ont inquiété les consommateurs pendant deux siècles… Il fallut attendre le milieu du XVIIIe siècle pour qu’ils soient reconnus comme comestibles.
Cher vieux ketchup
Le ketchup à base de tomates, condiment très prisé, a une longue histoire. Le principe d’aliments transformés en purée presque liquide remonterait à la Chine impériale où la recette contenait alors un mélange d’entrailles de poisson, de soja et de restes de viande. Les Asiatiques la nommaient « koe-cheup » ou « ge-cheup » et elle leur était utile comme réserve de nourriture lors de leurs voyages en mer. Les composants étaient soit bouillis, soit laissés à reposer avec du sel. Ces procédés permettaient d’obtenir un produit hautement concentré et bien épicé. Quant aux fabricants d’aujourd’hui, ils n’ont rien inventé en proposant des ketchups à la moutarde ou aux piments. Dès le XVIIe siècle, des livres de cuisine parlent de cette sauce agrémentée de prunes, pêches, noix, citron, céleri, champignons, moules ou d’huîtres !
À la soupe !
Le célèbre tableau d’Andy Warhol montrant des boîtes de soupe ont rendu célèbre leur créateur, Joseph A. Campbell. En 1897, l’entrepreneur américain a lancé la soupe de tomates en conserve. Grâce à leur teneur en acidité, ces fruits sont en effet les plus faciles à « mettre en boîte ». Mais la première mention de la tomate en Europe, on la devrait au médecin et botaniste italien Pietro Andrea Mattioli (1500-1577) qui, en 1544, recommandait de l’assaisonner avec du sel, du poivre et de l’huile.
Trésor de bienfaits
« Une pomme le matin éloigne le médecin », disaient nos ancêtres. Il semble que la tomate ait les mêmes effets, car elle est riche en potassium, vitamines B, E et en lycopène – qui lui donne sa couleur et la protège des rayons UV -, un très bon antioxydant capable de soutenir le système immunitaire. Le lycopène réduirait aussi le mauvais cholestérol et les risques de maladie cardiaque. Les tomates contiennent également de la lutéine et de la zéaxanthine, substances aidant à protéger les yeux de la lumière bleue des ordinateurs, à prévenir la fatigue oculaire.
Une variété de variétés…
Les variétés de tomates sont innombrables. Il est dommage que les supermarchés n’en proposent que quelques-unes. Parmi les plus anciennes, citons la tomate-poire, à la chair ferme, mais juteuse ; l’indigo rose, qui doit sa couleur au pigment naturel, l’anthocyane, que l’on retrouve aussi dans l’aubergine. Et l’une des plus étranges : la tomate voyage (Reisetomate en allemand). Elle ressemble à un amas de tomates-cerises, or, il s’agit d’un seul fruit qui a muté !
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