La Sagrada Família de Barcelone, un sacré numéro !

La basilique géante de la Sagrada Família, toujours en construction, est devenue un sujet de moquerie pour les riverains... © Getty Images

Il est toujours décevant de vouloir admirer un bâtiment et de se trouver face à des échafaudages. Mais si vous vous rendez à Barcelone, la capitale catalane, pour découvrir sa célèbre basilique, c’est inévitable…

La construction de la Sagrada Família, à Barcelone, a commencé en 1882. Et n’est pas encore terminée ! Retour en chiffres sur ce chef-d’œuvre du modernisme, qui a accueilli, en septembre dernier, l’Orchestre philharmonique de Vienne lors d’un concert à retrouver mardi à 22.00 sur La Trois.

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Neuf architectes se sont succédé pour diriger le colossal chantier de la Sagrada Família. Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, le premier n’est pas Antoni Gaudí, à qui Barcelone doit certaines de ses merveilles comme le Parc Güell ou la Casa Batlló. En 1881, c’est Francisco de Paula del Villar y Lozano qui se voit confier le projet d’une église dédiée à Saint Joseph, la Vierge Marie et Jésus. Mais très vite, des désaccords apparaissent et l’architecte jette l’éponge. Il recommande son ancien apprenti, l’ambitieux Antoni Gaudí, représentant de l’Art Nouveau.

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La première pierre a été posée le 19 mars 1882. Cela fait donc 140 ans, presque jour pour jour, que les travaux ont débuté. Ceux-ci auraient dû prendre fin en 2026, pour le centenaire de la mort de Gaudí. Mais la pandémie est passée par là, empêchant l’avancée du chantier et repoussant l’échéance à une date incertaine. C’est la deuxième fois que la construction est interrompue. Lors de la guerre civile espagnole (1936-1939), une partie des plans et maquettes de Gaudí ont même disparu dans un incendie. Mais Gaudí ne s’en est jamais inquiété, «Mon client n’est pas pressé !», affirmait-il, faisant référence à Dieu.

2010

Le 7 novembre 2010, le pape Benoît XVI consacre la Sagrada Família, qui devient ainsi une basilique. 800 choristes, 6.500 fidèles à l’intérieur, 51.000 installés sur des chaises à l’extérieur et 250.000 personnes dans les rues ont assisté à la célébration.

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Une anomalie historique a été résolue le 7 juin 2019. Depuis 137 ans, des millions de touristes visitaient un chantier illégal ! La Sagrada Família n’avait en effet pas… de permis de construire ! Une demande avait été faite par Gaudí en 1885 à la mairie du village de Sant Marti, devenu depuis un quartier de Barcelone, mais il n’avait pas reçu de réponse.

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Trois façades ont été prévues par Gaudí : la Nativité – rendant hommage à la vie de Jésus et à la nature –, la Passion – froide et austère, elle évoque la souffrance du Christ – et la Gloire – symbolisant le chemin vers la vie éternelle. Une fois achevée, ce sera la plus monumentale. De son vivant, Gaudí n’a vu qu’une seule façade achevée, celle de la Nativité. Le 7 juin 1926, l’architecte est renversé par un tramway. En raison de son aspect négligé, il est pris pour un mendiant et n’est pas secouru immédiatement. Il meurt trois jours plus tard et est enterré dans la crypte de la Sagrada Família.

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À terme, dix-huit tours s’élèveront dans le ciel barcelonais : douze pour les apôtres, quatre pour les Évangélistes, une pour la Vierge Marie et une pour Jésus. Le 8 décembre 2021, une étape importante a été franchie, avec l’inauguration de la tour de la Vierge. Le jour de l’Immaculée Conception, une étoile de verre géante de 5,5 tonnes a été illuminée à une hauteur de 138 mètres. Si elle est pour l’instant la plus grande des neuf tours achevées, elle se verra voler la vedette par celle de Jésus-Christ, qui atteindra 170 mètres, soit un de moins que le Montjuïc, point culminant de Barcelone. Selon Gaudí, l’œuvre de l’Homme ne peut dépasser celle de Dieu, la nature. La Sagrada Família deviendra ainsi la plus haute église de la planète.

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C’est le prix à débourser pour entrer dans le «Temple Expiatori de la Sagrada Família». De par son statut de «temple expiatoire», ni la ville, ni l’Église ne participent à son financement. Ce sont donc les 26 € que chaque touriste dépense qui y contribuent, additionnés au mécénat et aux donations. 

Cet article est paru dans le Télépro du 10/3/2022

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