La musique, c’est bon pour le moral !
La musique n’adoucit pas seulement les mœurs, elle aurait aussi des vertus thérapeutiques ! De plus en plus d’hôpitaux y font appel pour aider leurs patients.
À certains égards, nous pratiquons tous la musicothérapie. En écoutant un morceau relaxant après une rude journée ou en chantonnant notre playlist préférée pour se remonter le moral. « Ce médicament magique, c’est la musique ! », affirme « Enquête de santé » (France 5) qui explore, ce mardi à 21h05, les pouvoirs extraordinaires de cet art sur notre santé. D’après de récentes études, ce « traitement » serait capable de diminuer l’anxiété, calmer la douleur, favoriser le sommeil, améliorer les performances physiques, stimuler la mémoire… Son secret ? La dopamine, l’hormone du plaisir libérée dans notre cerveau. Dès lors, pourquoi s’en priver ? En avant la musique !
Dodo l’enfant do
Seul bémol : il faut attendre la seconde moitié du XXe siècle pour que des neuropsychiatres s’y intéressent enfin. En région liégeoise, le groupe santé CHC propose depuis peu un programme de musicothérapie en néonatologie : « Les bienfaits de la musique sur les nourrissons sont perceptibles. Le rythme et la tonalité leur procurent des vibrations propices à la détente. » Le CHC encourage comptines et berceuses pour « fixer les bases des fonctions langagières, favoriser la prosodie, induire l’imagination à l’expression corporelle ». Et quand on n’est pas musicien ?
« Musicament »
« Nul besoin d’oreilles pour apprécier la musique », rassure Alain Collinet, musicothérapeute précurseur à Seraing (Liège). « Ce sont les vibrations qui procurent bien-être et détente. » Lorsqu’un handicap moteur est diagnostiqué à sa petite fille, il pense d’instinct à la musique. Après plusieurs séances de musicothérapie en France, il décide de se former puis d’en faire son métier. Aujourd’hui, il collabore avec le CHU et l’université de Liège et œuvre pour que cette pratique soit dispensée de manière officielle chez nous. Ses compositions visent à soulager les enfants porteurs de handicap ou atteints d’autisme, mais aussi les adultes angoissés, accidentés, souffrant d’Alzheimer, de Parkinson… Selon lui, « la musique est une aide alternative quand les mots et les médicaments n’opèrent plus assez efficacement »…
Pansement de Schubert
En France, c’est en soins palliatifs que Claire Oppert fait vibrer son violoncelle. « Même s’il n’y a plus de mots, il y a une communication subtile, non verbale, que seule la musique permet », déclare-t-elle dans son livre « Le Pansement Schubert » (Éd. Denoël). Le titre lui vient d’une infirmière. « L’Andante de l’op. 100 » de Schubert ayant miraculeusement apaisé une patiente, elle a supplié la musicienne de revenir avec son « pansement ». La clinique put ainsi constater que « la douleur des malades diminuait de 10 à 50 % grâce à la sécrétion de dopamine et d’endorphine, agissant comme la morphine ». « Mais mon violoncelle ne guérit personne », déplore-t-elle. « Il ne peut vaincre les cancers ni repousser la mort. »
L’effet Mozart
La musique de Mozart aurait d’étonnants pouvoirs sur notre cerveau et rendrait… plus intelligent ! Mythe ou réalité ? D’après plusieurs études, c’est parce qu’elle serait « immédiatement accessible » – à l’opposé de celle de Beethoven ou celle de Bach, qui requièrent des clés de lecture préalables – et que son « équilibre » améliorerait l’activité cérébrale. Même certaines vaches de France y ont droit, pour favoriser leur production de lait…
Cet article est paru dans le Télépro du 12/12/2024
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