La high-tech au secours de la biodiversité

© Getty Images

La sauvegarde de la planète passera-t-elle par les hautes technologies ? Un documentaire d’Arte montre comment en Allemagne, au Kenya et en Corse, des techniques de pointe participent à la protection de la nature. Ces initiatives sont loin d’être isolées.

En Allemagne, le professeur Martin Wikelski développe un «Internet des animaux» permettant d’étudier leurs déplacements. Toujours outre-Rhin, un système couplant caméras et intelligence artificielle détecte les oiseaux s’approchant des éoliennes pour en arrêter les pales et éviter les collisions mortelles.

Pisteur de girafes

Au Kenya, un logiciel d’intelligence artificielle s’appuie sur des photos pour inventorier la faune avec une précision inédite. Un décompte vital dans un pays où le braconnage et la sécheresse ont fait s’effondrer la population de girafes. Au large de la Corse, la biologiste marine Alicia Dalongeville a retrouvé des anges de mer, une espèce de poissons que l’on croyait disparue, en prélevant de l’ADN environnemental (ADNe), des traces de matériel génétique laissées par des organismes en rampant, nageant ou volant.

Mouchard de rhino

Face aux menaces dramatiques qui planent sur la biodiversité, les chercheurs du monde entier se sont lancés dans une course contre la montre pour développer de nouvelles formes de protection et de veille, misant pour beaucoup sur la haute technologie. Caméras-pièges, capteurs acoustiques ou infrarouges, traqueurs, détecteurs de mouvements, drones : la panoplie d’objets connectés potentiellement utiles à la conservation de la biodiversité est vaste. Pour protéger les rhinocéros d’une réserve du Zimbabwe, une start-up française a conçu une balise de la taille d’une grosse pile. Insérée dans la corne de l’animal, elle permet aux rangers chargés de protéger cette espèce en voie de disparition de suivre ses déplacements et d’intervenir en cas de menace.

Ruche «intelligente»

En Israël, la fine fleur de la haute technologie s’est donné pour mission de préserver les abeilles. Elle a mis au point une ruche «intelligente» dans laquelle les abeilles sont placées sous surveillance constante grâce à une association de la robotique, l’intelligence artificielle et une application mobile. Pour sauver le kakapo, seul perroquet au monde incapable de voler, des scientifiques néo-zélandais se sont servis du séquençage génétique, de trackers, d’œufs intelligents et de drones pour véhiculer… le sperme. Ils ont ainsi évité l’extinction de cette espèce endémique.

Robot méduse

Un laboratoire français a choisi, lui, de lutter contre la surpêche en équipant 250 albatros de balises de 60 g. Elles captent le radar des embarcations en zones illégales et alertent les autorités. Des chercheurs britanniques ont conçu un robot méduse. Sa mission ? Réparer les récifs de corail sans risquer de les abîmer. En Antarctique, une nouvelle technique de comptage des manchots a vu le jour grâce à des drones automatisés et synchronisés en vol. Cette méthode a permis d’enregistrer 300.000 couples en deux heures et demi alors qu’il aurait normalement fallu trois jours, avec de grosses marges d’erreur.

Comptage d’éléphants

Idem pour les éléphants via les satellites. Une expérience en Afrique du Sud a permis de balayer en quelques minutes à peine 5.000 km2 et de compter tous les éléphants qui s’y trouvaient. Les chercheurs ont créé un algorithme ultra intelligent qui sait les distinguer des arbres ou d’autres animaux, et repère même les éléphanteaux.

«Sauvons Bambi»

Chez nous, l’association «Sauvons Bambi» détecte les faons menacés de finir broyés par les faucheuses grâce à des drones équipés de caméras thermiques. Ils survolent les champs tôt le matin tandis qu’au sol, des bénévoles récupèrent les faons et les relâchent en lisière de forêt.

L’utilisation de la technologie ne s’arrête pas à la protection des animaux. La high-tech et plus particulièrement l’intelligence artificielle sont des atouts précieux pour combattre le changement climatique, réduire la pollution, optimiser l’utilisation de l’énergie et favoriser une agriculture durable.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici