La dinde, c’est pas de la farce !
Elle est la star parmi les poulettes de Noël ! Des peuples précolombiens aux tables royales en passant par les festins des Pères Pèlerins, cette volaille a fait du chemin.
À l’approche des fêtes de fin d’année, la question de ce que l’on proposera dans les assiettes se pose inévitablement. Et dans bien des foyers, de la volaille figurera au menu. Mais comment la choisir ? Mardi à 21.00, France 5 donne des astuces pour s’y retrouver sans se faire plumer, «Volailles de Noël : qui est le dindon de la farce ?».
D’Inde ou dinde ?
À la fin du XVe siècle, quand Christophe Colomb et les Conquistadores abordent les côtes américaines, ils sont persuadés d’accoster… en Inde. Ainsi, lorsqu’ils croisent la route de curieux gallinacés, ils les nomment naturellement «poules d’Inde». Si les Européens sont nouveaux sur ces terres, celles qui seront appelées «dindes» à partir du XVIIe siècle ont élu domicile sur le continent américain depuis des milliers d’années !
«Meleagris gallopavo», le dindon sauvage arpentant un vaste territoire allant du Guatemala au Canada, aurait déjà été domestiqué à partir de 1.300 av. J-C pour ensuite régaler les Mayas et les Aztèques.
Mets royal
Quand les colons rentrent en Europe, ils emportent dans leurs cales le goûteux volatile qui séduit le continent entier et garnit bientôt les plus grandes tables royales. Il fait notamment sensation en France lors d’un banquet donné en 1549 en l’honneur de Catherine de Médicis, puis au mariage de son fils, Charles IX, avec Élisabeth d’Autriche en 1570.
Mais au XVIe siècle, ce n’est pas le repas de Noël par excellence que l’on connaît aujourd’hui. C’est l’oie, oiseau solaire supposé apporter la prospérité, qui est alors dégusté. Le premier à l’avoir remplacée par la dinde serait l’empereur Charles VII, souverain du Saint-Empire au XVIIIe siècle. Moins chère que l’oie, plus grosse que le poulet, plus rare et exotique à souhait, elle devient un incontournable du 24 décembre.
Au menu
Outre-Atlantique, les Américains doivent attendre moins longtemps que nous avant de mettre la dinde au menu. En effet, le 24 novembre, ils fêtent Thanksgiving. Sa première célébration date de 1621, un an après l’arrivée des Pères Pèlerins, des dissidents anglais débarqués du Mayflower à Plymouth, dans l’actuel Massachusetts.
Pour remercier les Amérindiens de leur aide lors de la première année de la colonie (qui vit mourir nombre de ses membres), le gouverneur décrète trois jours d’action de grâce et invite les autochtones à partager un festin, composé notamment de dindes. C’est George Washington qui proclame, en 1789, le premier Thanksgiving Day. Aujourd’hui, ce jour férié se célèbre le quatrième jeudi de novembre, jour funeste pour les volatiles : 46 millions d’entre eux passent au four, accompagnés de sauce à la canneberge et de tarte au potiron.
Pardon présidentiel
Mais tous les ans, deux dindes chanceuses échappent au gril. En 1963, John F. Kennedy a gracié l’animal qui lui était présenté juste avant les festivités (comme à chaque Président depuis les années 1870), en affirmant : «Nous allons laisser vivre celle-ci». La cérémonie du «Pardoning the Turkey» est ensuite devenue annuelle en 1989 sous l’impulsion de George Bush.
Une dinde vedette, choisie pour son apparence et son calme en public, ainsi qu’une doublure (au cas où il arriverait malheur à la première), sont sélectionnées à travers les États-Unis et traitées en VIP : nuit dans un hôtel de luxe de Washington, séance photo et, enfin, rencontre avec le Président à la Maison Blanche. L’an passé, ce sont Peanut Butter et Jelly qui ont vu leur vie épargnée par Joe Biden…
Cet article est paru dans le Télépro du 24/11/2022
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