La Comédie-Française, de Molière à Galabru

Entrez dans les coulisses d’une vénérable institution théâtrale ! C’est la plus ancienne troupe de théâtre au monde : la Comédie-Française. Ce dimanche 24 mai, France 5 lui consacre une soirée spéciale, avec la pièce de Shakespeare «Roméo et Juliette», à 20.50, suivie du documentaire «Comédie-Française, derrière le rideau».

Vous pourrez ainsi découvrir l’envers du décor : le travail des comédiens, mais aussi des costumiers, des décorateurs, des éclairagistes… Plus de quatre cents personnes et 70 métiers collaborent à la création des spectacles.

La maison de Molière

On dit souvent que la Comédie-Française a été créée par Molière. Ce n’est pas tout à fait vrai. Molière était mort depuis sept ans lorsque Louis XIV décida de fusionner les deux troupes de théâtre parisiennes de l’époque. C’est ainsi qu’est née la Comédie-Française en 1680. L’une des deux troupes était celle fondée par Molière, et l’ombre du grand homme n’a jamais cessé de planer sur la Comédie-Française.

En 340 ans, ses pièces y ont été présentées près de 35.000 fois. Molière est et reste l’auteur le plus joué, bien loin devant Racine ou Corneille. La Comédie-Française a pour mission d’entretenir le répertoire classique, mais aussi de l’enrichir de nouvelles pièces. C’est ainsi qu’au fil des époques, à côté de «Tartuffe» ou de «Phèdre», elle a programmé des pièces de Voltaire, Marivaux, Hugo ou Feydeau. Et des pièces d’auteurs non-francophones, comme Shakespeare ou Goldoni.

Girardot, Adjani, Niney

Le documentaire de France 5 suit la création d’une pièce de Bertolt Brecht, «La Vie de Galilée». Avec Guillaume Gallienne dans le rôle du Pape et le Namurois Thierry Hancisse en Richelieu. La Comédie-Française dispose d’une troupe permanente d’une soixantaine de comédiens. Certains sont connus du grand public parce qu’ils mènent en parallèle une carrière au cinéma et à la télévision.

C’est le cas de Guillaume Gallienne qui a triomphé dans «Les Garçons et Guillaume, à table !». On peut citer aussi Laurent Laffite, Denis Podalydès, Laurent Stocker, Dominique Blanc, Marina Hands… Tous sont entrés à la Comédie-Française comme pensionnaire. Certains ont ensuite acquis le statut de sociétaire. C’est la plus belle ligne qui soit sur le CV d’un comédien. Certains préfèrent pourtant y renoncer pour exercer autrement leur métier.

Michel Galabru, par exemple. Saviez-vous qu’il avait commencé sa carrière dans «Georges Dandin», de Molière ? Il travaillera sept ans à la Comédie-Française avant de partir jouer les gendarmes à Saint-Tropez. Annie Girardot, repérée par Cocteau, a aussi débuté à la Comédie-Française. De même qu’Isabelle Adjani. À 18 ans, son talent explosait dans «Ondine», de Jean Giraudoux. L’année suivante, le grand public la découvrait à l’écran dans «La Gifle», de Claude Pinoteau. Pour la comédienne, c’était le grand écart. Adjani quittera finalement la Comédie-Française pour tourner avec François Truffaut.

Plus récemment, c’est Pierre Niney qui a plié bagage. Jeune prodige de sa génération, il a joué Racine et Shakespeare avant de décrocher le César 2015 du Meilleur acteur pour son rôle dans «Yves Saint Laurent». À 25 ans, c’est le plus jeune acteur à avoir jamais décroché ce prix. Depuis, Pierre Niney a quitté la Comédie-Française pour se consacrer au cinéma. 

Demandez le programme

Afin de rendre les grandes œuvres du répertoire accessibles à tous, la Comédie-Française dispose de trois salles qui proposent cinq pièces différentes chaque semaine. Le prix des places reste raisonnable : à partir de 11 € pour un adulte (6  e pour les moins de 28 ans, 5  e pour les enfants).

En cette période de crise sanitaire, les spectacles sont annulés, mais vous pouvez en profiter gratuitement sur le Web (comedie-francaise.fr). Au programme : «Tartuffe», «Bérénice», «Cyrano de Bergerac» ou «Un fil à la patte».

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 21/5/2020