Kadhafi : ses milliards de dollars planqués… quelque part !
Dix ans après la chute du leader libyen, une grande partie de son immense fortune reste introuvable. Arte s’y intéresse ce mardi à 22h25 avec le documentaire «Où sont les milliards de Kadhafi ?».
Le 20 octobre 2011, après plusieurs mois de troubles et de traques, Mouammar Kadhafi était capturé et abattu à 69 ans. Le dirigeant libyen faisait partie des dix hommes les plus riches de la planète. Il avait mis à profit l’exploitation du sol de son pays pour amasser une fortune estimée à 150 milliards de dollars. Dix ans après la chute du dictateur, une partie de ce pactole est toujours bloquée sur des comptes en banque. Mais tout le cash a disparu… Où sont les milliards de Kadhafi ? C’est la question à laquelle Arte tente de répondre mardi, dans une enquête digne d’un polar.
Des palettes de $
Le 17 décembre 2010, un jeune vendeur ambulant s’immole par le feu dans une petite ville de Tunisie. Personne ne le sait encore, mais c’est le début du Printemps arabe. La population descend dans la rue pour protester contre la misère dans laquelle elle vit alors que le pouvoir se trouve depuis des décennies aux mains de tyrans corrompus. Le mouvement fait rapidement tache d’huile. Dans la Libye voisine, Kadhafi comprend qu’il y a danger. Depuis quarante-deux ans qu’il est au pouvoir, l’homme est immensément riche. Il a des comptes bancaires et des biens immobiliers à l’étranger, mais il a surtout beaucoup de cash, planqué dans des bunkers à travers son pays. Très vite, il décide d’exfiltrer ces liquidités. Le 26 décembre 2010, un avion libyen atterrit à Johannesburg, en Afrique du Sud. À bord, des palettes entières portant de grandes malles métalliques. Et dans les malles, des liasses de billets… Il y en aurait pour 12,5 milliards de dollars.
Chasse au trésor
Pourquoi l’Afrique du Sud ? Parce que Kadhafi a d’excellentes relations avec le parti au pouvoir, l’ANC. Il l’a financé de très longue date, permettant à Nelson Mandela d’être élu à la présidence. Kadhafi a perpétué ce soutien financier jusqu’à l’élection du dernier président, Jacob Zuma. Il se dit donc que Zuma peut bien veiller sur son pactole… Mais après la mort de Kadhafi, l’affaire s’ébruite. Le nouveau gouvernement libyen promet une commission de 10 % à celui qui lui ramènera les fonds cachés en Afrique du Sud. Une véritable chasse au trésor s’engage alors entre deux équipes rivales : l’une et l’autre composées d’agents secrets, de baroudeurs et d’hommes d’affaires douteux. Enjeu affiché : ramener cet argent en Libye pour reconstruire le pays.
De père en fils
Mais cet enjeu financier cache une véritable lutte de pouvoir. Car l’une des deux équipes travaille en réalité pour d’anciens proches de Kadhafi. Objectif : utiliser le pactole pour mener Saïf Kadhafi, le fils de l’ancien dictateur, à prendre le pouvoir en Libye. L’homme vit actuellement dans la clandestinité, accusé par la Cour pénale internationale de crimes contre l’Humanité. Entretemps, le président sud-africain Jacob Zuma, impliqué dans diverses affaires de corruption, a été contraint de démissionner. La rumeur dit qu’avant de partir, il aurait transféré l’argent de Kadhafi hors de son pays…
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