Jeûner, est-ce bon pour la santé ?
Le jeûne est devenu un véritable phénomène. Mode dangereuse ou alternative saine à nos habitudes alimentaires ?
Sur les réseaux sociaux, dans les magazines lifestyle ou les rayonnages des librairies, on ne parle plus que de lui : le jeûne. Découvrez le coffret jeûne à tester chez vous. Offrez-vous un week-end jeûne et randonnée en Ardenne. Et pourquoi pas un séjour jeûne sur la Costa del Sol ? La pratique permettrait de détoxifier l’organisme.
Vrai ou faux ? Est-ce juste un effet de mode, exploité par des gourous opportunistes ? Ou le jeûne a-t-il une véritable utilité, prouvée scientifiquement ? Samedi à 22h25, Arte aide à faire la part des choses avec le documentaire « Le Jeûne, enquête sur un phénomène ».
Grignoter pour le plaisir
La pratique du jeûne suscite beaucoup de méfiance. Car l’alimentation est le carburant du corps humain. Peut-on fonctionner sans carburant ? Non, bien sûr. Mais quand le réservoir de votre voiture est plein, mettez-vous du carburant en plus dans le coffre ou les vide-poches ? L’idée semble absurde. Or, c’est un peu la manière dont nous nous alimentons.
Dans notre société d’abondance, on ne mange plus seulement pour faire fonctionner l’organisme. On mange pour se faire plaisir, on partage un repas pour partager un moment, on grignote pour s’occuper ou se relaxer… Bref, on mange plus que nécessaire. Partout, tout le temps. De sorte que notre organisme manque de pauses alimentaires. Ce sont ces pauses que le jeûne permet de retrouver.
Des effets bénéfiques
Ces dix dernières années, de nombreuses études scientifiques ont été consacrées au jeûne. Elles soulignent son effet bénéfique sur la santé globale, ainsi que son impact positif dans la prévention et/ou le traitement d’une série de pathologies particulières – de l’hypertension aux rhumatismes, en passant par certains types de diabètes ou de cancers.
Explication ? L’absence de nourriture pendant plus de 12 heures déclenche plusieurs mécanismes dans l’organisme. Notamment le switch métabolique : le glucose étant épuisé, le corps puise dans ses réserves de graisses. Mais aussi l’autophagie : privées de nutriments extérieurs, les cellules puisent en elles-mêmes, éliminant ainsi leurs déchets.
Le jeûne intermittent
Si l’on y réfléchit bien, l’organisme humain semble bien davantage programmé pour le jeûne que pour les festins. Nos ancêtres chasseurs-cueilleurs ne mangeaient que quand ils trouvaient de quoi se sustenter. L’habitude des trois repas par jour n’est qu’assez récente dans l’histoire de l’Humanité. Et la tendance à grignoter toute la journée est une pure invention de la société de consommation… Qui nuit au bon fonctionnement de l’organisme.
Les conclusions des dernières recherches en matière de nutrition l’affirment : mieux vaut compter les heures que les calories. En clair : le problème n’est pas tant ce que vous mangez, mais les moments où vous mangez. C’est pourquoi on parle beaucoup de jeûne intermittent.
Le concept ? Concentrer ses prises de nourriture sur 12 voire 10 ou 8 heures par jour et jeûner les 12, 14 ou 16 heures restantes. Exemple : je mange entre 9 et 19 h, puis je laisse mon système digestif au repos complet de 19 à 9 h.
Selon diverses études, le jeune intermittent aurait un impact positif sur tout le métabolisme, sans perte musculaire ni risques pour les organes. Il existe toutefois des contre-indications (en cas de grossesse, de diabète de type 1…). Si l’on envisage d’essayer le jeûne, mieux vaut donc en parler d’abord à son médecin.
Cet article est paru dans le Télépro du 23/1/2025
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