Jamais rien ne l’empêche… l’oiseau !

Mardi soir, Arte nous fait prendre de la hauteur pour aller à la rencontre des oiseaux et de leurs capacités phénoménales, certes physiques, mais aussi cognitives.

Nous les côtoyons tous les jours et, pourtant, nous n’en savons pas toujours beaucoup sur les oiseaux qui peuplent notre ciel et nos jardins. Aussi différents que nombreux, les oiseaux en ont sous l’aile pour nous épater !

Grande communauté

Les passionnés d’ornithologie qui s’emploient à identifier toutes sortes d’oiseaux à leur plumage ou à leur chant ont bien du mérite ! Il y aurait entre 10.700 à 11.150 espèces d’oiseaux recensées dans le monde. Plus de la moitié sont des passereaux, de petits volatiles, généralement chanteurs, à la diversité chromatique étonnante. En 2021, des chercheurs de l’université de Nouvelle-Galles du Sud, à Sydney, ont estimé qu’il y avait entre 50 et 428 milliards d’oiseaux sur Terre… La fourchette est large ! En cause, la difficulté de compter les volatiles et le manque de données scientifiques dans de nombreuses régions du monde quant à leur population aviaire.

Fais une pause !

Martinet est le nom donné à différentes espèces d’oiseaux migrateurs. Souvent confondus avec l’hirondelle, les martinets possèdent néanmoins une aptitude qui leur est propre : voler longtemps, très longtemps ! En 2014, l’institut ornithologique suisse a placé un capteur de 1,5 g sur un martinet et a pu mesurer que leur cobaye, un tachymarptis melba ou martinet à ventre blanc, était resté 200 jours, soit six mois, sans jamais se poser. On comprend mieux pourquoi cet oiseau se nourrit exclusivement en vol !

Nom d’oiseau

Saviez-vous que nous devons le verbe «duper» à la huppe ? Un oiseau qui tient son nom de sa crête, aussi appelée une huppe. Au XV e siècle, lorsque l’on dé-huppait l’animal, il s’agissait de lui enlever sa crête, donc de le plumer, qui à l’époque signifiait déjà s’être fait «avoir», voler ou dépouiller. Par contraction, dé-hupper est devenu duper.

Usain Bolt des volatiles

Menacé dans les années 1960 à cause des épandages massifs de pesticides, le faucon pèlerin a résisté et est aujourd’hui présent sur tous les continents. Mais ce n’est pas son seul fait d’arme, le Falco peregrinus est aussi un vrai champion de vitesse. S’il plane en moyenne à 90 km/h, il peut atteindre des pointes records à plus de 380 km/h. Ses capacités sont telles qu’une équipe en génie mécanique et en aéronautique de l’université de Londres a décidé d’étudier sa technique de vol afin d’améliorer celle de nos avions.

Increvable sterne

Elle a beau peser à peine plus de 100 g, il n’empêche que la sterne arctique, petit oiseau au bec rouge, à la tête noire et au plumage blanc, est un as de l’endurance. En 2015, des chercheurs britanniques de l’université de Newcastle décident d’équiper vingtneuf spécimens, originaires des Îles Farne, au nord-est de l’Angleterre, de petites puces GPS, avant le début de leur migration qui a lieu fin juillet. «À son retour au printemps 2016, l’un d’entre eux avait pulvérisé le record du vol le plus long jamais enregistré : 96.000 km !», relate le National Geographic. «Son parcours ? Une première étape en Afrique du Sud, un passage dans l’océan Indien pour atteindre les côtes de l’Antarctique, puis retour en Angleterre par le même chemin. Le record précédent, qui s’élevait à 91.000 km, était déjà détenu par une sterne arctique, originaire des Pays-Bas.»

Vive la doyenne !

Comme chez les humains, certains oiseaux impressionnent par leur longévité. C’est le cas de Wisdom, une femelle albatros. La vénérable dame, mère de 36 petits, dont le benjamin a vu le jour en 2021, serait née en 1951 et a donc fêté ses 72 ans cette année. L’espérance de vie de son espèce est pourtant évaluée entre 10 et 19 ans, avec quelques individus atteignant les 50 ans. Parmi les autres records enregistrés par baguage chez les oiseaux marins, on note un puffin de 49 ans et un huîtrier pie de 43 ans.

Qui suis-je ?

L’un des tests les plus importants pour évaluer le degré de conscience d’un animal est celui du miroir. Des chercheurs ont ainsi collé un Post-it jaune sur la gorge d’une pie européenne et l’ont ensuite placée devant un miroir. Face à son reflet, cette dernière a immédiatement tenté de se débarrasser du papier. «Une conscience de soi que l’on pensait limitée aux humains de plus de 18 mois, aux grands singes, aux dauphins et aux éléphants indiens !», détaille le magazine Ça m’intéresse.

Cervelle de moineau ? Merci du compliment !

Si le cerveau des oiseaux est certes bien différent de celui des mammifères, par la taille notamment, les volatiles sont loin d’être stupides. Parmi les fortes têtes, dans une liste non-exhaustive, nous retrouvons le corbeau. Rusé, l’oiseau noir n’hésite pas à flouer ses congénères en faisant mine d’organiser ses réserves d’aliments à un endroit précis lorsque ses semblables l’observent, pour les déplacer ailleurs quand ils ont le dos tourné. Des moineaux ont été observés par des chercheurs néo-zélandais en train de virevolter devant le capteur d’une porte automatique d’un restaurant pour en déclencher l’ouverture et aller se servir. Les pinsons des îles Galapagos sectionnent de petites brindilles afin qu’elles atteignent la longueur idéale pour débusquer des insectes. Au Japon, le corbeau à gros bec place des noix sur les routes et attend patiemment que les voitures les écrasent pour aller ensuite récupérer les cerneaux. Bref, vous avez dit tête de linotte ?

Les choses de la vie

Au cours de l’évolution, les oiseaux terrestres, soit 97 % des plus ou moins 10.000 espèces, ont «perdu» leur pénis. Seuls les Paléognathes (les autruches) et les Anseriformes (les canards) ont conservé leur organe sexuel externe. La fécondation chez les oiseaux se fait donc par le contact de cloaques, orifices qui regroupent à la fois les voies génitale, digestive et urinaire. La copulation peut avoir lieu au sol, sur une branche, dans l’eau ou en plein air (pour nos martinets qui ne s’arrêtent jamais, évidemment).

Cet article est paru dans le Télépro du 17/08/2023.