Imposteurs en mauvaises postures

Image extraite du documentaire «Misha et les loups» diffusé ce mardi sur Arte © Arte/Misha's Story LTD 2021

Menteurs et mystificateurs en tous genres, ils ont roulé une partie de l’opinion publique ou quelques gogos imprudents. Jusqu’au jour où…

Il y a les imposteurs du quotidien. Ceux que l’on côtoie, parfois depuis longtemps, pensant les connaître jusqu’au jour où, subitement, ils tombent le masque et se montrent sous leur vrai jour. Un ami d’enfance qui trahit, un collègue qui plante un couteau dans le dos… Puis il y a les imposteurs à grande échelle. Focus sur quelques gros calibres…

Survivre en fabulant : Misha Defonseca

À sa sortie en 1997, un roman (prétendument) autobiographique ne passe pas inaperçu : le récit de «Survivre avec les loups» est incroyable ! Misha Defonseca y raconte «son» histoire. Celle d’une fillette juive de 8 ans qui vit à Bruxelles durant la Seconde Guerre et dont le destin bascule : ses parents sont arrêtés et déportés par les nazis. Une idée obsède alors l’enfant : les retrouver.

À pied, elle se lance seule dans un périple fou de 3.000 km à travers la Belgique, l’Allemagne et la Pologne. Surtout, elle trouve des alliés inattendus : des loups. Dans un monde hostile, cette meute l’aide à survivre. Une errance incroyable crue par tout le monde. Ou presque. Petit à petit, le doute s’insinue chez certains journalistes.

En 2007, le livre est adapté au cinéma. Mais un an plus tard, la vérité et le scandale éclatent : Misha Defonseca avoue avoir tout inventé. En réalité, elle s’appelle Monique De Wael. Son père, catholique, résistant capturé par les nazis, aurait livré son réseau sous la torture. Lasse d’être désignée comme «la fille d’un traître», elle s’exile aux États-Unis en 1985 et s’invente une autre famille, un autre passé.

Au Soir, elle déclare avoir voulu s’inventer une vie loin des hommes, car elle détestait ceux qui l’avaient fait souffrir. «Je demande pardon à ceux que j’ai trahis mais je les supplie de se mettre à la place d’une petite fille qui a tout perdu…»

Ce mardi à 22h15 sur Arte, le documentaire «Misha et les loups» raconte cette histoire en détails.

Il a vendu la tour Eiffel : Victor Lustig

Abracadabrante, folle, géniale… Difficile de qualifier l’escroquerie de Victor Lustig en 1925. Ce trentenaire, originaire d’Autriche-Hongrie, habite Paris. Ex-proxénète, il a fréquenté la pègre, escroqué des plaisanciers sur des croisières… son imagination semble inépuisable pour les petits larcins.

Subitement, il voit grand. Son plan : vendre la tour Eiffel et surtout ses 7.300 tonnes d’acier. Depuis sa construction pour l’Expo universelle de 1889, le monument a perdu de sa splendeur et les autorités peinent à trouver les moyens de l’entretenir. Lustig plonge sur l’occasion.

Se faisant passer pour un haut fonctionnaire du gouvernement, il invite dans un grand hôtel parisien quelques gros ferrailleurs. Accès VIP, visite des lieux à l’aide de faux documents… il multiplie les subterfuges pour leur faire miroiter la bonne affaire. L’un d’eux mord à l’hameçon : il s’appelle… Poisson.

En guise de merci pour la somme extorquée, l’escroc lui verse un pot de vin «pour faire vrai» et disparaît avant que son arnaque soit découverte. Le montant de la transaction ne sera jamais révélé, la victime jurant, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.

Quant à Lustig, avant de mourir d’une pneumonie à la prison d’Alcatraz, il enrichit son palmarès (et son portefeuille) d’une victime de choix : Al Capone, qu’il roule de plusieurs milliers de dollars. Un sacré… loustic ! 

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Faux chanteurs, vrais tricheurs : Milli Vanilli

Si vous étiez ados à la fin des années 1980, il y a fort à parier que ce nom vous dise quelque-chose. 36 millions de disques vendus, Grammy Award 1990 de la Meilleure révélation : l’album «Girl You Know It’s True» de ce duo franco-américain fait un malheur. Il faut dire qu’ils affichent de très joli minois en plus de leurs voix…

Leurs voix ? En fait ce ne sont pas celles de Fab et Rob derrière Milli Vanilli ! Le producteur allemand Farian les a engagés pour leur seule plastique et des chanteurs américains interprètent leurs hits. Quand le duo veut faire machine arrière et exige de chanter sur le disque suivant, Farian le prend mal. Selon certaines sources, il veut se venger. Lors d’un show aux États-Unis, la bande du playback dérape, dévoilant l’arnaque. C’est la fin de leur fausse «success story» mais vraie supercherie.

Invité de «Touche pas à mon poste» (sur C8) en janvier dernier, le Français Fab Morvan confiait : «Rob l’a pris si mal qu’il en est mort… Il est mort le cœur brisé». Le 2 avril 1998, il avait été retrouvé mort d’une surdose d’alcool et de calmants, à 32 ans…

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Menteur en série : Stéphane Bourgoin

En mai 2020, la nouvelle fait l’effet d’une bombe. Stéphane Bourgoin, écrivain, conférencier, homme de télé, expert reconnu des tueurs en série… se livre à Paris Match : «J’arrive à l’heure du bilan, mes mensonges me pèsent». À l’origine de ces aveux, une enquête du groupe 4 e Œil Corporation, un collectif de passionnés de faits divers et d’affaires criminelles.

Depuis des mois, ils s’interrogent sur celui qui prétend avoir rencontré septante-sept «serial killers» et a été conseiller du FBI. Dans sa jeunesse, a-t-il vraiment eu une amie violée et assassinée, un drame qui aurait forgé son intérêt pour ces tueurs ? Le FBI a-t-il fait appel à lui, offert une formation et des accès privilégiés à des meurtriers incarcérés ? A-t-il inspiré la série télé «Mindhunter» ? À chaque fois, les faits apportent des réponses négatives. Pourtant, depuis ses «confessions», Stéphane Bourgoin s’est partiellement rétracté via son compte Instagram… 

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Cet article est paru dans le Télépro du 18/11/2021

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