Histoire : pluie d’erreurs sur Pearl Harbor

Ce 7 décembre, les États-Unis commémorent le 80e anniversaire de l’attaque japonaise sur la base navale de Pearl Harbor, dans l’archipel d’Hawaï.

C’est le fait de guerre ayant entraîné les États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale. L’Histoire aurait-elle été autre si certaines erreurs avaient été évitées ?

Ce vendredi à 20h55 sur La Une, le documentaire «Pearl Harbor, le monde s’embrase» retrace le fil des événements, trois jours avant la rediffusion du film «Pearl Harbor», lundi à 20h05 sur Club RTL.

Expansion du Japon

Depuis les années 1930, l’impérialisme japonais inquiète. Le Pays du Soleil-Levant tente d’imposer son influence sur le reste de l’Asie. En 1941, les États-Unis s’allient à la Chine en gelant les avoirs du Japon et en imposant un embargo des matières premières.

Durant toute l’année, Américains et le Japonais négocient. En vain. La guerre est inévitable. Mais les Américains pensent avoir du temps devant eux.

Attaque surprise

Dimanche 7 décembre 1941, à l’aube, tout est calme sur l’île d’Oahu. À 7 h 30, un avion japonais part en reconnaissance : «Pearl Harbor dort !» La première vague de la flotte nippone fond sur la base. L’alerte est lancée : «Raids aériens sur Pearl Harbor, ce n’est pas un exercice !».

En trente minutes, les avions alignés sur les tarmacs sont détruits par une pluie de bombes, les navires frappés par les torpilles, le cuirassé USS Arizona explose, causant la moitié des 2.403 pertes américaines.

Après un court répit, une seconde vague surgit au-dessus de la baie. La confusion dissipée, les troupes ripostent. À 10 h, le ciel redevient silencieux. La force de l’attaque ? La surprise. Et si celle-ci avait pu être évitée ? Devant tant d’horreurs commises, le constat de nombreuses erreurs est de mise…

Sous-marins sous-estimés

Dès 4 h du matin, un périscope est repéré par un dragueur de mines américain. Il avertit un contre-torpilleur qui ne trouve pas sa trace. L’incident est classé. Il s’agissait pourtant d’un sous-marin de poche nippon en repérage des cibles prioritaires.

Un peu plus tard, un autre sous-marin est localisé. S’il est coulé, le poste de commandement est mal informé de la gravité de l’incident et croit à une fausse alerte…

Radar en rade

Sur les hauteurs de l’île, deux soldats testent un radar alors révolutionnaire. Peu après 7 h, l’un d’eux remarque un «bip» inhabituel indiquant un vol important. Au centre d’information contacté, la mise en garde n’est pas prise au sérieux. Il s’agirait de bombardiers US en provenance de San Francisco.

Les sentinelles suivent le signal jusqu’à sa disparition et la fin de leur service. Parmi les forces ennemies engagées dans l’attaque, figuraient les 183 chasseurs japonais qu’ils venaient de repérer…

Washington à la traîne

Le 6 décembre, Roosevelt espère encore négocier avec le Japon. Mais un document codé de 14 points a été envoyé aux ambassadeurs japonais à Washington attestant de la rupture des relations diplomatiques. Le message doit être délivré le 7 à 13 h, soit 7 h 30 à Hawaï. Mais le texte tarde à être déchiffré.

Les renseignements américains ne décodent que les 13 premiers points. Dans le 14e  : la déclaration de guerre. Alertée malgré tout, la Maison Blanche prévient plusieurs bases. Mais à cause de défaillances techniques, le message arrive trop tard à Hawaï…

Théorie du complot

Jusqu’à ce «jour d’infamie» (dixit Roosevelt), l’opinion publique américaine était farouchement opposée à une entrée en guerre. Mais après le 7, les bureaux de recrutement sont pris d’assaut par des jeunes prêts à se sacrifier.

Le Président aurait-il tendu un piège aux Japonais et sacrifié Pearl Harbor pour forcer la main à son pays ? A-t-il ignoré les avertissements ? Est-ce un hasard si les trois porte-avions de la base, cible n°1 des Japonais, étaient absents ? Le regroupement de la flotte à Hawaï servait-il d’appât ? Si les historiens semblent avoir écarté cette possibilité, les débats ont été houleux et animent encore la Toile…

Cet article est paru dans le Télépro du 25/11/2021