Histoire : la mer du Nord au fil du temps

Extrait du documentaire diffusé ce samedi sur Arte © Arte/Men@work Medias Services 2020

Sa grise mine marine ne se limite pas au littoral belge : elle est un vaste territoire avec une longue histoire. Aussi tumultueuse que ses flots !

Des cuistax et des babeluttes, quelque part entre La Panne et Knokke. Sous le soleil d’été, des flots tranquilles au creux desquels il fait (presque) bon s’y baigner… Voilà à quoi songent nombre d’entre nous lorsqu’on évoque la mer du Nord : des souvenirs d’enfance.

Mais la mer du Nord, ce n’est pas que cela… Comme le raconte le documentaire «Histoires de la mer du Nord», ce samedi à 20h50 sur Arte.

Une goutte d’eau… cruciale !

La Belgique de Brel n’est pas la seule à pouvoir se targuer d’avoir la mer du Nord pour dernier terrain vague… Six autres pays européens sont concernés : Pays-Bas, Allemagne, Danemark, Norvège, Grande-Bretagne et France. Au sud, le détroit du Pas-de-Calais marque la limite entre la mer du Nord et la Manche. Au nord-ouest, les archipels des Orcades et de Shetland ouvrent la porte sur l’Atlantique. Et à l’est, les fjords de Norvège ferment la mer du Nord qui ne représente que 0,2 % de la surface totale des mers du globe.

Une goutte d’eau ? Pas vraiment : elle est d’une importance économique cruciale. Elle fournit 5 % de la pêche mondiale, on y a extrait jusqu’à 6 millions de barils de pétrole par jour, et elle voit passer un quart du trafic maritime mondial. Rotterdam et Anvers font partie des plus importants ports de la planète.

Bourrasques et courants

Jadis, c’est le port de Bruges qui faisait fortune. Mais l’ensablement progressif du Zwin a coupé la ville des flots… Car la mer du Nord est changeante. Les touristes le savent : on peut y connaître les quatre saisons en une journée. Du beau fixe à la tempête, cette mer est connue pour être traître.

Elle appartient donc aux peuples capables de l’apprivoiser. L’Histoire l’a souvent prouvé. Au temps des Vikings, par exemple.

La mer du Nord a aussi scellé le destin des Anglais. Notamment en 1588. L’Angleterre et l’Espagne se font alors la guerre sur fond de tensions religieuses. Le 6 août, Philippe II d’Espagne lance son Armada, dit invincible, contre Elizabeth I ère . 130 vaisseaux, 30.000 hommes, 2.500 pièces d’artillerie. Sur le papier, l’Angleterre ne peut rivaliser. Sauf que ses navires sont bien adaptés à la mer du Nord, alors que les vaisseaux espagnols sont trop effilés pour affronter les bourrasques et les courants. Les Espagnols battent en retraite, vaincus par les flots. Leurs bateaux font partie des quelque 50.000 épaves jonchant toujours le fond.

Des villes englouties

Si la mer du Nord est dangereuse pour qui y navigue, elle l’est aussi pour ses riverains. Une centaine de raz-de-marée destructeurs ont été répertoriés depuis le Moyen Âge. Les plus importants ont englouti des cités entières.

Les hommes ont eu beau rehausser les terres et construire des digues, cela n’a pas suffi. Les Pays-Bas ont été fort touchés. Notamment en 1953, lorsqu’une énorme marée a fait 2.500 morts. Depuis, des travaux gigantesques ont été entrepris pour renforcer les digues. Mais ne dit-on pas que la nature gagne toujours ?

Cet article est paru dans le Télépro du 4/11/2021

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