Histoire : Anne Stuart, première reine de Grande-Bretagne

Extrait du film «La Favorite» diffusé ce mardi sur Plug RTL © RTL Belgium
Giuseppa Cosentino Journaliste

La dernière souveraine de la Maison Stuart (1665-1714) demeure méconnue. Son règne éphémère fut pourtant décisif pour l’Angleterre.

Au début du XVIIIe siècle, l’Angleterre est en guerre. La reine Anne occupe le trône. Mais c’est son amie Lady Sarah qui gouverne. Lorsqu’une baronne ruinée, Abigail Masham, arrive à la Cour, elle entend bien, elle aussi, s’attirer les grâces de la reine…

Le film «La Favorite» (ce mardi à 22h25 sur Plug RTL) retrace les (en)jeux de pouvoir entre ce triangle féminin interprété par Olivia Colman, Rachel Weisz et Emma Stone. Anne y apparaît dépressive, ridicule – avec ses lapins qu’elle prend pour ses enfants – et manipulée par ces favorites qui entretiennent avec elle des liaisons homosexuelles. Qui était vraiment la dernière héritière de la lignée Stuart ?

Trône musical

Née le 6 février 1665 à Londres, Anne est la deuxième fille du duc Jacques d’York, le frère du roi Charles II. Bien que son père soit un fervent catholique, elle est éduquée dans la foi protestante. À 18 ans, elle épouse le prince Georges de Danemark. Le couple princier vit loin des considérations politiques.

Lorsque le Roi meurt, son père lui succède. Mais il est déposé trois ans plus tard par la Glorieuse Révolution qui porte au pouvoir Marie II, la sœur aînée d’Anne. Celle-ci voit déjà d’un mauvais œil son étroite amitié avec la duchesse de Marlborough, Sarah Churchill…

Parmi ses illustres descendants : Winston Churchill et la princesse Diana ! En 1694, la variole emporte Marie II. Son mari, Guillaume III d’Orange, la suit dans la tombe en 1702, après une mauvaise chute à cheval. Faute d’héritier, il laisse la couronne… à sa belle-sœur. Mais Anne a d’autres préoccupations.

Petite santé

La Reine a toujours souffert d’une santé fragile. De ses dix-sept grossesses, elle n’a laissé aucun héritier. Son seul fils survivant, Guillaume, né après plusieurs fausses couches, décède à 11 ans. Ses espoirs de voir un protestant de la lignée Stuart monter sur le trône s’évanouissent. Incapable de marcher en raison de ses accès de goutte, la Souveraine ne se déplace qu’en palanquin.

Cette vie sédentaire lui fait prendre du poids et alimente les moqueries. Dans ses mémoires, Sarah Churchill, disgraciée, la décrit comme «excessivement corpulente, faible et indécise, plongée dans des intrigues de boudoir et coupable de favoritisme dans ses décisions politiques».

Douze ans prospères

Le règne de douze ans d’Anne Stuart apporte pourtant une prospérité à l’Angleterre. Il est marqué par deux événements majeurs : l’union de l’Écosse et de l’Angleterre (1707), pour créer le royaume de Grande-Bretagne, et la guerre de Succession d’Espagne (1701-1713), qui étend les colonies anglaises.

Le secret de la Reine ? Elle savait choisir ses conseillers. Mais, en août 1714, elle décède d’une crise cardiaque. En vertu de la loi de 1701 excluant tout catholique du Trône, il revient à un lointain cousin : George de Hanovre, futur Georges Ier. Indifférent aux affaires anglaises, ce roi germanique aura grand soin, lui aussi, de laisser la gouvernance du pays… à ses ministres.

Cet article est paru dans le Télépro du 7/10/2021

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