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Giacomo Puccini : une vie amoureuse et tumultueuse
Dimanche à 17h15, Arte referme l’année Puccini, qui a marqué le centenaire de sa mort, avec «Puccini, la passion du féminin», un documentaire sur les héroïnes de ses opéras et un concert de gala à la Scala de Milan.
Qui fut Giacomo Puccini (1858-1924), ce grand compositeur novateur, féministe avant l’heure ?
Il naît en décembre 1858 en Toscane, dans une famille de musiciens. Son premier opéra, « Le Villi », est présenté en 1884 à Milan. C’est à cette époque que Puccini rencontre Elvira Gemignani, déjà mariée, à qui le jeune compositeur donne des cours de piano. Leur liaison s’ébruite et toute la ville de Lucques est au courant du scandale… sauf le mari trompé. Puccini achète alors une villa dans le village de Torre del Lago, où il résidera la plus grande partie de sa vie. Elvira devient sa femme et lui donnera un fils. Son deuxième opéra, « Edgar » (1889), dont l’intrigue présente des points communs avec cette aventure vaudevillesque, est un succès.
Son troisième opéra, « Manon Lescaut » (1893), est le point de départ d’une collaboration fructueuse avec les librettistes Luigi Illica et Giuseppe Giacosa, qui travaillent avec lui sur « La Bohème » (1896), « Tosca » (1900) et « Madame Butterfly » (1904).
Romances tourmentées
Par la suite, l’activité du compositeur ralentit. En 1903, il est blessé à la suite d’un accident de voiture qui le rend boiteux. Six ans plus tard, un nouveau scandale éclate : sa domestique se suicide après avoir été accusée (à tort) par Elvira d’être la maîtresse de son mari. Il semblerait que ce soit la sœur de la domestique qui avait une relation avec Puccini. La domestique servait de médiatrice et se suicida afin de ne pas trahir le secret. Comme dans « Turandot », écrit en 1924 et qui restera inachevé. Mais avant cette œuvre ultime, Puccini compose d’autres opéras moins connus. Son héritage considérable comporte aussi des œuvres pour orchestre, pour piano, de la musique de chambre, des messes et des chants choraux.
Giacomo Puccini meurt le 29 novembre 1924 à Bruxelles, où il s’était rendu pour recevoir un traitement expérimental contre son cancer de la gorge. Après des obsèques à Schaerbeek, son corps est transporté à Milan, où il est inhumé provisoirement. Sa dépouille sera ensuite enterrée dans la chapelle de sa villa de Torre del Lago. La villa est aujourd’hui un musée dédié à sa mémoire.
La passion du féminin
Dans son documentaire, Aurine Crémieu montre que les héroïnes de Puccini, suspendues au bon vouloir des hommes, aiment, souffrent et, souvent, meurent. « Le compositeur, qui se montre en cela très novateur, les met au premier plan et leur insuffle une force et une complexité profondément humaines, exprimées dans la poignante intensité de leur chant. Grâce notamment à leurs arias devenues célébrissimes, ses opéras comptent aujourd’hui parmi les plus joués à travers le monde. »
Loin de cantonner la femme dans un rôle de victime face à des héros masculins souvent lâches, ingrats ou prédateurs, Puccini l’exalte et la glorifie. Un féminisme avant l’heure inspiré par sa propre vie amoureuse…
Cet article est paru dans le Télépro du 26/12/2024
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