George Sand : quelle audace !

George Sand, immortalisée ici par Nadar, s’est imposée dans un monde masculin pour devenir une figure centrale du mouvement romantique © Getty Images

George Sand a pris un nom de plume masculin pour s’imposer dans une société d’hommes. Mais c’est bien en tant qu’autrice engagée et indépendante qu’elle a marqué l’Histoire… Mardi à 20h30, La Trois diffuse «La Rebelle - Les aventures de la jeune George Sand», une minisérie en quatre épisodes racontant l’ascension et les combats d’une femme exceptionnelle.

De son vrai nom Amandine Aurore Lucile Dupin de Francueil, George Sand naît en 1804 à Paris où elle meurt en 1876. Écrivaine prolifique, elle est une figure majeure de la littérature française du XIXe siècle avec plus de 70 romans, 50 volumes d’œuvres diverses dont des nouvelles, des contes, des pièces de théâtre et des textes politiques. Elle y prend la défense des femmes, prône la passion, fustige le mariage et lutte contre les préjugés d’une société conservatrice. Autant dire qu’elle se fait vite remarquer…

La scandaleuse

Connue aussi bien pour ses écrits que pour sa vie personnelle, George Sand ne manque pas de scandaliser ses pairs : vie amoureuse agitée, tenue vestimentaire masculine – qui lui permet de fréquenter des lieux interdits aux femmes de son époque (fosses de théâtre, bibliothèques restreintes, procès publics…) -, nom de plume qu’elle adopte dès 1829, positions anticléricales, divorce, cigares et cigarettes qu’elle grillait en public

Cela étant dit, il n’est pas exceptionnel, au XIXe siècle, qu’une femme prenne un pseudonyme masculin pour écrire, les autrices étaient méprisées. En revanche, George Sand est la seule écrivaine de son siècle dont les critiques parlent au masculin et qui est classée non pas parmi les « femmes auteurs », mais parmi les « auteurs », au même rang que Victor Hugo ou Honoré de Balzac.

L’engagée

George Sand contribue activement à la vie intellectuelle de son époque, accueillant dans son château de Nohant de nombreux artistes, musiciens et écrivains. Elle s’illustre aussi par son engagement politique, participant au lancement de trois journaux et plaidant auprès de Napoléon III la cause de condamnés, dont celle de Victor Hugo, contraint à l’exil.

Ses premiers romans bousculent les conventions sociales et exposent les sentiments des femmes, chose exceptionnelle à l’époque et qui divise aussi bien l’opinion publique que l’élite littéraire. Puis elle ouvre ses œuvres à la question sociale en défendant les ouvriers, les pauvres et en imaginant une société sans classes. Elle se tourne ensuite vers le milieu paysan et produit des romans champêtres, qui reflètent son amour pour la campagne et les gens simples. À la fin de sa vie, elle écrit de nombreuses pièces de théâtre.

L’amoureuse

Mariée au baron Casimir Dudevant puis divorcée, l’écrivaine compte des amants notables : Alfred de Musset, Frédéric Chopin et Prosper Mérimée, écrivain et diplomate français. Ses relations amoureuses, souvent marquées par la passion, les disputes et les ruptures, reflètent sa personnalité entière et engagée. Sa liaison avec Alfred de Musset, particulièrement tumultueuse, inspire des œuvres littéraires chez chacun des deux : « Lettres d’un voyageur », « Elle et lui » pour George Sand, « La Confession d’un enfant du siècle » et « Adieu » pour Alfred de Musset.

La femme de lettres entretient aussi une correspondance abondante avec de nombreux intellectuels et est une figure centrale du mouvement romantique français. Féministe avant l’heure, elle a défendu les droits des femmes et les causes progressistes. Elle reste aujourd’hui une icône de la littérature et de la pensée libre, célébrée pour son talent, son audace et son engagement… 

Cet article est paru dans le Télépro du 2/1/2025

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