Géants poilus
Pourquoi les mammouths ont-ils disparu ? Éléments de réponse.
Jeudi soir, France 5 se met «Dans les pas du mammouth géant» en s’intéressant à la restauration du squelette du mammouth de Durfort, l’un des plus grands du monde, conservé au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris.
L’éléphant est son cousin
Les mammouths étaient bien connus de nos lointains ancêtres, ils étaient l’une de leurs proies favorites. Celui qu’on a d’abord considéré comme l’aïeul de l’éléphant, alors qu’il en serait le cousin, a disparu il y a seulement quelques milliers d’années. Il semble même que l’espèce naine ait survécu jusqu’aux alentours de 1700 avant J.-C. sur l’île Wrangel, au nord de la Sibérie.
Le nom «mammouth» vient du russe et peut se traduire par «corne de terre». L’animal appartient à la famille des éléphantidés. Et même si sa lointaine origine est l’Afrique, il s’apparente davantage par la taille de ses oreilles aux éléphants d’Asie. Il est ensuite arrivé en Europe et en Amérique du Nord, comme l’attestent les nombreux fossiles découverts au cours des derniers siècles.
Face aux variations climatiques
L’espèce a évolué au cours du temps, en fonction du climat. Le mammouth laineux est ainsi apparu vers -600.000 en Sibérie pour se répandre en Europe lorsque le climat s’y est refroidi. Le pachyderme faisait à peu près la taille d’un éléphant d’Afrique. Il pouvait peser jusqu’à 12 tonnes et mesurer près de cinq mètres au garrot. Quand il a atteint les terres plus froides, ses oreilles et sa queue ont rapetissé, tandis que pour le protéger des frimas, des poils ont recouvert sa peau. Dans sa tête allongée s’est développé un sinus qui lui a permis d’adoucir l’air froid avant qu’il ne pénètre dans les poumons. Ses défenses – jusque cinq mètres de longueur ! – lui permettaient de creuser le manteau neigeux jusqu’à l’herbe qui s’y dissimulait.
Lente disparition
Lorsque la Terre s’est réchauffée il y a douze mille ans, provoquant la fonte des glaciers et de la banquise sous nos latitudes, le mammouth a bien tenté de s’adapter. Mais sa fourrure est devenue un handicap, notamment lorsque la pluie a remplacé la neige. La mutation de la végétation n’a pas facilité sa recherche de nourriture, les anciennes steppes se couvrant de forêts. À cela s’ajoute aussi le facteur humain. Il y a plus de cent mille ans, l’Homo sapiens chassait déjà le mammouth pour sa viande. Même si ce facteur n’est sans doute pas le plus déterminant, des chercheurs ne manquent pas de souligner que l’arrivée de l’homme a contribué, au cours de l’histoire, à l’éviction de nombreuses espèces animales. Une théorie battue en brèche par certains scientifiques arguant du fait qu’en Afrique, berceau des premiers hommes, les mammifères ont survécu à leur présence.
Cet article est paru dans le Télépro du 19/10/2023.
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