Femmes pirates : les filles du vent
Jeanne, Grace, Anne, Mary… Parmi les grands pirates, il y eut quelques femmes. Ce samedi à 20h50, Arte retrace «L’Épopée des femmes pirates».
Quand on raconte des histoires de pirates, ce sont toujours des histoires d’hommes. Bandeau sur l’œil, jambe de bois, crochet en guise de main… Dans notre imaginaire, les bandits des mers sont tous des mâles. La piraterie a pourtant connu quelques grandes figures féminines. Samedi soir, Arte revient sur le parcours de quelques-unes d’entre elles. Comme leurs collègues masculins, les femmes pirates avaient sans doute le goût de l’aventure et l’espoir de faire fortune. Mais l’amour et l’honneur furent souvent leurs principaux moteurs.
La vengeance de Jeanne
La navigation a longtemps été une affaire d’hommes. Quels que soient l’époque et le lieu, on considérait qu’une femme à bord portait malchance et risquait de semer la zizanie parmi les marins. Le code des pirates était très clair à ce propos : quiconque ferait naviguer une personne de l’autre sexe serait puni de mort ! Pour qu’une femme monte sur un bateau, il fallait qu’elle soit suffisamment riche et puissante pour l’avoir elle-même affrété. C’est le cas de la reine Teuta dans l’Antiquité, de la princesse Sela au temps des Vikings, ou de Jeanne de Belleville à l’époque de la guerre de Cent Ans.
Née baronne en l’an 1300, Jeanne avait épousé un noble seigneur de Bretagne, Olivier de Clisson. Quand celui-ci est arrêté pour d’obscures raisons, puis décapité sur ordre du roi de France, Jeanne décide de se venger. Comme elle ne peut rien contre le Roi, elle fait armer deux ou trois navires corsaires qui attaquent en mer toute embarcation portant pavillon français. Jeanne devient ainsi pirate en mémoire de son époux. Chacune de ses attaques se solde par un carnage, mais Jeanne ne manque jamais de laisser un marin en vie afin qu’il puisse témoigner de sa terrible vengeance.
Des actes de résistance
Pour d’autres femmes, la piraterie est un moyen de défendre la patrie. C’est le cas de Grace O’Malley (1530-1603). Orpheline d’un chef de guerre et veuve d’un riche propriétaire, Grace prend d’abord les armes contre les Anglais pour défendre ses terres d’Irlande. Puis elle attaque en mer, avec des actes de piraterie contre les navires arborant les couleurs de Sa Majesté. Considérée comme une héroïne de la résistance contre la colonisation anglaise, Grace O’Malley est aujourd’hui une figure populaire du folklore irlandais.
Alors que Grace est surnommée « reine des pirates » dans les eaux du Nord, une autre femme hérite du même titre en Méditerranée : Sayyida al-Hurra (1485-1561). Née dans une éminente famille musulmane du royaume de Grenade, Sayyida est contrainte de fuir au Maroc lors de la Reconquista de ces terres par les souverains catholiques espagnols. Pour se venger, elle se lance dans la piraterie contre les Espagnols et les Portugais du côté de Gibraltar.
Jack des Caraïbes
C’est à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle que la piraterie connaît son âge d’or, du côté des Antilles. Le plus célèbre des pirates de l’époque est Jack Rackham… qui inspirera Hergé pour Rackham le Rouge et Johnny Depp pour le personnage de Jack dans « Pirate des Caraïbes ». Mais aux côtés de cet homme, on trouve les deux plus célèbres femmes pirates de l’histoire. D’abord Anne Bonny, son épouse, qui était de toutes ses attaques. Puis Mary Read, un marin que Jack engagea croyant avoir affaire à un homme, mais qui s’avéra être une femme… aussi pirate que lui ! Arrêtés en 1720, les trois comparses furent condamnés à la pendaison. Anne et Mary y échappèrent, prétendant probablement être enceintes.
Cet article est paru dans le Télépro du 16/1/2025
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