«Faire l’histoire» (Arte) s’intéresse à l’histoire du drapeau de pirate

À l’abordage ! © Getty Images

Un crâne et deux os croisés sur fond noir : c’est le drapeau des pirates. Ce bout de tissu a une longue et sanglante histoire…

Un bandeau sur l’œil, un sabre à la ceinture… Que faut-il de plus pour jouer les pirates ? Un drapeau, pardi ! Le fameux étendard noir orné d’un crâne et de deux tibias croisés. Samedi, dans «Faire l’histoire», Arte hisse le pavillon pirate.

Battre pavillon

Pour comprendre son origine, il faut d’abord se rappeler ce qu’est un drapeau. Comme son nom l’indique, c’est un morceau de drap qui affiche les couleurs du camp auquel on appartient. Au cœur des batailles médiévales, les bannières étaient hissées bien haut pour permettre à chacun de distinguer ses amis de ses ennemis. C’est au XII e siècle qu’apparaît l’héraldique, qui étudie les armoiries. Son nom vient du héraut, le bouclier sur lequel les chevaliers affichaient leurs couleurs lors des tournois. Chaque seigneur a désormais son emblème avec ses couleurs et son blason. Cela vaut sur terre, mais aussi en mer. On dit que les bateaux battent pavillon. L’usage se généralise après 1681, lorsque l’ordonnance de Colbert sur la Marine définit l’espace maritime en complément des frontières terrestres. Les bateaux marchands qui sillonnent les mers du globe affichent alors le fanion de leur nation.

Attaques en mer

À l’époque, les attaques en mer sont nombreuses. Elles sont le fait de pirates ou de corsaires. Les corsaires sont mandatés par les gouvernements en guerre pour capturer et piller les bateaux de commerce des pays ennemis. Les pirates, eux, sont des voyous des mers : ils vivent de brigandage sur les bateaux qu’ils attaquent sauvagement. Eux aussi arborent un drapeau. Et même plusieurs… Bien que ce soit formellement interdit par les règlements maritimes, ces boucaniers ont plusieurs pavillons à bord. Quand ils préparent une action, ils scrutent à la lunette l’étendard que porte le navire ciblé. Et ils arborent le même pour faire mine de s’approcher en ami… Puis les pillards hissent le symbole pirate au moment de passer à l’attaque !

Pirates 3.0

La piraterie a connu un âge d’or à la fin du XVII e et au début du XVIII e siècle. Principalement dans les Antilles, autour des Canaries, ainsi que sur la route des Indes, du côté de Madagascar. Les États européens s’organisent ensuite pour lutter contre le phénomène. Les pirates disparaissent alors peu à peu des mers… pour envahir l’imaginaire populaire ! Le succès de «L’Île au trésor» de Robert Louis Stevenson, dans les années 1880, y contribuera grandement. Suivront le Capitaine Crochet, les Pirates des Caraïbes et bien d’autres. Aujourd’hui, s’il existe encore quelques pirates sur les océans, la plupart opèrent confortablement assis devant un ordinateur pour pirater vos données informatiques. Certains se réclament aussi de la piraterie pour s’opposer aux institutions en place. Ainsi, on a vu quelques gilets jaunes arborer le symbole pirate…

Cet article est paru dans le Télépro du 26/08/2021.

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