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Environnement : ainsi fondent, fondent, nos précieux glaciers
Dans un nouvel épisode de « Sur le front », lundi à 21h05 sur France 5, Hugo Clément épingle pour nous les conséquences de la fonte des glaciers.
C’est l’une des images les plus marquantes liées au réchauffement climatique : l’ours polaire désespéré de voir son habitat glacé fondre à toute vitesse. Un air soucieux qu’on pourrait bientôt retrouver sur le visage de nombreux humains : la fonte des calottes glaciaires et des glaciers menace aujourd’hui directement près d’un milliard de personnes, à bien des égards.
Bombes à retardement
Dans la nuit du 20 au 21 juin 2024, le petit hameau français de La Bérarde, dans le département de l’Isère, est dévasté. En cause ? Des pluies torrentielles ajoutées à une fonte des glaces plus importante qu’à l’accoutumée. Il faut dire que le village, niché depuis des siècles au cœur de la montagne, où habitent moins d’une centaine d’âmes, vivait avec une épée de Damoclès gelée au-dessus de ses toits : le glacier de Bonne Pierre. En surplomb de la vallée, ce dernier fond si rapidement qu’un lac s’est formé sur la glace. Cette sinistre nuit de juin, l’eau contenue jusque-là s’est vidée d’un coup, emportant sur son passage l’équivalent de 30.000 camions remplis de roche. Un phénomène de poche d’eau récent, et parfois très compliqué à prévenir.
« Si les municipalités françaises déploient les grands moyens pour tenter de vidanger ces retenues d’eau qui menacent d’autres villages, parfois, ces dernières se créent sous la glace et sont encore plus difficiles à déceler », détaille le documentaire de France 5. « Ce sont des conséquences inattendues de la fonte des glaciers auxquelles nous allons malheureusement devoir nous habituer. »
Année des glaciers
La situation entourant les glaciers est si préoccupante que les Nations unies ont décrété 2025 « année de protection internationale des glaciers ». Et pour cause, outre l’élévation du niveau de la mer ou la déstabilisation des sols, entraînant des risques plus grands de glissements de terrains et d’inondations, comme à La Bérarde, la disparition progressive des 275.000 glaciers présents sur notre planète est synonyme d’une immense catastrophe : avec 170.000 km³ de glace, ces véritables montagnes stockent pas moins de 70 % de nos réserves en eau douce, indispensable à notre survie.
Une « année glacier » pourra-t-elle changer la donne ? Rien n’est moins sûr. Même dans les scénarios les plus optimistes, la fonte s’annonce bien plus importante que prévu : un tiers des glaciers disparaîtront d’ici 2050 et la moitié avant la fin du siècle. « Pour les Alpes, il resterait environ 15 % des glaciers en 2100 pour un scénario à +1,5 °C », détaille le glaciologue Étienne Berthier au Figaro. « Plus aucun à +4 °C et seulement quelques-uns sur les sommets au-dessus de 4.000 m pour la trajectoire actuelle de réchauffement. »
Plat pays submergé
À terme, aucune partie du monde ne sera épargnée par le phénomène. « En tant que pays côtier, la Belgique est très vulnérable. Le niveau de la mer a augmenté de plus de 10 cm au cours des cinquante dernières années (plus de 2 millimètres par an). Avec la montée des eaux, l’écosystème côtier sera coincé entre l’érosion croissante côté mer et l’urbanisation côté terre », alerte WWF Belgique. Une menace de submersion qui plane désormais concrètement sur des villes comme Anvers, Gand ou Bruges.
Pour tenter de contrer le phénomène, en février 2024, la Flandre a donné son accord à un « plan d’action stratégique » visant à encadrer l’avenir de la Côte belge. But de l’opération ? Dans un premier temps, sécuriser au mieux les lieux contre les tempêtes. Ensuite, à long terme, le gouvernement flamand entend avancer la côte d’une centaine de mètres sur la mer par un rehaussement et un élargissement des plages.
Le saviez-vous ?
Lueur d’espoir dans ces perspectives glaçantes, de nombreux scientifiques tentent d’imaginer des solutions variées pour enrayer la fonte des glaciers, parmi elles : utiliser des canons à neige pour stabiliser les glaciers, bâtir un mur sous-marin pour réduire le contact entre glace et eaux chaudes ou pomper le CO2 des eaux de surface pour le rejeter en profondeur.
Cet article est paru dans le Télépro du 13/5/2025
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