Entretenir la flamme (olympique)

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Mercredi, la flamme olympique débarque à Marseille. Elle traversera la France avant d’atteindre Paris, le 26 juillet, pour l’ouverture des JO 2024.

France Télévisions consacre à l’événement plusieurs éditions spéciales, couronnées par une grande soirée placée sous le signe de la musique et du sport. Mais quel chemin la flamme a-t-elle parcouru depuis Olympie et… l’Antiquité ? Découverte !

Feu sacré

Dès le VIII e siècle av. J.-C. (bien avant les premiers Jeux olympiques modernes de 1896 à Athènes, donc), des compétitions sportives, organisées dans le cadre de fêtes religieuses, avaient lieu à Olympie (en Grèce, au nord-ouest du Péloponnèse) tous les quatre ans. Lors de ces Olympiades, des feux, considérés comme d’origine divine et donc sacrés, étaient allumés devant les autels. En référence à ce rite ancestral, une flamme olympique veille sur les Jeux depuis Amsterdam en 1928. Il faut toutefois attendre ceux de Berlin, en 1936, pour voir partir le premier relais de la flamme olympique depuis le berceau des Jeux antiques jusqu’à la ville hôte.

Mais ce parcours était, à l’origine, un outil de propagande nazie, probablement inspiré des lampadédromies, des «courses aux flambeaux» organisées à Athènes en l’honneur de Prométhée, qui déroba le feu sacré de l’Olympe pour l’offrir aux hommes. Le relais est pourtant reconduit dès les Jeux suivants (Londres, 1948), les premiers depuis la Seconde Guerre mondiale, devenu dès lors synonyme d’annonce des Jeux, mais aussi et surtout d’amitié, de paix et d’union internationale.

Allumage dans les règles

La flamme est aujourd’hui allumée plusieurs semaines avant la cérémonie d’ouverture, selon un procédé qui rappelle la technique antique. À l’époque, les rayons du soleil étaient captés au centre d’un récipient, le skaphia, provoquant une chaleur telle qu’ils permettaient l’embrasement de la torche. De nos jours, devant le temple d’Héra, des actrices jouant le rôle de prêtresses utilisent un miroir parabolique qui s’inspire de cet instrument antique. Placée en sécurité, la flamme est transportée jusqu’au stade antique pour être remise au premier relayeur. Cette année, le soleil n’était pas de la partie le 16 avril, lors de la cérémonie officielle. Par précaution, une flamme est toujours allumée selon le procédé traditionnel quelques jours plus tôt pour s’assurer un brasier placé sous de bons augures !

Voyageuse

Commence alors pour la flamme un long périple jusqu’à sa destination finale. Cette année, elle a embarqué le 22 avril sur un trois-mâts à Athènes pour naviguer jusqu’en France, où 11.000 porteurs (anonymes ou non, comme notre compatriote, la sprinteuse Kim Gevaert) se relaieront pour la mener à bon port.

Depuis le début de son histoire, la flamme olympique a vu du pays ! La cité préhispanique de Teotihuacan, le rocher d’Uluru en Australie, la Grande Barrière de corail, le sommet de l’Everest… Elle a été transportée en chameau, en canoë indien, à ski, à bord du Concorde… La flamme a tout vu ! Même l’espace : en 1996 et 2000, elle embarque à bord d’une navette et, en 2013, elle fait même une sortie dans
la thermosphère avec deux cosmonautes russes de la Station spatiale internationale. Si certains parcours se sont démarqués, l’objectif reste toujours de mettre à l’honneur la culture du pays organisateur.

Cet article est paru dans le Télépro du 2 mai 2024.

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