Dyspraxie : ces malhabiles malades de leur maladresse
La dyspraxie ! Tel est le nom de ce trouble neurologique étudié par «Matière grise» (ce mercredi à 22h55 sur La Une), qui cause une gaucherie de type pathologique.
Quel point commun entre Einstein, Johnny Hallyday, Tom Cruise, Jean Dujardin, Stéphane Plaza, Daniel Radcliffe ou Cara Delevingne ? Un handicap invisible : la dispraxie. Ils semblent tête en l’air, passent leur temps à trébucher, à renverser, faire des taches, mettre une éternité à nouer des lacets, confondre la gauche et la droite… On connait tous quelqu’un de gaffeur. Mais chez certains, cette balourdise pose de vrais problèmes au quotidien.
La dyspra… quoi ?
Aussi appelée «Trouble du développement de la coordination» (TDC), la dyspraxie est définie par l’Association belge des parents et professionnelles pour les enfants en difficulté d’apprentissage (Apeda) comme «une anomalie de la planification et de l’automatisation des gestes volontaires qui se traduit par la difficulté à réaliser des praxies, c’est-à-dire des séquences de mouvements volontaires pour interagir avec l’environnement. Ces praxies sont mal, peu ou pas automatisées.»
Symptômes
S’il n’existe pas de recensement en Belgique, des études menées dans différents pays montrent que la dyspraxie touche entre 1,8 et 18 % des enfants de 5 à 12 ans. Les symptômes sont nombreux et varient d’une personne à l’autre. Les dyspraxiques peinent notamment à apprendre certains gestes comme s’habiller, utiliser des couverts, se servir un verre. Les activités nécessitant une motricité fine (écrire, dessiner, colorier ou découper) peuvent aussi sembler insurmontables. Tout comme les travaux manuels, les jeux de construction ou la pratique d’un sport ou d’un instrument de musique. Il leur est également difficile de se repérer dans l’espace ou de situer des éléments les uns par rapport aux autres.
Club des «dys»
La dyspraxie est souvent associée à d’autres troubles en «dys», tels que la dysphasie (trouble du développement du langage oral) ou d’autres troubles spécifiques des apprentissages scolaires comme la dyslexie, la dysorthographie, la dyscalculie… Il n’est pas rare qu’un enfant dyspraxique souffre aussi d’un trouble de l’attention. Il faut toutefois être clair sur un point : les personnes atteintes n’ont aucun déficit intellectuel.
Pluridisciplinaire
Le TDC est généralement repéré par les parents ou les enseignants mais c’est un neurologue qui posera le diagnostic final. Si la dyspraxie ne se soigne pas, il est tout à fait possible de vivre avec en rencontrant les bons professionnels pour assurer une rééducation. Ainsi, le psychomotricien travaillera la coordination entre le cerveau et le corps et l’ergothérapeute, lui, entre les mouvements des yeux et ceux des mains pour améliorer la précision des gestes. Le logopède agira sur le langage, oral et écrit, tandis que l’orthoptiste aidera à la maîtrise des mouvements oculaires.
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 15/04/2021
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