Douleur, les avancées qui font du bien !

Dans «Les Pouvoirs extraordinaires du corps humain», Adriana Karembeu et Michel Cymes jouent à se faire mal pour le bien de la recherche © France 2/Elephant & Cie

Médecins et chercheurs se donnent beaucoup de peine pour éloigner la souffrance physique. Le point sur les dernières techniques antidouleur, à l’occasion de la diffusion, ce jeudi à 21h10, de l’émission «Les Pouvoirs extraordinaires du corps humains».

Selon la dernière étude en Belgique, un adulte sur cinq souffre de maux chroniques. La douleur est considérée comme chronique si elle persiste au-delà de trois mois. Malheureusement, très souvent, nous ne sommes pas suffisamment soulagés par les traitements existants. Car la douleur n’a pas encore livré tous ses secrets. C’est le cas, par exemple, de la fibromyalgie (douleurs diffuses dans tout le corps), difficile à soigner car ses causes médicales sont encore peu connues. La quête de l’apaisement se poursuit, grâce notamment aux nouvelles approches non médicamenteuses. Jeudi soir sur France 2, Adriana Karembeu et Michel Cymes font le point sur les recherches.

Plus de bien-être avec l’hypnose auto-induite

Chez nous, au Centre interdisciplinaire d’algologie du CHU de Liège et au Sensation & Perception Research Group (ULiège), on s’intéresse beaucoup aux états de conscience modifiée, tels l’hypnose et la réalité virtuelle. «Nous proposons un programme de huit séances de deux heures associant l’apprentissage de l’autohypnose et de l’autobienveillance», explique Audrey Vanhaudenhuyse, neuropsychologue. «Cet outil repose sur des tâches concrètes : s’offrir un plaisir par jour, apprendre à déléguer, pratiquer des exercices autour de la communication positive. L’objectif consiste à réapprendre au patient à prendre soin de lui-même et à reprendre le contrôle sur la douleur. Au bout de huit séances, nos études montrent que le patient peut améliorer significativement sa qualité de vie et son bien-être. La méthode n’est pas miraculeuse mais permet de vivre différemment.»

Réalité virtuelle, l’espoir est permis

S’immerger dans un paysage de rêve au moyen d’images et de sons projetés par un casque permet de jouer sur la perception de la douleur et l’anxiété qui l’accompagne. Depuis quelques années, la start-up wallonne Oncomfort travaille sur une technique novatrice qui combine la réalité virtuelle et lÕhypnose. «Au CHU et à l’ULiège, nous avons étudié cette technique pour la douleur aiguë», poursuit Audrey Vanhaudenhuyse. «L’expérience scientifique consistait à envoyer de la douleur par stimulation électrique sur la main des patients. Nous avons observé que le casque diminuait la perception de la douleur. Ensuite, nous sommes passés à une expérience clinique avec cent patients devant subir une chirurgie cardiaque. Quatre groupes ont été constitués : hypnose, réalité virtuelle, les deux et… rien. À la fin de l’étude, il n’y avait pas de différences entre les groupes en termes de douleur, d’anxiété et de fatigue. Le contexte clinique est donc important, la recherche poursuit son travail autour de la réalité virtuelle combinée à l’hypnose. Elle n’est qu’à ses débuts. » À suivre donc…

Le cannabis thérapeutique, pas tout de suite

Il ne s’agit pas de fumer un joint, mais de placer sous la langue des huiles associant un mélange de THC et de CBD (deux substances actives de la plante), en les avalant ou en en respirant les vapeurs. Cette nouveauté, très médiatisée en France, suscite beaucoup d’espoir et d’intérêt.

Attention ! En Belgique, selon l’AFMPS (Agence fédérale des médicaments et des produits de santé), les pharmacies ne peuvent pas, légalement, délivrer du cannabis à des fins médicales. Étant donné la complexité du dossier, l’AFMPS «n’est actuellement pas en mesure de prévoir quand une décision sera prise».

Cet article est paru dans le Télépro du 13/7/2023

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