Dormir à tout prix : dans les bras de Morphée
Insomnies, apnées, narcolepsie… Un tiers des Belges disent être victimes de troubles du sommeil. Ce jeudi à 19h50 sur RTL-TVI, «Tout s’explique» plonge au cœur de nos nuits.
Le covid nuit à nos nuits
La pandémie de coronavirus a des conséquences sur de nombreux aspects de notre vie et le sommeil n’y échappe pas. Ainsi, depuis un an, la situation tient de nombreux Belges éveillés. Au début de 2020, 7 à 8 % des Belges se plaignaient d’incapacité à trouver le sommeil. Ce nombre a grimpé à 19 % durant le premier confinement. Au second confinement, la proportion est même passée à 29 % d’insomniaques, selon Het Laatste Nieuws et De Standaard, citant une étude de la VUB et de l’hôpital Brugmann à Bruxelles. Soit quatre fois plus que douze mois auparavant. Ce n’est pas seulement la crainte du virus lui-même qui a influencé la qualité du sommeil. Mais les mesures liées au coronavirus et le stress associé ont joué un rôle encore plus important selon les chercheurs. Le besoin de contact physique est aussi un facteur important.
Besoin vital
Il est moins dangereux d’être privé de nourriture que de sommeil ! En effet, pour l’homme, dormir est un besoin vital. Détenu par le Britannique Tony Wright, le record du monde sans dormir est de 266 heures, soit onze jours. Mais cette privation de sommeil a entraîné des effets secondaires sérieux, tels que troubles cognitifs, hallucinations, désorientation… Pourtant, il existe des exceptions. Le syndrome de Morvan, une maladie neuromusculaire extrêmement rare, implique une perte totale de sommeil (soit l’agrypnie) sans affecter les capacités cognitives, comme la mémoire ou l’attention. L’une des premières études sur ce trouble date de 1974. À l’époque, le neurobiologiste Michel Jouvet a étudié le cas d’un jeune patient de 27 ans qui n’a pas dormi pendant… quatre mois ! Et il a pu constater que ses fonctions cognitives n’étaient pas diminuées, bien au contraire : le patient s’améliorait au fil de leurs parties de cartes ! Par contre, d’autres symptômes – tremblements, hallucinations, etc. – affectent la vie quotidienne des rares personnes touchées, qui peuvent désormais guérir grâce à un traitement anti-épileptique.
Dis-moi l’heure de ton réveil…
Selon la médecine traditionnelle chinoise, les énergies qui circulent dans notre corps sont reliées à notre horloge interne. Ainsi, chaque tranche de deux heures correspond à un organe : le foie de 1 à 3 heures du matin, les poumons de 3 à 5 heures, le gros intestin de 5 à 7 heures, l’estomac de 7 à 9 heures, etc. Ainsi, en Chine, les réveils nocturnes, s’ils se manifestent toujours aux mêmes heures, sont vus comme des messages que le corps transmet sur l’origine d’un problème…
Ne dormir que d’un œil
Chez certains animaux, l’expression «ne dormir que d’un œil» est une réalité, car leur survie en dépend. Pour certaines espèces, il est impossible de se déconnecter plusieurs heures de leur environnement. C’est le cas des dauphins qui doivent respirer, mais aussi de certains oiseaux migrateurs qui doivent traverser des mers, ou des reptiles qui seraient alors des proies faciles pour leurs prédateurs. La solution est le sommeil unihémisphérique : une moitié du cerveau dort, tandis que l’autre reste éveillée. Ce phénomène n’existe pas au sens strict chez l’homme, même si une asymétrie hémisphérique peut être observée dans un environnement inconnu ou nouveau. On parle alors de «l’effet première nuit». Signe d’une plus grande vigilance, le sommeil est, dans ce cas, moins profond dans l’un des hémisphères, mais aussi moins réparateur.
Chez les animaux
Dormir est une loi de la nature indispensable à la vie de tous les êtres vivants. Si les hommes – à l’âge adulte – ont besoin, en moyenne, de 7 à 9 heures de sommeil par nuit, qu’en est-il chez les animaux ? Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la marmotte ou le paresseux ne sont pas les plus gros dormeurs. La palme revient au koala et à la chauve-souris : 22 heures de sommeil par jour ! Le tatou géant et l’opossum les talonnent avec leurs 18 heures de repos quotidien. À l’inverse, l’éléphant et le cheval ne dorment que deux à trois heures par jour. Mais la championne toutes catégories est la girafe, avec un peu moins de deux heures en continu. De plus, ces derniers n’ont pas besoin de s’allonger pour entrer en sommeil paradoxal. Ainsi, chaque animal a ses propres habitudes en matière de sommeil. La plus mignonne est sans doute celle observée chez les loutres, qui, pour éviter de se perdre de vue en dérivant, se donnent la main en dormant !
Dormir grâce à Netflix
Pour remédier au binge-watching (soit le «visionnage boulimique» d’épisodes de séries) et favoriser un bon sommeil, Netflix a lancé, ce 28 avril, une minisérie intitulée «Headspace Guide to Sleep». Au cours de sept épisodes de quinze minutes, celle-ci aborde les mythes et idées reçues sur le sommeil, le temps de sommeil optimal et les techniques pour s’endormir rapidement.
Cet article est paru dans le Télépro du 29/4/2021
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