Des compléments alimentaires dans l’assiette : bonne idée ?

Stéphanie Breuer Journaliste

Une gélule pour la mémoire, un comprimé contre le stress, un élixir pour se détoxifier… Ce jeudi à 20h05 sur RTL-TVI dans «Tout s’explique», Maria Del Rio fait le point sur les promesses alléchantes des compléments alimentaires.

La micronutrition, c’est quoi ?

Qu’ils soient des vitamines, des minéraux, des antioxydants, des acides aminés ou des acides gras, les micronutriments sont nécessaires au bien-être physique et psychique de chacun. Or, notre alimentation et notre mode de vie peuvent amener des déficits nutritionnels qui entravent alors le bon fonctionnement de l’organisme.

Qu’elle ait un objectif curatif ou préventif, la micronutrition, discipline récente, consiste à satisfaire les besoins en micronutriments de l’individu par une alimentation diversifiée, associée si nécessaire par une complémentation personnalisée.

Des compléments à la carte

En Belgique, les compléments alimentaires ont la cote : un adulte sur cinq en consomme. Cela est-il utile ou dangereux ? «Utile, oui, mais pas sans avis, car cumuler certains compléments peut parfois provoquer un cocktail nocif, surtout sur le long terme», résume Laurence Beaujean, pharmacienne micronutritionniste à Neuville-en-Condroz. «Une alimentation variée et équilibrée apporte déjà beaucoup de micronutriments, mais pas toujours assez pour un statut optimal. Selon son état physiologique (âge, maladies…), une personne peut avoir plus besoin de compléments qu’une autre. Avant d’en consommer, et même s’il s’agit de produits naturels, le mieux est donc toujours de demander l’avis d’un spécialiste (médecin, micronutritionniste, voire pharmacien) sur ses propres besoins.»

De plus, la question n’est pas seulement de savoir quels compléments et quels dosages sont nécessaires, mais aussi quand les consommer. «En effet, des gélules pour booster la mémoire, par exemple, peuvent être efficaces», poursuit la micronutritionniste,«mais elles doivent être prises au bon moment. La mémoire se travaille en amont et pas quinze jours avant un examen.»

Attention aux carences

En général, les déficits les plus courants sont ceux en vitamine D, magnésium, zinc et fer. «Une carence en vitamine D (présente dans les poissons gras, les jaunes d’œufs, les produits laitiers…) se traduit, entre autres, par une baisse de l’immunité, une fragilité au niveau des os, une croissance peu optimale chez les enfants», explique encore Laurence Beaujean. «Notre alimentation seule ne permet pas de combler nos besoins. Si l’on est en carence, et bien souvent c’est le cas, il faut en prendre en complément. Et profiter du soleil n’est pas une option. Car il faudrait alors s’exposer entre 11 et 14 heures – ce que les dermatologues déconseillent – et sans protection solaire !»

«Quant au magnésium (dont le déficit cause stress, anxiété, difficulté à dormir…), il se trouve dans les végétaux, les graines complètes ou encore le chocolat noir. Mais c’est assez difficile de combler un manque uniquement par l’alimentation. Pour compenser un déficit en zinc, qui touche plus souvent les personnes âgées, il faut privilégier les produits animaux (surtout les abats) et marins (les huîtres), les germes de blé, les légumes secs… Enfin, le fer, qui manque surtout aux enfants et aux femmes, se trouve dans les protéines animales et les végétaux, même si dans ces derniers, il est moins bien absorbé.»

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 2/4/2020

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