Des chiens indispensables

Image extraite du «Tout s'explique» de ce jeudi sur RTL-TVI © RTL Belgium
Stéphanie Breuer Journaliste

De leur formation à leur retraite, en passant par les examens auxquels ils sont soumis, Maria Del Rio nous dit tout sur le parcours des chiens d’aveugle, ce jeudi à 19h50 dans «Tout s’explique» sur RTL-TVI.

Un peu d’histoire

Voir des chiens accompagner des personnes aveugles est loin d’être un fait nouveau. Dans les ruines de la cité romaine d’Herculanum, détruite en l’an 79 par l’éruption du Vésuve, les archéologues ont retrouvé une fresque représentant un aveugle guidé par un chien. Montaigne évoque, lui aussi, le sujet au XVIe siècle.

Par contre, les premières traces d’éducation de chien guide d’aveugle datent de 1750, au sein de l’hôpital parisien des Quinze-Vingts spécialisé en ophtalmologie. Au siècle suivant, l’idée d’utiliser des chiens d’assistance commence à faire son chemin. Mais le recours aux chiens d’aveugle se développe surtout après la Première Guerre mondiale. Déjà bien utilisés sur les champs de bataille pour diverses tâches, ces chiens sont, à l’issue du conflit, associés aux vétérans aveugles – et ils sont nombreux, victimes des gaz de combat utilisés durant le conflit.

En Allemagne, la formation des chiens guides s’organise grâce au médecin Gerhard Stalling. Par hasard, ce dernier se rend compte que son propre chien aide, dans ses déplacements, un soldat dont il s’occupe. Des instituts de formation se développent dans tout le pays et, à la fin des années 1920, une philanthrope américaine installée en Suisse, Dorothy Harrison Eustis, importe le concept outre-Atlantique. Dans les décennies suivantes, les chiens guides se répandent dans tous les pays occidentaux.

Alternative

Et si les chevaux remplaçaient les chiens guides d’aveugle ? L’idée, née outre-Atlantique à la toute fin des années 1990, s’est répandue en Europe, notamment en Belgique, Allemagne, Grande-Bretagne et France. Ainsi, depuis une vingtaine d’années, des chevaux nains sont formés comme animaux d’assistance aux personnes aveugles. Le cheval miniature a comme atout principal son espérance de vie – 30 ans en moyenne – largement supérieure à celle du chien.

Ensuite, il est une alternative intéressante pour les personnes ayant la phobie des chiens ou allergiques à leurs poils, bien plus nombreuses que les allergiques aux poils de chevaux. Néanmoins, le cheval guide d’aveugle présente aussi des inconvénients : il a besoin de vivre à l’extérieur, il n’est pas adapté aux transports en commun ou aux zones fréquentées et dispose d’un grand instinct de fuite, contrairement au chien.

Supplanté par un robot ?

Depuis des décennies, les chiens ont prouvé qu’ils pouvaient être de parfaits assistants pour les personnes malvoyantes. L’inconvénient de ce compagnon poilu reste sa formation (longue et coûteuse) et son espérance de vie (à 10 ans, le chien guide prend sa retraite). C’est pourquoi l’université de Berkeley, en Californie, a développé un chien robot guide d’aveugle.

Capable d’aider les personnes aveugles à éviter des obstacles de toutes sortes, ce robot baptisé Mini Cheetah se déplace sur ses quatre pattes métalliques avec une foulée adaptée au public concerné. Tenu en laisse comme un vrai chien, il est équipé d’une caméra, de capteurs de position et repère les obstacles grâce à la technologie lidar (télédétection par laser). Si ce Mini Cheetah a déjà démontré une grande aisance dans les espaces intérieurs, il doit désormais faire ses preuves dans la rue et les espaces extérieurs.

Une oreille attentive

Les chiens guides d’aveugle sont loin d’être les seuls à porter assistance, il existe aussi des «chiens écouteurs», dressés pour accompagner les personnes malentendantes ou atteintes de surdité. Ceux-ci sont capables de réagir aux sons de la vie quotidienne aussi bien à l’intérieur (alarme du réveil, sonnette, sonnerie du téléphone, alarme incendie, pleurs de bébé, etc.), qu’à l’extérieur (sirène de pompiers, sonnette de vélo, coup de klaxon, etc.). De plus, lorsque le nom ou le prénom du maître est prononcé, ces chiens sont aussi en mesure de le prévenir. Également formés à comprendre la langue des signes, ces chiens écouteurs doivent, à chaque son entendu, déterminer s’ils doivent alerter ou non leur maître. Pour cette mission, les races les plus qualifiées sont les labradors, les golden retriever, les bergers allemands, ou les bergers australiens.

Cet article est paru dans le Télépro du 20/10/2022

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