Des cadeaux tombés du ciel : les répercussions concrètes sur Terre de la conquête spatiale
Pneu, GPS, imagerie médicale… : la conquête de l’espace a les deux pieds sur terre. Ce dimanche à 20h10 sur Arte, le magazine «Vox pop» évoque ces avancées bien réelles dans nos vies quotidiennes, que l’on doit à l’exploration de l’univers par l’homme.
Dans la nuit du jeudi 6 au vendredi 7 mai 2021, Thomas Pesquet est en direct sur Internet. Depuis la station spatiale internationale dont il est le commandant de bord, l’astronaute français s’apprête à réaliser une expérience inédite dans l’espace. En duplex avec le groupe rock anglais Coldplay, il lance en exclusivité mondiale le dernier titre de Chris Martin et sa bande.
«Higher Power» en apesanteur depuis l’ISS : ça le fait. Les retombées de la conquête spatiale semblent décidément sans limite. Pas convaincus ? Prenez une journée type.
L’espace cuisine
Je me lève et je la bouscule. Elle ne se réveille pas, comme d’habitude. Encore un peu moins d’ailleurs depuis l’achat de notre nouveau matelas. Vous savez, celui qui garde la mémoire des formes. Initialement, le matériau avait été mis au point pour amortir le choc au moment du retour des vaisseaux spatiaux sur terre. Eh bien maintenant, il est dans ma chambre !
Direction la cuisine. Un petit œuf sur le plat vite fait. Le café coule lentement de la machine à café. On ne le dirait pas comme ça, mais son régulateur de température est inspiré de techniques employées pour les véhicules de découverte d’autres planètes, les rovers.
Tandis que la tasse se remplit, je regarde la poêle. Avec ses faux airs de soucoupe volante à manche télescopique, elle aussi a débarqué dans les foyers via l’espace. Dès le début de la conquête spatiale, les premiers satellites sont équipés de véritables boucliers en téflon pour les protéger de la chaleur.
Et en faisant glisser l’œuf sur mon assiette, je vérifie une autre de ses qualités : rien ne colle ni n’adhère, blanc et jaune glissent comme un seul homme. La journée sera bonne.
Made in space
Le trajet vers le bureau se passe sans problème. Après plusieurs crevaisons, j’ai opté pour des pneus radiaux. «Technologie novatrice et durée de vie remarquable», dit la publicité. Ses fabricants utilisent notamment des fibres employées pour la première fois dans la fabrication des parachutes de la sonde Viking envoyée sur Mars en 1975.
Pour arriver à destination, je ferai confiance à mon GPS et surtout, à ce nouveau système qui permet de connaître l’état du trafic pratiquement en temps réel et me permet d’éviter les embouteillages. Cela ne date pas d’hier. Les systèmes de positionnement ultraprécis (GPS, Galileo…) sont nés dès les premiers Spoutnik (pas le vaccin, les satellites soviétiques), à la fin des années 1950.
Futura-Sciences estime à 2.063 le nombre de satellites en orbite autour de la Terre. Observations du climat, communication, transmission de sons et d’images, surveillance… Leurs utilisations sont multiples.
C’est à ce moment que mon téléphone cellulaire vibre. Je viens de recevoir une photo que m’envoie ma Doudoune grâce aux capteurs mis au point pour l’astronomie et dorénavant adaptés pour les smartphones.
Merci Apollo
Arrivée au bureau. Direction mon emplacement partagé. Je vais enfin pouvoir ouvrir mon PC pour entamer ces recherches sur les découvertes de la conquête spatiale dans notre quotidien. Tiens oui, l’ordinateur. Encore un coup de la Nasa. À partir du moment où la course à la Lune a commencé, il a bien fallu le miniaturiser pour le faire entrer dans les capsules Apollo.
Sur l’écran, les applications défilent : couvertures de survies, raquettes de tennis, lentilles de contacts, semelles antichocs, imagerie médicale, purification de l’air, casque sans fil… La Nasa estime que 1.600 inventions ont pu se développer grâce à la recherche spatiale.
À donner le tournis et faire planer, comme Thomas Pesquet, à 400 km de la Terre, la chanson de Coldplay dans les oreilles.
Cet article est paru dans le Télépro du 20/5/2021
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