«De l’arsenic dans l’eau potable»,…

Rizière © Isopix
Giuseppa Cosentino Journaliste

…c’est le titre éloquent choisi par le magazine de la connaissance «Xenius» pour mettre en lumière un scandale sanitaire sans précédent. À découvrir ce vendredi dès 17.05 sur Arte

Il menace la santé de millions de personnes dans le monde, mais surtout dans des régions d’Asie. Incolore, inodore et insipide, ce poison sournois serait responsable de cancers et autres maladies inexpliquées. Lui, c’est l’arsenic, une substance toxique présente naturellement dans l’eau, mais pas seulement…

«L’arsenic est un métal largement répandu dans la croute terrestre», explique Bernard Salles, directeur de l’unité de Toxicologie alimentaire de l’Institut national de recherches agronomiques (France). «Il se présente sous deux formes : organique et minérale (ou inorganique). Les dérivés minéraux sont plus toxiques que les dérivés organiques.»

Comment y sommes-nous exposés ? De manière inévitable, principalement par l’alimentation… D’après un rapport de l’Organisation mondiale de la santé, le Pérou serait particulièrement touché par les effets dévastateurs de son eau prétendument potable. 86 % des échantillons prélevés dans les eaux souterraines présentent une concentration en arsenic anormalement élevée.

Au Bangladesh, un décès sur cinq serait dû à l’arsenic. Et la situation ne semble guère plus brillante en Argentine, au Chili, au Mexique, en Inde, en Chine, au Népal, Myanmar, Cambodge et Laos… Le Québec non plus n’est pas en reste : 13,9 % des échantillons prélevés de 2008 à 2013 étaient contaminés. Certains affichaient un taux d’arsenic de 20 µg/litre. Quand on sait que la directive de l’OMS est fixée à 10 µg/litre…  

La situation au Bangladesh a fait l’objet de plusieurs études qui ont permis de mettre en lumière un constat encore plus inquiétant. Et pour cause, un autre facteur serait à l’origine de cette intoxication de masse : le riz, produit à raison de 50 millions de tonnes par an, et exporté ! L’OMS a d’ailleurs qualifié ce drame de «plus vaste empoisonnement d’une population de l’histoire». Car pour être cultivée, cette céréale demande énormément d’eau, puisée dans les nappes souterraines. Or, cette eau contient une concentration élevée d’arsenic, qui s’accumule dans les grains et s’y transforme en composé inorganique toxique pour les êtres vivants.

Extrait d’un article paru dans Télépro du 31/11/2019

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