«Das Boot – Le Bateau» : confinés à 280 m sous les mers !
Audacieuse Arte ! En plein confinement, ce dimanche à 23h10, elle diffuse un documentaire sur un chef d’œuvre du 7e art : «Das Boot». Un huis clos tiré d’un fait réel de la guerre 39-45. Claustrophobes s’abstenir !
Sorti en 1981, le fabuleux film allemand «Das Boot» («Le Bateau» en VF), du réalisateur Wolfgang Petersen, démontre qu’on peut réaliser un chef d’œuvre authentique et captivant en studio, dans un espace hyper-confiné et sans un débordement d’effets spéciaux hollywoodiens !
Propagande et bravoure
«Das Boot» est inspiré du livre du même nom de Lothar-Günther Buchheim, journaliste de guerre et lieutenant dans la marine. Le héros se voit confier une mission périlleuse : réaliser un reportage de propagande, en France, à bord du sous-marin U-96.
En 1941, la Seconde Guerre fait rage et l’Allemagne sème la terreur dans les pays frontaliers (France, Luxembourg, Belgique). Le capitaine du vaisseau appréhende le voyage car il sait pertinemment que ce ne sera pas facile de torpiller les navires de ravitaillement US et les bateaux de guerre britanniques.
Son appréhension se confirme : après avoir repéré un destroyer, l’U-96 se fait bombarder par la Royal Air Force. En répliquant, il sauve malgré tout ses troupes, non sans une certaine déconvenue. Sur le chemin du retour, le capitaine apprend par son supérieur qu’il doit faire un détour par la ville italienne de La Spezia…
Coincés à 280 m de fond
Après avoir été salué pour sa bravoure, l’équipage retraverse donc le détroit de Gibraltar avant de se faire prendre en embuscade par les Anglais. Touché, l’U-96 est contraint de descendre à 280 m de profondeur. «Lors du tournage dans cet espace si exigu, je me suis rendu compte du calvaire de ces sous-mariniers», déclare le cinéaste Petersen. «Se savoir coincés et se voir mourir, on pense tout de suite au suicide. Ensuite, quand on retrouve ses esprits, on développe une sorte de discipline. Et c’est ça qui a sauvé ces hommes…»
Durant plus de trois heures dans une tension permanente à bord de ce sous-marin, le spectateur vit au plus près l’angoisse de ces soldats prisonniers des eaux. La peur est partout. À bout de forces, tous parviennent tout de même à regagner La Rochelle. Une fois arrivés au port, une nouvelle attaque aérienne britannique va les piéger…
Tournage dans un tube
Rien ne prédestinait ce film à un tel succès lors de sa sortie en salles en 1981 (près de 10 millions d’entrées), surtout après les premières remarques du public, choqué de voir des soldats allemands sympathiques. «C’est normal, ces sous-mariniers ne sont pas décrits comme des nazis mais plutôt comme des êtres humains résignés à mourir noyés et évoluant dans les entrailles d’un monstre d’acier», explique le réalisateur.
«Das Boot» décroche six nominations aux Oscars dont deux pour Petersen. «J’en suis très fier», ajoute-t-il. « Ce succès tient au fait que nous n’avons jamais fait de compromis lors du tournage. Toute l’équipe s’est forcée à travailler à l’intérieur d’un petit tube. Même s’il s’agissait d’un décor, pour nous, c’était un sous-marin une fois à l’intérieur. Cette sensation de claustrophobie se ressent à l’image».
À ce jour, «Le Bateau» est considéré comme l’un des plus grands classiques du film de guerre et fait partie des blockbusters du cinéma allemand.
Hasard de la programmation : le film sera à (re)découvrir le mercredi 27 janvier à 21h10 sur La Trois.
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 14/1/2021
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