Cures animales : ces animaux qui nous soignent !
Ce jeudi à 19h50 sur RTL-TVI, «Tout s’explique» met à l’honneur les animaux qui ont un pouvoir très précieux : celui de nous soigner.
Un peu d’histoire
Depuis toujours, l’Homme entretient des rapports étroits avec les animaux. Tantôt outils de travail, tantôt fidèles compagnons, ceux-ci jouent aussi un rôle important dans notre santé mentale et physique. S’il faut attendre le XXe siècle pour que la zoothérapie soit reconnue, elle est pourtant pratiquée depuis au moins le XVIIe siècle. Aux XVIIIe et XIXe siècle, il n’est pas rare de voir des animaux intégrer certaines institutions de soins.
L’un des cas les plus célèbres est le York Retreat, une institution psychiatrique anglaise fondée par William Tuke en 1792. Les patients s’y voient proposer de prendre soins d’animaux pour apprendre à se concentrer et se responsabiliser. Lors de la guerre de Crimée (1853-1856), la Britannique Florence Nightingale, pionnière des soins infirmiers modernes, est la première à introduire les animaux en milieu hospitalier. Elle n’hésite pas à laisser sa tortue auprès des soldats blessés afin de les réconforter et diminuer leur anxiété.
Johnny et Jingles
Si, au début du XXe siècle, Sigmund Freud observe déjà l’impact de son chien sur ses patients, c’est véritablement dans les années 1950 que naît la thérapie assistée par l’animal. Le père de la zoothérapie est Boris Levinson, un pédopsychiatre américain. Il est le premier à mettre en évidence le rôle des animaux comme des objets transitionnels avec lesquels les patients peuvent se lier. L’animal n’est pas un thérapeute, mais un médiateur qui facilite les interactions entre les individus.
Cette découverte est due à la rencontre fortuite entre le chien de Boris Levinson, Jingles, et un petit garçon souffrant d’autisme. Ce jour-là, le psychiatre reçoit dans son cabinet le petit Johnny, enfermé dans son mutisme, et ses parents, désemparés à l’idée de devoir l’interner. Le médecin n’a pas remarqué la présence de son chien dans le cabinet. Alors que l’animal s’approche de l’enfant, celui-ci se met à parler et demande même à revenir pour le revoir ! C’est ainsi qu’est née la psychothérapie infantile assistée par l’animal («Pet Facilitated Psychotherapy»).
Les plus utilisés
De nombreux animaux peuvent procurer du bien-être par leur présence réconfortante, mais toutes les espèces ne sont pas utilisées dans le cadre d’une thérapie. Parmi les animaux les plus utilisés, on trouve évidemment le chien et le chat, dont la présence et les câlins permettent de diminuer le stress et la pression artérielle. Ensuite, le cheval, dont les capacités d’empathie sont exceptionnelles, peut améliorer la santé psychique et émotionnelle des enfants, notamment autistes, comme des personnes âgées.
De plus en plus, des petits rongeurs (lapin, hamster, cobaye, chinchilla…) deviennent, eux aussi, des médiateurs de choix. Ils procurent apaisement, stimulation et développent certaines capacités chez les personnes en situation de handicap.
Enfin, plus étonnant, le dauphin apporte de bons résultats, soit en mer soit en bassin, face à l’autisme, la trisomie 21, la dépression, le stress post-traumatique, la mucoviscidose, ou même les phobies.
Lama thérapie
Le contact avec un animal peut apporter beaucoup de bienfaits aux personnes dépressives, en situation de handicap, aux personnes âgées et isolées… On connaît déjà le succès de la «ronronthérapie» (à savoir les vertus apaisantes des basses fréquences du ronronnement du chat), mais depuis quelques années, une autre pratique a le vent en poupe : la lama thérapie.
En vogue en Amérique centrale, aux États-Unis, en France ou en Allemagne, la médiation par le lama est aussi possible en Belgique, notamment à Amblève (dans l’est du pays). Ces camélidés andins – qui, contrairement aux idées reçues, crachent surtout sur leurs congénères – sont des animaux attachants, plutôt calmes et particulièrement curieux, de quoi créer facilement un lien. Mais attention, il est important qu’ils soient éduqués en ce sens et habitués aux contacts avec les humains. Ainsi, de plus en plus de fermes thérapeutiques et de centres spécialisés se lancent dans la lama thérapie.
Cet article est paru dans le Télépro du 3/2/2022
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