Comment se chauffer autrement
Au cœur de l’hiver, Maria Del Rio s’interroge ce jeudi à 19h50 sur RTL-TVI dans «Tout s’explique». Comment peut-on se chauffer autrement ? Comment réduire sa consommation d’énergie ?
Ingénieux Romains
Si, aujourd’hui, il existe une multitude de moyens de se chauffer, au commencement, il n’y en avait qu’un : le feu. Durant l’Antiquité, l’ancêtre du chauffage central est inventé par les Grecs. Dans le temple d’Éphèse, la chaleur produite par le feu circulait par le sol. Les Romains s’emparent de cette invention grecque et crée l’hypocauste, soit un foyer produisant de la chaleur envoyée ensuite dans les murs et les sols.
C’est aussi à cette période que le brasero voit le jour. Récipient en métal posé sur un trépied (ou quatre pieds), il permet de se chauffer à l’extérieur grâce aux braises qu’il contient. Au Moyen Âge, le feu s’invite à l’intérieur des foyers grâce à la cheminée. À cette époque, les animaux sont aussi accueillis dans les chaumières pour profiter de leur chaleur naturelle. Ensuite, les poêles, en céramique ou en faïence, se répandent. Après l’invention des radiateurs électriques à la fin du XIX e siècle, il faut attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour voir se développer notre système de chauffage central.
Chauffages insolites
À côté du gaz, du mazout, du bois ou du pellet, il existe d’autres moyens plus insolites pour se chauffer. Ainsi, un compost peut générer de la chaleur par la décomposition des déchets organiques qu’il contient. Surtout utilisée dans le milieu agricole, cette méthode permet notamment de chauffer des serres, des entrepôts ou des cabanes.
Dans les villes, la solution pour se chauffer gratuitement peut venir du métro. La chaleur produite par les moteurs, le frottement des roues sur les rails, les nombreux passagers… est récupérée grâce à un système de pompe à chaleur puisant les calories présentes en sous-sol et redistribuées dans les habitations en surface. Ainsi, dans le 4e arrondissement de Paris, des logements sociaux sont chauffés par la ligne 11 du métro.
Autre idée : produire de la chaleur en utilisant l’eau des égouts ! Grâce aux eaux usées issues de nos maisons (lave-vaisselle, lave-linge, douche, bain…), les égouts contiennent de l’eau dont la température peut atteindre 27 °C. Celle-ci peut être utilisée comme source d’énergie. Appelée riothermie, cette technique a déjà été adoptée par plusieurs villes européennes. Parmi elles, Uccle, qui chauffe de la sorte son centre administratif de 15.000 m².
C’est tendance !
Après la slow food, la slow fashion, la slow déco, place au slow heat. Tendance en cette période de crise climatique et énergétique, ce mode de vie a été imaginé il y a deux ans par un collectif belge, composé de citoyens, de professionnels de terrain et de chercheurs. L’objectif ? Alléger la facture énergétique.
Néanmoins, le principe n’est pas de vivre dans le froid tout l’hiver, mais plutôt de trouver des méthodes de chaleurs alternatives et d’adapter ses activités à la température qu’il fait et non l’inverse. Le collectif invite ainsi à s’interroger sur notre notion de «confort thermique». Il existe un tas de méthodes permettant de chauffer les corps plutôt que les murs. Par exemple, une cape chauffante ou un bracelet chauffé à 30 °C. Placé autour du poignet, celui-ci permet de compenser une perte de température dans l’air de deux ou trois degrés.
Vive le froid !
Avec la crise énergétique, nombreux sont les Belges à avoir réduit la température ambiante de leur logement. Une habitude positive car le froid peut avoir de multiples bienfaits sur l’organisme. En plus d’améliorer la circulation sanguine et de diminuer les inflammations, le froid permet d’optimiser le sommeil.
Dans l’idéal, la température de la chambre ne doit pas dépasser les 18 °C. Si vous avez froid en dormant, il vaut mieux rajouter une couverture que d’allumer le chauffage. Combiné à une bonne alimentation et à du sport, le froid peut aussi être un excellent allié minceur. Selon des chercheurs de l’université de Maastricht, l’exposition à un froid modéré, plusieurs heures par jour, est bénéfique pour maigrir car le corps doit alors fournir plus d’énergie – et donc puiser dans les graisses – pour maintenir sa température à 37 °C. De plus, sous l’effet du froid, la graisse blanche, indésirable, se transforme en graisse brune, qui est plus facile à éliminer. Enfin, le froid permet de diminuer les tensions et la fatigue et libère l’endorphine, hormone du bonheur.
Au volant !
En hiver, la lutte contre le froid ne concerne pas seulement nos maisons, mais aussi nos voitures. C’est particulièrement vrai pour les voitures électriques dont l’autonomie est réduite lorsqu’il faut, d’une part, maintenir la batterie à une température de fonctionnement optimale et, d’autre part, chauffer l’habitacle.
Partant du principe qu’il est plus efficace de chauffer directement les occupants, l’équipementier allemand ZF a présenté, tout récemment, une ceinture de sécurité chauffante, qui pourrait être commercialisée en 2025. Conçue avec des petits fils conducteurs tissés dans la structure de la ceinture, celle-ci procure une sensation de chaleur près du corps. Combinée avec les sièges chauffants et/ou le volant chauffant, elle permettrait de réduire la chaleur demandée dans l’habitacle, tout en maintenant un confort équivalent.
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Cet article est paru dans le Télépro du 19/1/2023
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