Comment devient-on astronaute ?
Ce jeudi à 19h50 sur RTL-TVI, «Tout s’explique» détaille le difficile parcours pour devenir astronaute et rencontre Thomas Pesquet et Raphaël Liégeois, nouvel astronaute belge.
Un peu de vocabulaire
Neil Armstrong est astronaute, Youri Gagarine est cosmonaute et Thomas Pesquet est spationaute. Pourtant, tous les trois ont exercé la même profession. En effet, même si le terme astronaute est le plus répandu, depuis la Guerre froide et la course à l’espace, il existe différents termes pour désigner un «voyageur spatial» selon sa nationalité.
Ainsi, l’astronaute (du grec ástron, étoile, et nautes, navigateur) désigne un Américain. Cosmonaute (du grec kosmos, univers) est utilisé en Russie. Spationaute (du latin spatium, espace) concerne les Français. Enfin, des termes plus récents sont aussi apparus : taïkonaute (du chinois tàikông, espace) désigne un voyageur chinois et vyomanaute (du sanskrit vyoman, ciel) désigne un astronaute indien.
Un Belge dans l’espace
Après Dirk Frimout (dans les années 1990) et Frank De Winne (dans les années 2000), la Belgique dispose désormais d’un troisième astronaute de carrière (et premier Wallon après deux Flamands). En effet, le 23 novembre, l’Agence spatiale européenne (ESA) a annoncé le nom des cinq nouveaux astronautes européens de carrière, première classe depuis 2009.
Aux côtés d’une Française, d’une Britannique, d’un Espagnol et d’un Suisse, figure Raphaël Liégeois, un Namurois de 34 ans. Formé à Liège et à Paris, il a multiplié les cursus en physique fondamentale et ingénierie biomédicale pour devenir docteur en neurosciences.
Il est actuellement chercheur et enseignant aux universités de Lausanne et Genève, après avoir travaillé à Singapour et aux États-Unis. Ce polyglotte (français, anglais, néerlandais, allemand et luxembourgeois), qui a su tirer son épingle du jeu parmi plus de 22.000 aspirants, devrait effectuer son premier vol dans l’espace entre 2026 et 2030.
Quels critères ?
Pour devenir astronaute, il faut passer des sélections réputées parmi les plus rudes qui soient. Pour postuler, certains critères doivent être remplis, comme avoir moins de 50 ans ; être titulaire au minimum d’une maîtrise en sciences naturelles, médecine, ingénierie ou mathématiques/informatique, avec au moins trois ans d’expérience professionnelle après l’obtention du diplôme ; maîtriser l’anglais et au moins les bases d’une autre langue (le russe, deuxième langue officielle de l’ISS, est enseignée au cours de la formation).
Ensuite, un premier tri permet aux candidats retenus de subir des tests psychomoteurs et psychotechniques (logique, mémoire visuelle…), avant une dernière phase comprenant des tests psychologiques (notamment pour le travail en équipe), tests médicaux et divers entretiens. Une sélection qui place les candidats sous un stress intense, selon Frank De Winne, qui dirige désormais l’école des astronautes de l’ESA à Cologne. «Il fallait vérifier comment ils réagissaient car être astronaute, c’est être capable de fonctionner en «no-stress»», a-t-il expliqué.
Premier parastronaute
Pour la première fois, l’ESA a sélectionné, aux côtés des cinq nouveaux astronautes, un «parastronaute». Le Britannique John McFall, âgé de 41 ans, est amputé de la jambe droite. Il marche avec une prothèse depuis un accident de moto à l’âge de 19 ans. Médecin spécialisé en traumatologie et orthopédie, il est un ex-athlète et a représenté son pays aux Jeux paralympiques de 2008 à Pékin, remportant même une médaille de bronze en sprint.
Ce premier parastronaute de l’Histoire participera à une étude de faisabilité sur l’accès à l’espace des personnes porteuses de handicap et pourrait effectuer son premier vol spatial dans les dix prochaines années. Lors du lancement de sa campagne de recrutement, en février 2021, l’agence avait annoncé accepter les candidatures de porteurs d’un handicap au niveau des membres inférieurs, des personnes mesurant moins de 1,30 mètre ou ayant une asymétrie des jambes. Par contre, les aptitudes intellectuelles et psychologiques requises sont les mêmes que pour les autres astronautes. «C’est pionnier et c’est excitant», a déclaré John McFall. «Je pense que je peux apporter l’idée inspirante que la science est accessible à tout le monde et que l’espace est potentiellement pour tout le monde aussi.»
Sur la Lune
Aucun astronaute belge n’a encore posé le pied sur la Lune. Néanmoins, il y a une petite part de Belgique sur l’astre de la nuit ! En effet, une œuvre d’art d’origine belge s’y trouve depuis plusieurs décennies. «Fallen Astronaut» (littéralement, «L’Astronaute tombé») est une petite statuette en aluminium, mesurant environ 8,5 cm de haut et représentant un astronaute en combinaison spatiale.
Sculptée par l’Anversois Paul Van Hoeydonck en 1971, elle rend hommage aux victimes de l’Espace. L’artiste a travaillé sur commande de la Nasa et a dû respecter un cahier des charges très précis : la statuette devait être solide, légère, capable de supporter les variations de températures extrêmes, ne pas permettre d’identifier le genre ou l’ethnie, et ne pas porter le nom de son auteur. La statuette, couchée sur le sol lunaire, a été déposée en août 1971 par David Scott, membre d’Apollo 15, en même temps qu’une plaque commémorative portant les noms des quatorze astronautes décédés en mission. Deux copies de l’œuvre existent sur Terre : l’une est exposée dans un musée de Washington et l’autre au Musée d’Art Contemporain d’Anvers.
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Cet article est paru dans le Télépro du 1/12/2022
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