Comme du bon pain
Ce jeudi à 19h50 sur RTL-TVI, «Tout s’explique» s’intéresse à une activité à laquelle de nombreux Belges se sont essayés lors du premier confinement : faire son pain maison. Place aux petits mitrons !
À la baguette !
En mars dernier, la France a proposé sa célèbre baguette comme candidate au patrimoine immatériel de l’Unesco. Emblème de l’Hexagone, ce pain, devenu populaire après la Seconde Guerre mondiale, a des origines mystérieuses. Plusieurs hypothèses sont avancées.
La première attribue cette création aux boulangers du XIXe siècle qui, lors des campagnes de Napoléon, auraient imaginé un pain plus facile à glisser dans la poche des soldats. Selon la deuxième, la paternité en reviendrait à l’entrepreneur autrichien August Zang, qui a ouvert une boulangerie viennoise à Paris à la fin des années 1830. La troisième place la création de la baguette au début du XXe siècle. Lors de la construction du métro, les bagarres entre ouvriers étaient fréquentes, particulièrement entre les Bretons et les Auvergnats. L’ingénieur Fulgence Bienvenüe aurait alors eu l’idée d’un pain facile à trancher sans couteau.
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«Comme souvent, la source la plus juste de la création de la baguette est peut-être à chercher ailleurs», écrit Frédéric de Monicault dans le magazine Historia. «Elle serait liée à la révolution industrielle, au grossissement des villes et à la modification des comportements : les gens veulent du pain frais plusieurs fois par jour et la baguette permet de satisfaire ce desiderata.» À cela s’ajoute le fait qu’en 1919, une loi interdit le travail de nuit, jugé exténuant. Les boulangers s’adaptent : ils remplacent le levain par de la levure et optent pour une forme allongée, nécessitant une cuisson plus courte qu’un pain rond.
Objet de superstition
Dans la religion juive et catholique, le pain revêt un caractère sacré. Ainsi, cet aliment indispensable ne peut être gâché, jeté, ni même coupé. Il doit être rompu, en souvenir de la Cène. Au fil du temps, des superstitions sont nées autour du pain. Selon l’une d’elles, poser le pain à l’envers sur la table porterait malheur. Cette idée remonte au Moyen Âge, époque où le boulanger avait pour habitude de réserver une miche de pain pour le bourreau du village. Afin qu’elle ne soit pas confondue avec le pain des autres clients, il posait celle-ci à l’envers. Les chrétiens évitaient ainsi de toucher le pain destiné à la personne chargée d’exécuter les peines et qu’ils associaient à la mort.
De l’art dans l’assiette
À l’instar des baristas qui dessinent dans la mousse de lait du café, Linda Ring crée ses œuvres d’art sur… ses pains maison au levain ! Sur Instagram, la styliste et photographe suédoise ravit ses milliers d’abonnés avec ses pains arborant visages, animaux ou natures mortes. Pour cela, elle réalise ses dessins sur la pâte crue à l’aide d’une lame de boulanger. Après la cuisson, elle saupoudre ses dessins de farine pour jouer avec les contrastes.
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Étonnantes farines
Qu’il soit adopté pour cause d’intolérance ou non, le régime sans gluten est de plus en plus répandu. Or, le gluten est présent dans la farine de blé, abondamment utilisée dans notre alimentation. Heureusement, il existe de nombreuses alternatives, telles que les farines de sarrasin, de riz, maïs, soja, manioc, coco, châtaigne et autres légumineuses… Mais, depuis quelques années, de nouvelles farines étonnantes font leur apparition sur le marché.
Produite dans de nombreux pays d’Amérique du Sud ou d’Afrique, la farine de banane verte, riche en amidon, est obtenue en séchant et broyant des bananes non mûres et parfois entières. Elle ne goûte pas le fruit dont elle est issue et présente l’avantage d’un indice glycémique bas.
Il y a bientôt dix ans, Dan Belliveau, un ancien employé de Starbucks, a eu l’idée de créer une farine de café à partir de la cerise de café, jetée lors de la récolte des grains. Riche en fer, en antioxydants, en potassium et en protéines, elle dispose de nombreux atouts et rencontre un grand succès outre-Atlantique.
Autour du monde
Consommé aux quatre coins de la planète, le pain se décline sous une multitude de formes et de goûts. Ainsi, les Allemands apprécient le pain noir à base de farine de seigle, les Suédois le pain polaire, les Italiens la focaccia à l’huile d’olive, les Mexicains la tortilla, ou les Indiens le naan. Au Japon, la spécialité boulangère est l’anpan, un petit pain rond sucré et souvent fourré avec une pâte de haricots rouges.
En Chine, la palme revient au baozi, un petit pain farci et cuit à la vapeur. Servi chaud ou tiède, il peut être sucré ou salé et se mange comme en-cas. En Colombie et au Venezuela, le pain quotidien est l’arepa : petit, plat et à base de farine de maïs. Nature ou garni, il se mange chaud avec de la viande, de l’œuf, de l’avocat…
Enfin, en Turquie, la star est le simit, un pain au sésame en forme d’anneau, souvent vendu en rue par des marchands ambulants.
Cet article est paru dans le Télépro du 13/5/2021
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