Cléopâtre, une reine de tête
La souveraine d’Égypte a toujours su faire preuve d’intelligence pour préserver son royaume de la menace romaine. Ce jeudi à 20h50, France 5 évoque son destin dans le documentaire «Le Mystère Cléopâtre, la dernière reine d’Égypte».
Souvent décrite comme une femme fatale assoiffée de pouvoir, Cléopâtre VII (env. 69 à 30 av. J-C.) est sans nul doute la reine la plus célèbre de l’Antiquité. Mais qui se cache derrière l’icône ? Un documentaire de France 5 tente de percer le mystère qui entoure encore la dernière reine de la dynastie des Ptolémée.
Un physique banal
Cette reine légendaire n’est autre que la descendante d’un des généraux d’Alexandre le Grand. Fascinée par les conquêtes du roi de Macédoine, Cléopâtre nourrit en elle le désir de l’imiter, voire le dépasser ! Elle n’a que 23 ans lorsqu’elle fait son entrée magistrale dans Rome en tant que reine d’Égypte et maîtresse de Jules César, l’homme le plus puissant du monde antique.
Sa réussite, elle ne la doit certes pas à son physique qui, comme l’attestent ses rares représentations, était loin de l’image de la femme fatale : son visage était banal, son nez long et légèrement crochu. En revanche, les sources anciennes la décrivent comme intelligente, spirituelle, déterminée, pleine de charme et excellente linguiste. Le philosophe grec Plutarque (45-125 ap. J-C.) dira que «sa langue était comme un instrument à plusieurs cordes qu’elle adaptait sans effort au dialecte qu’elle voulait». Cléopâtre maîtrisait en effet pas moins de neuf langues !
Alliance consanguine Née en 69 av. JC. à Alexandrie, ville baignée par le mélange de cultures grecque, égyptienne et romaine, la jeune Cléopâtre reçoit une solide éducation. Très tôt, sa soif d’apprendre et sa mémoire extraordinaire sidèrent ses professeurs. L’adolescente passe son temps à la bibliothèque d’Alexandrie, dotée de plus de 700.000 papyrus. À la mort de son père Ptolémée XII, la jeune érudite est propulsée sur le trône avec son petit frère, Ptolémée XIII, en guise d’époux. Les mariages consanguins étaient de mise à l’époque. Elle a 18 ans, il en à peine 10… Et ils se détestent !
La surprise de César
La reine doit fuir pour éviter d’être assassinée. Lorsque le grand Jules César les convoque tous deux pour conclure un marché, Cléopâtre saisit la chance de sa vie. Elle sait que l’Empire romain a besoin des richesses de l’Égypte pour financer son armée. Mais elle n’a aucune envie de se retrouver nez à nez avec son meurtrier de frère.
Elle n’a pas confiance non plus en César. Elle décide donc de surprendre le général en se dissimulant dans un tapis que l’on fait apporter au Romain. En le déroulant, il est tout de suite conquis par la reine, qui apparaît sous ses yeux ébahis. C’est l’amour fou ! Le dictateur installe Cléopâtre, enceinte du petit Césarion, dans une somptueuse villa à Rome. Ce qui est très mal vu par les détracteurs de César, de plus en plus nombreux. Cléopâtre, elle, prépare l’ascension future de son fils, héritier d’un immense empire…
En bateau !
Deux ans plus tard, le dictateur mégalomane est assassiné. Rome est au bord de la guerre civile. La reine regagne l’Égypte avec son fils. Durant son absence, l’économie du pays a été mal gérée par son second frère-époux Ptolémée XIV. Cléopâtre s’en débarrasse et reprend les rênes d’une main de maître. L’Empire romain est partagé entre Octave, neveu de César, et Marc Antoine.
Pour vaincre, ce dernier a lui aussi besoin des richesses de l’Égypte. Cléopâtre, qui une fois de plus eut du nez, se rend promptement au rendez-vous en… bateau «à la poupe dorée, entourée d’un équipage de servantes déguisées en nymphes». Le général succombe au charme égyptien. Ensemble, ils auront trois enfants. Pourtant, Antoine trahit la reine, en épousant la sœur d’Octave. Elle lui fournira cependant sa propre flotte lors de la bataille d’Actium (31 av. J-C.), à laquelle elle participe ! Un échec. La dernière reine d’Égypte aurait alors mis fin à ses jours en plongeant sa main dans une corbeille de figues contenant un serpent. Une fin théâtrale, à l’image de Cléopâtre…
Cet article est paru dans le Télépro du 25/2/2021
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