Christine Schréder : «Sur la RTBF, je vais m’adresser à un public plus large» (interview)
La journaliste de VOO Sport va prêter main forte à Benjamin Deceuninck pour l’Euro 2016, sur la RTBF. Rencontre avec une passionnée de foot.
Pour Christine Schréder, le football est une vraie passion qui remonte à l’enfance. «C’était en 1982, j’avais un jeune instituteur, passionné du Standard de Liège. Dans la classe, quelques garçons s’intéressaient au foot. Comme on était à cinq minutes du stade d’Anderlecht, ils se charriaient beaucoup, et je me suis immiscée dans les conversations…»
Viendront également une première découverte de l’ambiance dans le stade avec son grand-père, et ensuite le parcours des Diables Rouges au Mexique à la Coupe du Monde de 1986. Le virus l’a contaminée…
Vous êtes Bruxelloise, comment faites-vous pour rester neutre ?
Ah non, je ne veux pas qu’on me colle cette étiquette. Je ne suis pas une «spécialiste». Un consultant, c’est un joueur ou un entraîneur qui apporte une expertise.
L’expertise vous l’avez…
Oui, par mon travail, ma connaissance et ma passion. Je me suis très vite intéressée au jeu du football. Je n’ai jamais vraiment été focalisée sur une équipe. C’est ce qui m’a permis de rapidement évacuer le côté supportrice. J’adore le foot, et je suis capable d’ingurgiter des heures et des heures de foot. Je pourrais enchaîner trois matches de foot anglais dès 13h30… Mais j’ai aussi une vie de famille. Ce que je fais dans ces cas-là : je repasse en même temps, comme ça je ne perds pas tout à fait mon temps. Je joins l’utile à l’agréable ! (Rires)
Quelles sont les deux équipes que vous aimeriez voir s’affronter dans un match ?
Mon envie serait de voir une équipe belge arriver loin en Ligue des Champions. Le parcours de Gand, cette saison, était assez rafraîchissant et régénérant pour le foot belge. Je me souviens qu’une équipe chypriote avait fait l’exploit d’arriver en 1/4 de finale. Et on se demandait en plateau pourquoi une équipe belge n’y arrivait pas…
Le foot belge reprend de sa superbe ?
Oui, il évolue positivement. Les petits clubs se mettent bien en place et ont maintenant de bonnes structures.
Entretien : Pierre Bertinchamps
Crédits photos : RTBF et Laure Geerts/VOO
Nous sommes en Belgique… Sur une chaîne cryptée, c’est plus compliqué que sur la RTBF ou RTL. Et dans notre milieu, il faut au départ une volonté de la personne de changer d’air et des affinités avec d’autres collègues déjà en place ailleurs. J’ai la chance d’être un peu sur la RTBF dans «La Tribune», c’est pas mal, et je pense que tout le monde s’y retrouve.
Qu’allez-vous faire pour la RTBF pendant l’Euro 2016 ?
Je serai présente en plateau. L’idée est d’avoir un fil conducteur pour ma présence. Je vais pointer deux joueurs à suivre par équipe et raconter les «à-côtés» de leur carrière, mais de manière globale avec des histoires et des parcours de carrière un peu plus étonnants. La différence pour moi, c’est que je vais m’adresser à un public très large qui n’est pas spécialement passionné par le football.
Justement, passer de l’audience d’une chaîne à péage à celle démultipliée du clair , ça modifie votre façon de travailler ?
Dans l’absolu, non. C’est la continuité de ce qui se passe avec «La Tribune». Le plaisir est pour moi. Je vais m’adresser à un public qui n’est pas aguerri comme sur VOO Sport. On ne parlera pas que des joueurs belges, et j’apporterai des images de Premier League et de Bundesligua. L’idée me plaît assez, et puis vivre l’Euro 2016 de façon professionnelle, c’est chouette aussi.
En quelques sortes, vous serez consultante ?
Ah non, je ne veux pas qu’on me colle cette étiquette. Je ne suis pas une «spécialiste». Un consultant, c’est un joueur ou un entraîneur qui apporte une expertise.
L’expertise vous l’avez…
Oui, par mon travail, ma connaissance et ma passion. Je me suis très vite intéressée au jeu du football. Je n’ai jamais vraiment été focalisée sur une équipe. C’est ce qui m’a permis de rapidement évacuer le côté supportrice. J’adore le foot, et je suis capable d’ingurgiter des heures et des heures de foot. Je pourrais enchaîner trois matches de foot anglais dès 13h30… Mais j’ai aussi une vie de famille. Ce que je fais dans ces cas-là : je repasse en même temps, comme ça je ne perds pas tout à fait mon temps. Je joins l’utile à l’agréable ! (Rires)
Quelles sont les deux équipes que vous aimeriez voir s’affronter dans un match ?
Mon envie serait de voir une équipe belge arriver loin en Ligue des Champions. Le parcours de Gand, cette saison, était assez rafraîchissant et régénérant pour le foot belge. Je me souviens qu’une équipe chypriote avait fait l’exploit d’arriver en 1/4 de finale. Et on se demandait en plateau pourquoi une équipe belge n’y arrivait pas…
Le foot belge reprend de sa superbe ?
Oui, il évolue positivement. Les petits clubs se mettent bien en place et ont maintenant de bonnes structures.
Entretien : Pierre Bertinchamps
Crédits photos : RTBF et Laure Geerts/VOO
Anne Ruwet est une des journalistes que je croise le moins, puisqu’elle s’occupe des compétitions européennes, et moi, je suis sur le championnat belge. On s’est déjà croisées, et on discute avec plaisir…
Le passage de BeTV en VOO Sport change beaucoup de choses ?
C’est une évolution. La bannière VOO Sport rend les choses plus lisibles pour le public. VOO Foot a démarré en 2011, et c’était la rédaction de BeTV qui était en charge de la production. On voyait bien que ce n’était pas clair dans l’esprit de tout le monde. Pour la rédaction, ça ne change strictement rien, même au niveau éditorial. C’est du positif, parce que c’est la preuve que l’on est «vivant» et ce n’est pas facile d’exister en tant que chaîne à péage. Il y a tellement d’acteurs qui essaient d’entrer dans un petit marché comme celui de la Belgique.
Et l’arrivée d’Eleven ?
C’est le marché qui le veut… Eleven n’a pas raflé les droits à BeTV. Derrière Eleven, il y a un détenteur de droits qui a une énorme facilité puisque les droits lui appartiennent sur d’autres territoires. Installer sa chaîne en Belgique était donc inéluctable. Et la volonté de BeTV n’était pas de se séparer de ces contrats-là. Bien sûr, nous, on a eu un petit pincement au cœur… Je me souviens d’une saison où nous étions les plus riches avec tout le foot belge et européen et les championnats majeurs. La situation est moins grave pour BeTV que Canal+, en France, avec BeIn qui s’affirme clairement comme une chaîne concurrente de Canal+, alors que chez nous Eleven se positionne juste comme un diffuseur d’images. La volonté de la direction est de continuer à investir dans le rédactionnel, même si le principal reste le match. On veut créer une attache et un capital sympathie.
Vous avez été courtisée ?
Nous sommes en Belgique… Sur une chaîne cryptée, c’est plus compliqué que sur la RTBF ou RTL. Et dans notre milieu, il faut au départ une volonté de la personne de changer d’air et des affinités avec d’autres collègues déjà en place ailleurs. J’ai la chance d’être un peu sur la RTBF dans «La Tribune», c’est pas mal, et je pense que tout le monde s’y retrouve.
Qu’allez-vous faire pour la RTBF pendant l’Euro 2016 ?
Je serai présente en plateau. L’idée est d’avoir un fil conducteur pour ma présence. Je vais pointer deux joueurs à suivre par équipe et raconter les «à-côtés» de leur carrière, mais de manière globale avec des histoires et des parcours de carrière un peu plus étonnants. La différence pour moi, c’est que je vais m’adresser à un public très large qui n’est pas spécialement passionné par le football.
Justement, passer de l’audience d’une chaîne à péage à celle démultipliée du clair , ça modifie votre façon de travailler ?
Dans l’absolu, non. C’est la continuité de ce qui se passe avec «La Tribune». Le plaisir est pour moi. Je vais m’adresser à un public qui n’est pas aguerri comme sur VOO Sport. On ne parlera pas que des joueurs belges, et j’apporterai des images de Premier League et de Bundesligua. L’idée me plaît assez, et puis vivre l’Euro 2016 de façon professionnelle, c’est chouette aussi.
En quelques sortes, vous serez consultante ?
Ah non, je ne veux pas qu’on me colle cette étiquette. Je ne suis pas une «spécialiste». Un consultant, c’est un joueur ou un entraîneur qui apporte une expertise.
L’expertise vous l’avez…
Oui, par mon travail, ma connaissance et ma passion. Je me suis très vite intéressée au jeu du football. Je n’ai jamais vraiment été focalisée sur une équipe. C’est ce qui m’a permis de rapidement évacuer le côté supportrice. J’adore le foot, et je suis capable d’ingurgiter des heures et des heures de foot. Je pourrais enchaîner trois matches de foot anglais dès 13h30… Mais j’ai aussi une vie de famille. Ce que je fais dans ces cas-là : je repasse en même temps, comme ça je ne perds pas tout à fait mon temps. Je joins l’utile à l’agréable ! (Rires)
Quelles sont les deux équipes que vous aimeriez voir s’affronter dans un match ?
Mon envie serait de voir une équipe belge arriver loin en Ligue des Champions. Le parcours de Gand, cette saison, était assez rafraîchissant et régénérant pour le foot belge. Je me souviens qu’une équipe chypriote avait fait l’exploit d’arriver en 1/4 de finale. Et on se demandait en plateau pourquoi une équipe belge n’y arrivait pas…
Le foot belge reprend de sa superbe ?
Oui, il évolue positivement. Les petits clubs se mettent bien en place et ont maintenant de bonnes structures.
Entretien : Pierre Bertinchamps
Crédits photos : RTBF et Laure Geerts/VOO
Oui aussi, mais Proximus est sponsor d’Anderlecht et de Charleroi. Tout ça m’échappe… Sur les réseaux sociaux, c’est très rare que je reçoive un commentaire négatif à ce sujet-là. Et comme je réponds, la conversation s’engage et la personne se rend vite compte que je suis neutre. Je suis accessible, alors les choses se calment. La saison dernière, dans une interview, j’étais la seule à dire que Gand serait champion. Si j’étais vraiment une acharnée d’Anderlecht, oserais-je dire ça ?
Vous avez dû faire vos preuves devant des supporters très machistes à la base ?
Arriver au bord du terrain, en escarpin, ce n’est pas mon genre. (Rires) J’ai eu la chance, en évoluant ici (Canal+Belgique, BeTV et VOO Sport) de gravir les étapes et de me faire connaître, d’abord en tant que journaliste qui faisait des sujets, puis en tant que présentatrice. La rédaction m’a laissé faire mes gammes. C’est la chance d’être sur une chaîne cryptée par rapport à du clair. L’exposition n’est pas la même. Honnêtement, je n’ai jamais souffert du machisme du milieu du foot. Je dirais qu’au contraire, c’est un avantage d’être une femme. On vous remarque plus et on vous retient plus facilement, on sait que c’est «vous, la fille du foot», même si on a oublié votre nom.
Il y a de la solidarité entre «filles du foot» avec Anne Ruwet ?
Anne Ruwet est une des journalistes que je croise le moins, puisqu’elle s’occupe des compétitions européennes, et moi, je suis sur le championnat belge. On s’est déjà croisées, et on discute avec plaisir…
Le passage de BeTV en VOO Sport change beaucoup de choses ?
C’est une évolution. La bannière VOO Sport rend les choses plus lisibles pour le public. VOO Foot a démarré en 2011, et c’était la rédaction de BeTV qui était en charge de la production. On voyait bien que ce n’était pas clair dans l’esprit de tout le monde. Pour la rédaction, ça ne change strictement rien, même au niveau éditorial. C’est du positif, parce que c’est la preuve que l’on est «vivant» et ce n’est pas facile d’exister en tant que chaîne à péage. Il y a tellement d’acteurs qui essaient d’entrer dans un petit marché comme celui de la Belgique.
Et l’arrivée d’Eleven ?
C’est le marché qui le veut… Eleven n’a pas raflé les droits à BeTV. Derrière Eleven, il y a un détenteur de droits qui a une énorme facilité puisque les droits lui appartiennent sur d’autres territoires. Installer sa chaîne en Belgique était donc inéluctable. Et la volonté de BeTV n’était pas de se séparer de ces contrats-là. Bien sûr, nous, on a eu un petit pincement au cœur… Je me souviens d’une saison où nous étions les plus riches avec tout le foot belge et européen et les championnats majeurs. La situation est moins grave pour BeTV que Canal+, en France, avec BeIn qui s’affirme clairement comme une chaîne concurrente de Canal+, alors que chez nous Eleven se positionne juste comme un diffuseur d’images. La volonté de la direction est de continuer à investir dans le rédactionnel, même si le principal reste le match. On veut créer une attache et un capital sympathie.
Vous avez été courtisée ?
Nous sommes en Belgique… Sur une chaîne cryptée, c’est plus compliqué que sur la RTBF ou RTL. Et dans notre milieu, il faut au départ une volonté de la personne de changer d’air et des affinités avec d’autres collègues déjà en place ailleurs. J’ai la chance d’être un peu sur la RTBF dans «La Tribune», c’est pas mal, et je pense que tout le monde s’y retrouve.
Qu’allez-vous faire pour la RTBF pendant l’Euro 2016 ?
Je serai présente en plateau. L’idée est d’avoir un fil conducteur pour ma présence. Je vais pointer deux joueurs à suivre par équipe et raconter les «à-côtés» de leur carrière, mais de manière globale avec des histoires et des parcours de carrière un peu plus étonnants. La différence pour moi, c’est que je vais m’adresser à un public très large qui n’est pas spécialement passionné par le football.
Justement, passer de l’audience d’une chaîne à péage à celle démultipliée du clair , ça modifie votre façon de travailler ?
Dans l’absolu, non. C’est la continuité de ce qui se passe avec «La Tribune». Le plaisir est pour moi. Je vais m’adresser à un public qui n’est pas aguerri comme sur VOO Sport. On ne parlera pas que des joueurs belges, et j’apporterai des images de Premier League et de Bundesligua. L’idée me plaît assez, et puis vivre l’Euro 2016 de façon professionnelle, c’est chouette aussi.
En quelques sortes, vous serez consultante ?
Ah non, je ne veux pas qu’on me colle cette étiquette. Je ne suis pas une «spécialiste». Un consultant, c’est un joueur ou un entraîneur qui apporte une expertise.
L’expertise vous l’avez…
Oui, par mon travail, ma connaissance et ma passion. Je me suis très vite intéressée au jeu du football. Je n’ai jamais vraiment été focalisée sur une équipe. C’est ce qui m’a permis de rapidement évacuer le côté supportrice. J’adore le foot, et je suis capable d’ingurgiter des heures et des heures de foot. Je pourrais enchaîner trois matches de foot anglais dès 13h30… Mais j’ai aussi une vie de famille. Ce que je fais dans ces cas-là : je repasse en même temps, comme ça je ne perds pas tout à fait mon temps. Je joins l’utile à l’agréable ! (Rires)
Quelles sont les deux équipes que vous aimeriez voir s’affronter dans un match ?
Mon envie serait de voir une équipe belge arriver loin en Ligue des Champions. Le parcours de Gand, cette saison, était assez rafraîchissant et régénérant pour le foot belge. Je me souviens qu’une équipe chypriote avait fait l’exploit d’arriver en 1/4 de finale. Et on se demandait en plateau pourquoi une équipe belge n’y arrivait pas…
Le foot belge reprend de sa superbe ?
Oui, il évolue positivement. Les petits clubs se mettent bien en place et ont maintenant de bonnes structures.
Entretien : Pierre Bertinchamps
Crédits photos : RTBF et Laure Geerts/VOO
Dans l’esprit de certains supporters, je suis l’«Anderlechtoise de service»… Mais tout le monde a une étiquette. Le supporter ne peut pas s’empêcher de s’imaginer que tu préfères un club ou un autre. A Anderlecht, on va me dire : «Vous êtes Rouge !», et au Standard, on me répond : «Ah, mais vous êtes Anderlechtoise, vous l’avez dit dans la presse !» Comme on me demande souvent comment le virus est arrivé, je ne vais pas m’inventer une histoire… J’ai grandi là-bas.
Votre cœur est «mauve» ?
Pas du tout. Ce que je garde d’Anderlecht, c’est la magie du stade. J’ai rêvé de faire ce métier et j’y suis. J’ai toujours un regard pour la tribune debout, en me disant que petite, là-bas, je rêvais d’être ici, en bord de terrain. C’est juste ça. Et quand on va au Standard et que l’on rencontre le public de Sclessin, on ne peut pas être insensible non plus. Bruges, c’est pareil, avec le titre…
Vous faites attention à ce que vous portez lors des directs ?
Ce qui est comique, c’est que si je porte du fushia (qui est ma couleur de chaîne) au Standard, ils prennent ça pour du mauve, et à Anderlecht, c’est du rouge… (Rires)
Et le fait que VOO est sponsor du Standard…
Oui aussi, mais Proximus est sponsor d’Anderlecht et de Charleroi. Tout ça m’échappe… Sur les réseaux sociaux, c’est très rare que je reçoive un commentaire négatif à ce sujet-là. Et comme je réponds, la conversation s’engage et la personne se rend vite compte que je suis neutre. Je suis accessible, alors les choses se calment. La saison dernière, dans une interview, j’étais la seule à dire que Gand serait champion. Si j’étais vraiment une acharnée d’Anderlecht, oserais-je dire ça ?
Vous avez dû faire vos preuves devant des supporters très machistes à la base ?
Arriver au bord du terrain, en escarpin, ce n’est pas mon genre. (Rires) J’ai eu la chance, en évoluant ici (Canal+Belgique, BeTV et VOO Sport) de gravir les étapes et de me faire connaître, d’abord en tant que journaliste qui faisait des sujets, puis en tant que présentatrice. La rédaction m’a laissé faire mes gammes. C’est la chance d’être sur une chaîne cryptée par rapport à du clair. L’exposition n’est pas la même. Honnêtement, je n’ai jamais souffert du machisme du milieu du foot. Je dirais qu’au contraire, c’est un avantage d’être une femme. On vous remarque plus et on vous retient plus facilement, on sait que c’est «vous, la fille du foot», même si on a oublié votre nom.
Il y a de la solidarité entre «filles du foot» avec Anne Ruwet ?
Anne Ruwet est une des journalistes que je croise le moins, puisqu’elle s’occupe des compétitions européennes, et moi, je suis sur le championnat belge. On s’est déjà croisées, et on discute avec plaisir…
Le passage de BeTV en VOO Sport change beaucoup de choses ?
C’est une évolution. La bannière VOO Sport rend les choses plus lisibles pour le public. VOO Foot a démarré en 2011, et c’était la rédaction de BeTV qui était en charge de la production. On voyait bien que ce n’était pas clair dans l’esprit de tout le monde. Pour la rédaction, ça ne change strictement rien, même au niveau éditorial. C’est du positif, parce que c’est la preuve que l’on est «vivant» et ce n’est pas facile d’exister en tant que chaîne à péage. Il y a tellement d’acteurs qui essaient d’entrer dans un petit marché comme celui de la Belgique.
Et l’arrivée d’Eleven ?
C’est le marché qui le veut… Eleven n’a pas raflé les droits à BeTV. Derrière Eleven, il y a un détenteur de droits qui a une énorme facilité puisque les droits lui appartiennent sur d’autres territoires. Installer sa chaîne en Belgique était donc inéluctable. Et la volonté de BeTV n’était pas de se séparer de ces contrats-là. Bien sûr, nous, on a eu un petit pincement au cœur… Je me souviens d’une saison où nous étions les plus riches avec tout le foot belge et européen et les championnats majeurs. La situation est moins grave pour BeTV que Canal+, en France, avec BeIn qui s’affirme clairement comme une chaîne concurrente de Canal+, alors que chez nous Eleven se positionne juste comme un diffuseur d’images. La volonté de la direction est de continuer à investir dans le rédactionnel, même si le principal reste le match. On veut créer une attache et un capital sympathie.
Vous avez été courtisée ?
Nous sommes en Belgique… Sur une chaîne cryptée, c’est plus compliqué que sur la RTBF ou RTL. Et dans notre milieu, il faut au départ une volonté de la personne de changer d’air et des affinités avec d’autres collègues déjà en place ailleurs. J’ai la chance d’être un peu sur la RTBF dans «La Tribune», c’est pas mal, et je pense que tout le monde s’y retrouve.
Qu’allez-vous faire pour la RTBF pendant l’Euro 2016 ?
Je serai présente en plateau. L’idée est d’avoir un fil conducteur pour ma présence. Je vais pointer deux joueurs à suivre par équipe et raconter les «à-côtés» de leur carrière, mais de manière globale avec des histoires et des parcours de carrière un peu plus étonnants. La différence pour moi, c’est que je vais m’adresser à un public très large qui n’est pas spécialement passionné par le football.
Justement, passer de l’audience d’une chaîne à péage à celle démultipliée du clair , ça modifie votre façon de travailler ?
Dans l’absolu, non. C’est la continuité de ce qui se passe avec «La Tribune». Le plaisir est pour moi. Je vais m’adresser à un public qui n’est pas aguerri comme sur VOO Sport. On ne parlera pas que des joueurs belges, et j’apporterai des images de Premier League et de Bundesligua. L’idée me plaît assez, et puis vivre l’Euro 2016 de façon professionnelle, c’est chouette aussi.
En quelques sortes, vous serez consultante ?
Ah non, je ne veux pas qu’on me colle cette étiquette. Je ne suis pas une «spécialiste». Un consultant, c’est un joueur ou un entraîneur qui apporte une expertise.
L’expertise vous l’avez…
Oui, par mon travail, ma connaissance et ma passion. Je me suis très vite intéressée au jeu du football. Je n’ai jamais vraiment été focalisée sur une équipe. C’est ce qui m’a permis de rapidement évacuer le côté supportrice. J’adore le foot, et je suis capable d’ingurgiter des heures et des heures de foot. Je pourrais enchaîner trois matches de foot anglais dès 13h30… Mais j’ai aussi une vie de famille. Ce que je fais dans ces cas-là : je repasse en même temps, comme ça je ne perds pas tout à fait mon temps. Je joins l’utile à l’agréable ! (Rires)
Quelles sont les deux équipes que vous aimeriez voir s’affronter dans un match ?
Mon envie serait de voir une équipe belge arriver loin en Ligue des Champions. Le parcours de Gand, cette saison, était assez rafraîchissant et régénérant pour le foot belge. Je me souviens qu’une équipe chypriote avait fait l’exploit d’arriver en 1/4 de finale. Et on se demandait en plateau pourquoi une équipe belge n’y arrivait pas…
Le foot belge reprend de sa superbe ?
Oui, il évolue positivement. Les petits clubs se mettent bien en place et ont maintenant de bonnes structures.
Entretien : Pierre Bertinchamps
Crédits photos : RTBF et Laure Geerts/VOO
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