Cet art qui goûte le beau des fesses
Artistique pour les uns, attrait érotique pour les autres, ou élevé au rang d’icône de la pop culture, légèrement dévoilé ou sexualisé, le derrière laisse peu de personnes indifférentes. Ce lundi à 21h, France 5 diffuse «L’Art du derrière, une folle histoire des fesses».
Le mot et la chose
Rien qu’avec l’étymologie du mot «fesse», il y a déjà beaucoup à comprendre sur notre perception du popotin. Ce dernier vient du latin «fissa», qui désigne en particulier le creux entre les fesses. «Autrement dit, les Latins voyaient le creux, alors que nous voyons le plein», détaille Philippe Comar, professeur aux Beaux-Arts de Paris. «Une étymologie comparable est celle du mot « sein », qui vient de « sinus », signifiant « creux ». Dans les deux cas, c’est une étymologie en négatif.»
Les plus grosses fesses !
Dans le monde animal, proportionnellement à notre corps, nous avons tout bonnement la palme des plus grosses fesses. Un fessier bombé que nous devons surtout à notre condition de bipède. Notre muscle grand fessier ou glutéal, celui qui maintient notre tronc, est devenu, au fil de l’évolution, le plus puissant de notre corps. «Or, même s’il est puissant et essentiel, le grand glutéal n’a pas tant de place pour se développer», détaille le Journal de Montréal. «Par conséquent, il se développe vers l’extérieur.»
Langage fleuri
Nos expressions françaises regorgent de références au postérieur. La paternité de la plus célèbre, «Ça coûte la peau des fesses», est souvent attribuée au journaliste et humoriste français Alphonse Allais (1854-1905). Mais une origine bien plus ancienne est également envisageable. Mille ans avant notre ère, la cité grecque d’Éphèse était connue pour ses commerces florissants. «Les peaux d’ours sont notamment à la mode, mais comme ce qui est rare est cher, les prix grimpent», raconte Stéphane Bern sur Europe 1. «Serait née alors l’expression sous forme de calembour « Ça coute la peau d’Éphèse ». Mais je ne suis ni persuadé de l’authenticité de cette hypothèse ni de sa drôlerie…»
K comme Kul !
S’il en est une qui est parvenue à faire de son fessier un véritable gagne-pain, c’est la star de téléréalité américaine Kim Kardashian. Connue, entre autres, pour les mensurations de son postérieur qui oscilleraient autour des 110 centimètres de circonférence alors que la moyenne se situe entre 85 et 100 centimètres, la quadragénaire aurait fait assurer cet atout de taille pour la modique somme de 21 millions de dollars.
Fesses censurées
En 1961, la diffusion du film «L’Exécution», de Maurice Cazeneuve, sur l’ORTF, ancêtre de la télévision française, provoque l’indignation des téléspectateurs. L’objet du scandale ? Une paire de fesses. Plus précisément, celle de l’actrice Nicole Paquin que l’on voit apparaître nue de dos durant quelques secondes dans le film. Ce tollé général donnera naissance au carré blanc, une signalétique destinée à avertir les téléspectateurs d’un contenu aux scènes violentes ou «pornographiques».
Phénomène de foire
Saartjie Baartman (1788-1815), née en Afrique du Sud, a vu sa vie bouleversée à cause de son postérieur hors norme. La jeune femme souffrait en réalité d’une hypertrophie des hanches et des fesses, tout en possédant des organes génitaux protubérants. En 1810, alors esclave dans la colonie du Cap, elle est «rachetée» par Alexander Dunlop, un chirurgien militaire britannique proche de la retraite. Ce dernier l’exhibera dans des zoos humains et le surnom de «Vénus hottentote» lui sera donné. Humiliée et exploitée durant cinq ans, Saartjie décède en décembre 1815 des suites d’une pneumonie et de la syphilis.
Haro sur la fessée !
En juillet 2019, la fessée est devenue légalement interdite chez nos voisins français. La Belgique est, avec l’Italie et la Tchéquie, le seul pays de l’UE à ne pas interdire clairement cette pratique de violence éducative ordinaire.
Fesses de marbre
La Vénus Callipyge est un type spécifique de statue représentant la déesse de l’amour soulevant sa robe pour admirer ses fesses dans le reflet de l’eau.
Cet article est paru dans le Télépro du 8/9/2022
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici