C’est du béton !
Ce jeudi à 19h50 sur RTL-TVI dans «Tout s’explique», Maria Del Rio s’interroge sur la fiabilité du béton, qui pose question depuis l’effondrement du viaduc de Gênes en 2018.
Présent à Rome
Dès l’Antiquité (à partir de -3.000), des mélanges de granulats et d’un liant (à base d’argile par exemple) sont utilisés, en Mésopotamie notamment. Ces matériaux étant peu durables, rares sont les vestiges parvenus jusqu’à nous.
Le béton au sens moderne du terme, soit un mélange de granulats et de ciment, est par contre maîtrisé dès le IIe siècle par les Romains. Certains des premiers édifices construits en béton tiennent d’ailleurs toujours fièrement debout et témoignent de la résistance de ce matériau : le Panthéon de Rome et le pont du Gard.
L’âge d’or
Le savoir des Romains s’étant perdu au Moyen Âge, il faut attendre le XIXe siècle pour voir le béton renaître. À cette époque, l’ingénieur français Louis Vicat invente le ciment artificiel qui donne au béton sa résistance actuelle. Le ciment armé et béton armé font aussi leur apparition, mais d’abord dans d’autres secteurs que celui de la construction.
En 1849, l’ingénieur Joseph Lambot construit une barque en ciment armé et la teste dans un lac de Provence.
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Le béton armé est, par contre, l’œuvre d’un jardinier français, Joseph Monier (1823-1906), qui crée des jardinières, des réservoirs à eau et des tuyaux.
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À partir des années 1850, le béton armé est utilisé dans la construction, avant de devenir le matériau phare du XXe siècle.
Plus vert ?
Ce n’est plus un secret, le réchauffement climatique est accentué par les émissions de gaz à effet de serre. Et le secteur de la construction a une grande part de responsabilité. Le béton génère environ 7 % des émissions mondiales de CO2. Plus précisément, c’est le ciment, présent dans le béton, qui affiche une empreinte carbone élevée. Et ce, en raison de son processus de fabrication très énergivore (il nécessite d’être chauffé à des températures très élevées). Pour autant, le béton présente un atout de taille puisqu’il est recyclable.
Par ailleurs, des alternatives durables se développent. Ainsi, le béton de chanvre, par exemple, présente un excellent bilan carbone et permet de réduire considérablement les besoins en chauffage des bâtiments.
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Autre alternative, le béton d’argile, utilisé depuis la nuit des temps. Ne nécessitant pas de cuisson à haute température, son impact environnemental est réduit et il est recyclable à l’infini, mais il présente un désavantage majeur : il n’est pas assez résistant pour des ouvrages porteurs.
Le poète du béton armé
Né à Rio de Janeiro en 1907, Oscar Niemeyer est l’un des architectes les plus célèbres au monde. À l’origine de centaines de constructions architecturales à travers la planète, cet artiste brésilien, grand amoureux des courbes («qui rappellent le corps des femmes», disait-il), était surnommé «le poète du béton armé». «Ce qui me plaît le plus dans le béton, c’est sa générosité», confiait celui à qui l’on doit la ville de Brasilia, le siège des Nations unies à New York (construit en collaboration avec Le Corbusier), la maison de la culture du Havre surnommée «Le Volcan» et le siège du Parti communiste français à Paris.
Devenu une figure majeure de l’architecture moderne au fil de sa longue carrière, Oscar Niemeyer est décédé à l’âge de 104 ans, en décembre 2012.
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Quand le béton est malade…
Construit en béton, le Panthéon de Rome est toujours debout près de deux millénaires après sa construction. Pourtant, les ouvrages en béton peuvent être soumis à de nombreuses pathologies affectant de manière significative leur durée de vie. On parle même de «cancer» du béton, un terme regroupant une série de maladies internes aux matériaux et entraînant une dégradation de ceux-ci.
S’il arrive que le béton soit contaminé dès sa conception (mauvaise formulation, mauvaise qualité de ciment…), les maladies sont aussi dues aux éléments externes : conditions atmosphériques humides, pollution, sels de déneigement… Pour leur assurer une durée de vie optimale, les ouvrages en béton requièrent donc une mise en œuvre contrôlée et de qualité et, par la suite, une maintenance régulière.
Cet article est paru dans le Télépro du 3/3/2022
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