Ces «vieilles» entreprises qui ne connaissent pas la crise
Même centenaires, beaucoup d’entre elles ne font pas leur âge. Grâce à leur dynamisme. Ce samedi à 13h30 sur TF1, «Grands reportages» va à la découverte d’entreprises qui ont su traverser les époques.
Souvenez-vous. En 2003, le film «La Ligue des gentlemen extraordinaires» sort sur nos écrans. Emmené par l’aventurier Allan Quatermain, un groupe de super-héros affronte de redoutables ennemis au fil d’aventures rocambolesques. Malgré le tapage publicitaire et Sean Connery en tête de distribution, le film de Stephen Norrington ne marque pas l’histoire du 7e art.
Avec «La ligue des entreprises centenaires», c’est tout le contraire. Les femmes et les hommes qui la composent ne font pas de bruit. Mais depuis un siècle, ils mettent leurs superpouvoirs d’entrepreneurs au service de leur entreprise. De génération en génération, ils franchissent les pièges tendus par les crises économiques, se métamorphosent et s’adaptent aux changements quand ils ne les précèdent pas. Quels peuvent bien être les secrets de leur longévité ?
La culture du changement
Direction le Nord de la France. Gilles Bernard est PDG de la société Briqueteries du Nord à Lille. En 2012, il crée avec trois autres dirigeants d’entreprises Le Club des Entreprises Centenaires, un club qui a notamment pour but de réunir des entreprises pour qu’elles puissent partager leur histoire et échanger sur leurs valeurs.
Gilles Bernard précise : «Pour parvenir à franchir les décennies qui séparent les débuts de l’âge automobile de l’ère numérique, il a fallu que les dirigeants successifs réinventent continuellement leur modèle, leur organisation, leur activité, leur approche de leur marché. Le Club des Entreprises Centenaires vise à capitaliser la mémoire de ces singulières aventures humaines.»
Cela ne s’arrête pas là. Les membres souhaitent aussi partager les «secrets» de leur réussite «afin de transmettre aux jeunes entreprises l’envie de vivre une histoire semblable». Gilles Bernard dévoile une de ses recettes : instaurer la culture du changement. «Quand vous faites le même métier depuis cinquante ans, ce n’est pas facile de bousculer les règles. Certains salariés se sont installés dans un confort. Il faut embarquer tout ce petit monde avec vous pour évoluer.»
En France, elles sont nombreuses les entreprises qui cultivent cet art. Comme le constatait Emmanuel Macron l’année dernière, «l’âge moyen des entreprises qui composent le CAC 40, principal indice boursier de la Bourse de Paris, est de 105 ans». Recordman ? La Monnaie de Paris. L’institution monétaire nationale de la France est née en 864, il y a 1156 ans.
Les secrets du succès
À la recherche d’entreprises centenaires belges, pas de statistiques globales. Par contre, quand la presse les salue au moment de souffler les bougies de leur siècle d’existence, les dirigeants évoquent chacun les moyens mis en œuvre pour assurer la longévité de leur société.
Dans un univers hyper concurrentiel, l’administrateur délégué d’une entreprise active dans le domaine du chauffage, de la ventilation et de la tuyauterie, met l’accent sur le caractère familial, la proximité avec sa région, mais aussi la modernité. Pour une autre société, elle aussi familiale et spécialisée dans la construction, il a fallu mener une réflexion stratégique en profondeur et s’ouvrir au marché privé, alors qu’elle s’était toujours concentrée sur les marchés publics. À la clé : le prestigieux trophée Gazelle décerné par le magazine économique Trends.
Pour une autre encore, familiale toujours, mais dans le secteur de la restauration cette fois, la friterie à cinq tables du départ a d’abord fait des petits dans la capitale avant de s’étendre à la Belgique, puis, à partir de la 5e génération, à l’Europe et au monde…
Mais ces «success stories» ne peuvent toutefois occulter cette statistique d’Eurostat : en Belgique, plus de quatre entreprises sur dix n’atteignent pas l’âge de cinq ans.
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 28/5/2020
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